BUSINESS NETWORKING FORUM
Dans le cadre de sa politique de promotion de l’entrepreneur et l’entreprise, Afriland First Bank a lancé le Business Networking Forum dénommé : « Mercredi de la PME ». La salle André Siaka du GICAM a accueilli l’édition du 14 décembre 2022 sur le thème : « Cacao – Café, les financements structurés pour favoriser la croissance de la production et renforcer le leadership du Cameroun au plan mondial »
Les acteurs de la filière Cacao-Café étaient réunis le mercredi 14 décembre 2002 à la salle de conférence André Siaka du GICAM à l’occasion de la tenue de l’édition du Business Networking Forum dénommé : « Mercredi de la PME», qu’Afriland First Bank a organisé sous la houlette de son Directeur Corporate, Richard Chedjou. Le thème mis en convergence était : « Cacao – Café, les financements structurés pour favoriser la croissance de la production et renforcer le leadership du Cameroun au plan mondial ». Un sujet qui tient la route en cette période où la campagne cacaoyère bat son plein, ce qui a permis aux acteurs de discuter ensemble sur des problématiques qui sont inhérentes à ce secteur d’activité, à sa survie sur le marché camerounais et ensuite sur le marché international. Avec des panélistes de qualité à l’instar de : - Narcisse Olinga, Sous-Directeur des Echanges Commerciaux au Ministère du Commerce et par ailleurs Vice-président de l’Organisation Internationale de Cacao (OIC) ; Amand Chomche Fondjo Directeur Général de l’UCCAO ; Pierre Abada, Représentant la Chambre d’Agriculture, des Pêches de l’Elevage et des Forêts, Peter Tangop, Exportateurs ; Lionel Oubilitek, Responsable Relation client au GUCE et Lacina Sylla, Atlantic Cocoa Corporation, les débats ont constaté que le fait de passer dans les années 90 de la politique de la stabilisation des prix à celui de la libéralisation, la filière Cacao-Café a été sérieusement décimée et a fortement du mal à se relever malgré quelques soubresauts observés du fait des efforts inlassables du gouvernement.
Une production encore faible
Les chiffres sont évocateurs. La production commercialisée pour la campagne 2021-2022 pour la filière cacao a été de 295 163 tonnes. « C’est encore loin de la projection des 600 000 tonnes à l’horizon 2025 », soulignent les acteurs. Pour la filière café, la production de la campagne 2021 était de 12 400 tonnes et celle de 2022 qui vient juste de s’achever est à 11 000 tonnes. Elle représente moins de 0,3% de la production mondiale de café. Or, l’ambition du Cameroun est de produire 130 000 tonnes à l’horizon 2030. C’est dire si la situation moins reluisante au regard du début des années 90 où le Cameroun avait pu atteindre 160 000 tonnes. Preuve s’il en était besoin que « cette filière est dans une déperdition voir un déclin qui menace sa disparition si les mesures fortes n’étaient pas prises », avouera Narcisse Olinga. Malgré cette situation peu reluisante de la filière cacao-café, il y a encore des raisons de motivations. Ne serait-ce que parce qu’elle continue d’être pourvoyeuse de devises pour une économie camerounaise qui en a cruellement besoin pour sa balance commerciale. A cet effet, l’ONCC annonce que le Cameroun a engrangé l’équivalent de 285 milliards FCFA de devises en 2021. Certes ces chiffres sont en baisse, mais cela reste une ressource importante pour le Cameroun. Autre raison qui montre encore l’importance de cette filière dans notre pays, c’est qu’elle regorge à peu près 600 cacaoculteurs qui représentent chacun une charge d’au moins 5 personnes par foyer et emploient une main d’œuvre qui oscille entre 1200 à 2000 personnes
Les PMEs de transformation comme solution
Toutefois, les acteurs de la filière gardent espoir. Tous sont unanimes qu’il y a urgence d’investir dans la transformation locale et la consommation du made in Cameroun. Ce qui accorde une place significative à la PME. Le Directeur général de l’UCCAO, Amand Chomche Fondjo plaide pour que le gouvernement investisse de manière conséquente dans la production du café comme il le fait dans la production du cacao. Et appelle pour qu’une banque comme Afrikland First Bank qui s’investit énormément pour accompagner les acteurs de la filière cacao-café joue le rôle de l’ONCPB de demain pour réhabiliter la stabilisation des prix. Il est convaincu que, malgré la mauvaise passe qui fait que les comptes d’exploitation des producteurs de café soit toujours négatifs, le café a de bons jours devant lui. Et pour cela, il soutient avec emphase qu’«Il faut investir dans la transformation et la consommation nationale. Nous avons un bon café qui glane les prix de par le monde et qui peut être très bien commercialisé au Cameroun et à l’extérieur. Le marché de la consommation du café reste vierge et il est à conquérir ». Dans la même lancé, le Sous-Directeur des Echanges Commerciaux au Ministère du Commerce et par ailleurs Vice-président de l’Organisation Internationale de Cacao (OIC), Narcisse Olinga révèle que « Nous avons constaté que la qualité du cacao s’améliore au fil des ans. Le Gouvernement a introduit une prime à la qualité depuis la campagne 2017-2018. Ce qui permet de redorer l’image de la marque de notre cacao ». Et d’ajouter : «Ce qui rime avec la particularité de notre cacao qui est recherché par les chocolatiers européens qui absorbent 70% de notre production ». Conséquence, le cacao camerounais a les meilleurs prix en Afrique. Vendu à 1175 FCFA /Kg en moyenne alors que plusieurs pays sont à 900 FCFA. « Cela est liée à la politique de modération fiscale qui est défini et implémenté par le gouvernement ». Mais alors, les acteurs sont restés dubitatif sur la taxe de 10% sur les exportations qui a été introduite dans la nouvelle loi de finance 2023. Beaucoup de personnes se posent la question de savoir quel sera l’impact de cette taxe sur cette filière. Sera-t-elle bien ou mal accueillie ?
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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