RÉGION DU LITTORAL
A l’occasion de la cérémonie de lancement du Budget de l’exercice 2023 à Douala, le Ministre des Finances a dévoilé l’enveloppe globale mise à la disposition de la région du Littoral en vue de rendre concret les annonces faites par le Président de la République dans son adresse à la nation le 31 décembre 2022 dans l’atteinte des objectifs de développement et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Les crédits inscrits dans le budget 2023 et rattachés aux compétences dévolues aux Collectivités Territoriale Décentralisées (CTD) sont évalués à 769,9 milliards FCFA. La région du Littoral, dans ses deux composantes, Littoral 1 et Littoral 2, s’en tire avec une quote-part importante, soit une enveloppe de presque 100 milliards de FCFA comprenant des dotations à gestion centrale et des dotations à gestion déconcentrée. « Cette enveloppe est dédiée à la poursuite et à l’achèvement des divers projets de seconde génération engagés dans les secteurs de la Santé, de l’agriculture et des infrastructures, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations de cette région », déclarera Louis Paul Motaze, le Ministre des Finances. Et de poursuivre : «Ces diverses dotations sont la preuve de la volonté des pouvoirs publics de parachever dans les meilleures conditions de réalisation, les grands projets initiés dans la région [du Littoral] et d’en démarrer de nouveaux, conformément aux objectifs de la SND 30 [Stratégie National de Développement 2020-2030] ». Il s’agit : - du renforcement et de la stabilisation du réseau électrique de Douala ; - de l’aménagement de l’entrée Est de la ville de Douala, y compris la construction d’un second pont sur la Dibamba; - de l’aménagement du débarcadère et du marché de poisson de Youpwè ; - de la réhabilitation du pont sur le Wouri ; - des travaux de bitumage de la route Douala-Bonepoupa et Bonepouba-Yabassi; - de la réhabilitation de la route Douala-Bandjoun, section Bekoko-Loum-Pont du Nkam ; - de l’achèvement de la construction de la préfecture de Nkongsamba ; - de la réhabilitation de la route Carrefour Yimo-Barehock-Nkongsamba ; - de la réhabilitation de la route Manjo-Mangamba dans le département du Moungo ; - de la construction d’un pont dans la ville d’Edéa ; - de la construction du réseau d’éclairage public dans la ville de Nkongsamba.
De quoi fait languir les populations de la région du Littoral qui voient une partie de leurs projets de développement dont l’exécution piétine depuis des dizaines années pour certains, placés dans le sens des prioritaires des chantiers dont on a prescrit soit la poursuite soit l’achèvement au cours de cette exercice 2023 au pire les projets programmes triennaux des CTD. Seulement, l’évaluation faite de l’exécution des projets dans le cadre du BIP révèle des taux de réalisations insuffisantes. «Concernant particulièrement l’exécution de la dépense publique dans la région du Littoral, elle n’est malheureusement pas très reluisante. Ces dernières années, le taux de réalisation des différents projets inscrits au budget de la région est relativement bas», affirmera Louis Paul Motaze. Les chiffres sont évocateurs. Le taux de réalisation physique des projets était de 59 % pour le compte de l’exercice 2020, 66% en 2021 et pour l’exercice 2022, il se situait au 30 novembre à 50%. Et le Ministre des Finances de souligner que : « Cette performance est la conséquence de l’insuffisante appropriation des procédures par certains acteurs de la chaine d’exécution du budget (Maîtres d’ouvrage, Maitres d’ouvrage-délégués), du dysfonctionnement des certaines commissions de passation des marchés ; de la non implication des ingénieurs de l’Etat dans le suivi des projets, et de l’insuffisante implication des maires dans le suivi des investissements de leurs Collectivités ». Il en profitera pour interpeller plus particulièrement les responsables des CTD (Régions et Mairies) afin que tout doit être mis en œuvre, comme l’a prescrit le Premier Ministre, Chef de Gouvernement, pour une accélération des transferts effectifs des compétences aux CTD, et le transfert des ressources devant suivre concomitamment. Afin de donner les moyens d’apporter une contribution déterminante à la relance de notre économie.
S’adressant aux acteurs de l’exécution du budget en général et ceux de la région du Littoral en particulier, le Ministre des Finances les a invité à prendre chacun conscience de la responsabilité qui est la sienne dans l’atteinte des objectifs de développement du Cameroun. Aux ordonnateurs, maîtres d’ouvrages et maîtres d’ouvrages délégués, il rappellera qu’ils sont le point de départ de l’exécution de la dépense publique et en tant que tels, responsables du démarrage à temps des procédures d’appel d’offres, notamment de la préparation des dossiers de consultation, du lancement et de l’attribution des marchés et de l’engagement des dépenses y relatives. Aux opérateurs économiques, qui se désintéressent de plus en plus des marchés publics au regard de la lenteur des paiements et des dettes cumulées, il a indiqué qu’ils sont les partenaires sans lesquels l’exécution du budget ne saurait se réaliser. Aux services déconcentrés des Ministères chargés des Finances, de l’Economie et des Marchés Publics, l’argentier du Cameroun va souligner qu’ils sont au cœur de la vie budgétaire et financière de la Région. Aux élus locaux qui sont constamment confrontés aux difficultés dans le processus, ce qui crée des malentendus avec les services déconcentrés de son département ministériel, il a souhaité que cette cérémonie pose les bases d’un dialogue de gestion horizontal et vertical, qu’il veut permanent pour un pilotage et une gestion concertée des budgets publics.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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