ECOLE TECHNIQUE D'AGRICULTURE DE DIBOMBARI
La place fête de Dibombari a servi de cadre à la cérémonie de remise des parchemins aux lauréats des promotions 2022-2024 de l’Ecole Technique d’Agriculture de Dibombari. Déroulée le 14 août 2024, elle été présidée par le Préfet du Moungo, représenté qu’accompagnait tout le gratin des autorités administratives, sécuritaire et traditionnelles de cet arrondissement.
La bourgade de Dibombari, Chef-lieu de l’Arrondissement éponyme a connu une effervescence toute particulière à l’occasion de la cérémonie de remise solennelle des parchemins aux lauréats des promotions 2022/2024 de la 12ème promotion des Techniciens Supérieurs d'Agriculture, option Entreprenariat Agropastoral (TSA-EAP), de la 7ème promotion des Techniciens d'Agriculture (TA) et de la 5ème promotion rénovée des Agents Techniques d'Agriculture (ATA). Elle a été placée sur le thème : «L'Agriculture : un tremplin pour l'auto-emploi des jeunes au Cameroun». Une volonté du Directeur de l’Ecole Technique d’Agriculture (ETA) de Dibombari, Jacques Leriche Mbock IV de s’inscrire dans la continuité du message du Chef de l'Etat lors de la 58è édition de la Fête de la Jeunesse célébrée le 11 Février 2024 qui rappelait aux jeunes que : «L'auto-emploi constitue l'une des meilleures voies d'insertion socioprofessionnelle, face à l'impossibilité pour l'Etat et le secteur privé, d'absorber le volume, sans cesse croissant, de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l'emploi».
Une thématique que l’un des enseignants, Raymond Lionnel Ndoumba et l’un des anciens étudiants, Calvin Tamdjo ont respectivement dans le discours académique et dans le partage d’expérience en tant qu’entrepreneur agropastorale ont suffisamment développé pour édifier les 157 lauréats de la promotion 2022-2024 que l’ETA de Dibombari met sur le marché du travail avec le plus grand effectif de Techniciens Supérieurs en Entrepreneuriat Agropastoral jamais formés en une seule promotion. Soit 95 professionnels qualifiés, disposant des capacités leur permettant de promouvoir, créer et de gérer des exploitations agricoles viables et performantes ; contre 41 Techniciens d'Agriculture maîtrisant l'organisation des travaux et l'animation d'une équipe de travail, capables de réaliser toutes les opérations d'un cycle de production dans une agro-industrie ou une exploitation/entreprise de grande ou de moyenne dimension ; et 21 Agents Techniques d'Agriculture capables de mobiliser et d'accompagner les organisations de producteurs et des producteurs à la base.
Les atouts de cette formation...
Autrement dit, le système éducatif est une formation professionnelle basée sur une approche socioconstructiviste en alternant l’écrit et la pratique sur une durée de deux ans, au sortie de laquelle, les jeunes diplômés ont de nombreuses opportunités professionnelles et académiques qui s’offrent à eux, à savoir : - la création de leur propre exploitation agricole via les subventions gouvernementales (PCP-AFOP, PEA-JEUNE, PDCVA, ITA) ou la mise en œuvre de leurs projets grâce aux appuis familiaux, - le recrutement sur concours à la fonction publique en qualité de cadre du MINADER, - le recrutement dans les agro-industries et entreprises agropastorales, - le recrutement dans différents Programmes et Projets du MINADER ainsi que les ONG spécialisées, et – l’inscription en 2è ou 3è année du cycle d’ingénieur Agronome, Halieute pour les lauréats du BTS. Mais aussi les apprenants admis au concours de l’ETA tout cycle confondu et titulaire du Baccalauréat ou du GCEA/L peuvent en outre postuler au Brevet des Techniciens Supérieurs (BTS) en Entreprenariat Agropastoral délivré par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. (MINSEC).
C’est le fruit de la réforme de la formation professionnelle agricole mise en place par le Gouvernement en 2010. Elle a permis, avec l'appui technique et financier du Programme CZD/AFOP la rénovation des parcours, des démarches, des outils et des équipements et infrastructures pédagogiques et périphériques du dispositif de formation du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) en rupture avec le paradigme des missions que l’ETA avait à sa création en 1984. Qui était destinée à la formation des fonctionnaires du MINADER. Depuis les douze (12) premières années (2010-2022) de sa mise en œuvre, cette réforme a conduit à la formation, d'environ 600 Techniciens Supérieurs d'Agriculture, Option Entreprenariat Agropastoral, 190 Techniciens d'Agriculture et 120 Agents Techniques d'Agriculture. Malgré les multiples accompagnements d’insertion socioprofessionnelle, ces jeunes formés ont connu des fortunes diverses selon les parcours. Mais alors, comment en être autrement dans un pays où les ressources sont limitées, où l'accès aux financements agricoles est difficile, où les procédures d'acquisition foncière sont parfois compliquées et la pression fiscale parfois insoutenable ? Sans omettre qu’il faut faire face au changement climatique, à la dégradation des sols, à la pression démographique.
... dans un environnement national difficileC’est pourquoi dans sa motivation, Raymond Lionnel Ndoumba rappellera aux lauréats que : «Je sais, chers lauréats que le chemin sera difficile. Vous rencontrerez des obstacles, des difficultés, des moments de doute. Mais… n'ayez pas peur de rêver grand, n'ayez pas peur de prendre des risques, n'ayez pas peur de vous lancer! Le Cameroun a besoin de vous, il a besoin de votre énergie, de votre créativité, de votre engagement». Surtout qu’avec la politique d’import-substitution prônée par le Chef de l’Etat pour promouvoir le Made in Cameroun avec le slogan «Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons», le Gouvernement dans la Stratégie Nationale de Développement à l’horizon 2030 (SND30) a fait de l’agriculture un pilier déterminant pour l’industrialisation du Cameroun et l’atteinte de l’émergence du fait qu’il est un secteur en plein essor qui peut créer des emplois et de la richesse. Surtout que le Cameroun dispose d'un potentiel immense, de terres fertiles, d'une biodiversité extraordinaire et d'un climat favorable. Toutefois, s'il est vrai que L'auto emploi n'est pas un diplôme, l'auto emploi n'est pas réservé uniquement aux Techniciens Supérieurs en Entrepreneuriat Agropastoral, mais l'auto emploi c'est la décision de travailler à son propre compte, il n'en demeure pas moins que ces jeunes diplômés ont la capacité de transformer leur avenir et celui de notre pays.
Raison pour laquelle, le 1er Adjoint du Préfet du Moungo, Yves Benyegue a souligner que : «Le parchemin que vous recevez aujourd'hui est une reconnaissance par l'Etat, les professionnels de votre métier, ainsi que la nation toute entière, de vos capacités et aptitudes acquises au cours de la formation; il ne constitue nullement une fin en soi, mais plutôt un facteur de motivation qui devra vous permettre de surmonter les obstacles de toute nature que vous rencontrerez certainement tout au long de votre carrière, dans l'exercice de vos métiers». Avant de saluer le travail abattu par le Directeur de l’ETA de Dibombari, Jacques Leriche Mbock IV et son équipe pour les efforts effectués afin de maintenir cette Ecole au fleuron de cette formation. Surtout dans un environnement de plus en plus difficile avec le retrait ou la réduction des financements de plusieurs partenaires au développement dans l'accompagnement des ETA en général et de l'ETA de Dibombari en particulier dans la formation et l'insertion des apprenants. «C'est le lieu pour moi d'exprimer ma satisfaction et d'adresser mes félicitations aux cadres administratifs, aux formateurs, aux personnes ressources ainsi qu'aux maîtres de stage et Chef de Poste Agricoles qui, bien que travaillant parfois dans des conditions assez difficiles, ne ménagent aucun effort pour permettre aux apprenants d'acquérir les capacités nécessaires à l'exercice de leurs futurs métiers».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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