COMMUNE DE MASSOCK -SONGLOULOU
Les pluies diluviennes qui se sont abattues les 8, 15 et 16 septembre 2024 dans le département de la Sanaga-Maritime ont conduit à des inondations sans pareilles, entraînant des dégâts humanitaires frisant la catastrophe. Au total, neuf ponts reliant trois cantons et 24 villages de l’Arrondissement de Massock Songloulou au reste du département de la Sanaga-Maritime ont été détruits par la furie des eaux. Plongeant les populations dans le désarroi. Silence du Gouvernement et mesures cosmétiques du Préfet dudit département.
Dans la matinée du 17 septembre 2024, une vidéo devenue virale a inondé les réseaux sociaux notamment les fora de la communauté Bassa où un vieillard devenu pour la circonstance lanceur d’alerte criait urbi orbi en langue locale la situation catastrophique dans laquelle sont plongées les populations de l’Arrondissement Massock-Songloulou qui se sont réveillées les pieds dans l’eau à la suite des pluies diluviennes de la veille qui ont sorti les différents cours d’eau de leur lit tout en détruisant neuf (09) ponts reliant non seulement les trois cantons (Logkat, Ndogmbog et Babimbi 2) et 24 villages, mais aussi servant de voie de communication entre cette unité administrative et le reste du monde. Une situation qui risque de plonger les populations de cet Arrondissement en pleine forêt équatoriale vers une crise alimentaire et sanitaire sans précédente si rien n’était fait dans les plus brefs délais. Ne pouvant relier aucun des Arrondissements avec lesquels elles sont directement liées. A l’instar de l’Arrondissement de Ngambé et Songmbengue (dans le département de la Sanaga-Maritime), l’Arrondissement de Yingui (dans le département du Nkam) et de l’Arrondissement de Ndikinimeki (dans le département du Mbam et Inoubou). Obligeant les familles qui avaient programmé d’aller inhumer l’un de leurs décédés hors de leurs villages de reporter les obsèques ou d’inhumer leurs dépouilles dans la ville où ces derniers sont passés de vie à trépas. Mais aussi, perturber la rentrée de plusieurs enfants qui devraient soit rejoindre leurs différents villages pour démarrer les classes soit de partir de leurs villages pour regagner les différentes villes de départ ou d’accueil pour reprendre les cours ou poursuivre leur cursus scolaires ou académique.
Face à cette situation critique, le Préfet du département de la Sanaga-Maritime, Cyrille Yvan Abondo ne pouvant rejoindre les bourgades de Massock ou de Songloulou a organisé le vendredi 20 septembre 2024, à la salle de fête de Songmebengue, chef-lieu de l’Arrondissement éponyme, voisine de celui Massock-Songloulou, une réunion de crise pour faire l’évaluation de la situation et envisager les pistes de solutions à court, moyen et long terme pour la reconstruction de certains ouvrages détruits et faciliter le déplacement des biens et des personnes. Ont pris part des élites au rang desquelles la Conseillère Régionale, Dr Evelyne Pagal, Jacques Calvin Boumsong, ancien Maire de Ngambè, et Dr Albert Emmanuel Nlend, Maire de la Communauté Urbaine d'Édéa. A l’issu de cette réunion, il a été arrêté : - Un Plan d'urgence pour la réhabilitation des neuf (09) ponts détruits dans l'arrondissement de Massock-Songloulou pour lequel il a été sollicité les contributions efficientes des élites, de la municipalité, des populations et surtout des sociétés forestières qui pillent rageusement les billes de bois dans ce massif forestier. Au Délégué Départemental des Travaux-Publics de la Sanaga-Maritime, le Préfet l’a instruit de maturer les projets de reconstruction desdits ponts afin que les différents dossiers techniques issus des différentes descentes sur le terrain soient produits dans un délai de quinze (15) jours. Au Sous-Préfet de l’Arrondissement de Massock-Songloulou, Landry Oscar Ngui, il a été instruit d’ouvrir immédiatement une quête d’urgence. Le Préfet Cyrille Yvan Abondo a prêché par l’exemple en donnant le ton avec une contribution de cent mille (100 000) Francs CFA. Il s'en est suivi certains membres de l'assistance. Séance tenante, il a été mobilisé la somme d’un million quatre cent vingt-cinq mille (1 425 000) Francs CFA.
Afin de rassurer les populations de l’intérêt que le gouvernement porte à la résolution de cette situation de crise, le Préfet de la Sanaga-Maritime va donner les recommandations suivantes : - La contractualisation imminente du la construction du pont sur la Rivière Mang pour un montant TTC d'environ 150 000 000 FCFA ; - la contractualisation imminente de la construction du pont sur la rivière Yabe pour un montant TTC de 44 500 000 FCFA ; et - la mise sur pied d'un Comité chargé de rétablir la circulation des biens et des personnes entre les différents cantons et avec l’extérieur. A cet effet, le Préfet de la Sanaga-Maritime devrait signer le lundi 23 septembre des Arrêtés sur l’établissement de la circulation, sur l’appel à la mobilisation de toutes les forces vives et âmes de bonne volonté, et sur la gestion transparente de tous les fonds mis à disposition. Les fonds déjà collectés auxquels vont s'ajouter d'autres contributions en attendant impatiemment la réaction du gouvernement jusqu’ici silencieux permettront de commencer les travaux en urgence sur les ponts principaux, à l’instar de Log Pagal qui relie Ndogndje et Ndognem. Toutefois, certaines voix ont questionné le choix du Préfet de faire cumuler le Sous-préfet de Massock-Songloulou, le poste de 1er vice-président du Comité et de Trésorier en lieu et place du Maire de la Commune de Massock-Songloulou, Robert Batoum (PCRN° qui serait plus indiqué à garder ses fonds ce d’autant plus que l'entretien de ces infrastructures incombe à l'exécutif communal à qui les populations demandent instamment des comptes. Tout comme, des observateurs avertis se sont étonnés de l’absence dans ce Comité de pilotage de la présence des parlementaires pour porter la voix des populations, mais surtout des Conseillers régionaux du département de la Sanaga-maritime, or la plupart des routes et ponts à reconstruire relèvent de la compétence du Conseil régional dont un fils du département en est le président.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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