COMMUNE NJOMBE PENJA
Une session extraordinaire du Conseil municipal de de la Commune de Njompe-Penja convoquée par 29 des 34 conseillers municipaux pour le jeudi 23 février 2023 n'a pas pu se tenir.
Depuis douze mois, une crise de confiance couve au sein des conseillers du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN) de feu Paul Eric Kingue, majoritaire au Conseil municipal de la Commune de Njombe-Penja. Ce qui était un sujet qui animait les conversations dans les chaumières et débit de boissons entre les partisans et les frondeurs a atteint sa phase éruptive. C’est ainsi que s’appuyant sur les dispositions du Code général des Collectivités Territoriales Décentralisées, 29 conseillers ont signé et adressé une correspondance datée du 15 février 2023, au Préfet du Moungo,…. dans laquelle ils l’informaient de la convocation d’une session extraordinaire du Conseil municipal le 23 février 2023 avec pour seul point à l’ordre : « Retrait de la confiance et destitution du Maire, Manfo René et au 4è adjoint Maire Tchuinte Médar». Malheureusement pour eux, ils devront encore ronger leurs freins pour plusieurs jours encore. Car la session extraordinaire n’a pas pu se tenir. Pour cause, le Préfet du Moungo n’a ni confirmé ni honoré de sa présence à l’hôtel de ville de Penja le jour dit. Même s’il faut noter au passage que le Maire Manfo René avait les dispositions pour que les employés maintiennent hermétiquement fermée la salle de délibération du foyer municipal, mais aussi la vider de toutes ses chaises et tables.
Des manœuvres qui ont encore aiguisé l’ire des frondeurs pour lesquels ce rendez-vous manqué n’est que partie remise. «Le Préfet va beau reporter sa venue, mais lorsqu’il décidera de venir ici pour présider une session du Conseil municipal ce sera une session extraordinaire consacrée à la destitution du Maire et l’élection d’un nouvel exécutif communal », confie un Conseiller sous anonymat. A l’origine de cette rupture de ban entre le Maire et les Conseillers municipaux et membres du même parti, des frustrations qu’ils égrènent contre le Maire Manfo René. Le manque de collaboration, son incompétence, l’opacité dans la gestion, des malversations financières, son indisponibilité qui est caractérisée par des longues absences et sa non résidence dans la ville de Penja et encore moins dans le département du Moungo. Conséquence, ils disent que les populations souffrent d’un manque criard des services de base que devraient offrir la Mairie à l’instar de : - l'enlèvement des ordures ménagères, - l'accès à l'eau potable, - l’offre minimale en éclairage public, l’entretien de la voirie,… la liste est loin d’être exhaustive. Autant de griefs qu’ils estiment suffisant pour sa démission et en cas de refus comme c’est le cas, sa destitution. «Le camarade Manfo que nous avait imposé feu le président-fondateur, Paul Eric Kingé a trahi les engagements du parti [Ndlr MPCN], qu’il avait pris envers les populations de Njombé-Penja au moment de son élection comme successeur naturel aussi bien à la tête du parti qu’à la tête de l’exécutif communal », confie une horde de Conseillers municipaux.
Très déterminé à arriver à leurs fins, ces militants du MPCN et par ailleurs Conseillers municipaux disent constater que le Maire Manfo René aurait pactisé avec le parti au pouvoir, ce qui justifierait la protection des autorités administratives du Moungo qui refusent de faire appliquer les dispositions de la loi en vigueur. Il se susurre qu’une nouvelle stratégie serait mise sur pied en guise de plan B pour contraindre les autorités à céder. Notamment, des manœuvres visant à la paralysie du fonctionnement de la Mairie et perturber les prochains séjours du Maire René Manfo dans les villes de Njombé et Penja. Certains partisans de la non-violence ont évoqué la possibilité d’aller rencontrer le Gouverneur de la région du Littoral et du Ministre de la Décentralisation et du Développement Local. Absent de la ville de Penja et joint au téléphone, le maire de Manfo René affirme sa sérénité face à la situation qui prévaut avec ses conseillers municipaux. Sur le feu de l’action, certains confrères venus couvrir cette session extraordinaire qui était annoncé comme celle de tous les dangers ont contacté le Maire Manfo René qui est aussi par ailleurs Avocat au Barreau du Cameroun qui simplement déclaré que les 29 Conseillers municipaux n'ont pas qualité pour convoquer un Conseil municipal extraordinaire, dont la compétence ne revient qu'au Maire et au Préfet. Visiblement, l’on s’achemine vers une situation de blocage puisque plusieurs sessions ordinaires notamment celle ayant trait au vote du compte administratif de l’exercice 2021, celle ayant à l’évaluation de l’exécution du budget et celle ayant trait au vote du budget de l’exercice 2023. Une situation que vivent les deux Mairies (Njombe-Penja et Dibombari) conquis par le MPCN depuis le décès de leur leader, feu Paul Eric Kingue.
De notre envoyé spécial, Delphine M. Nkengni
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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