EPIDEMIE DE FIEVRE JAUNE
Placée sous le patronage du Gouverneur de la Région du Littoral, la cérémonie de lancement officiel de la campagne de vaccination de riposte à l’épidémie de la fièvre jaune dans la ville de Douala a été lancée le 24 juillet 2024 à l’Hôpital de District de Deïdo et va s’achever le 30 juillet. Les personnes cibles sont les enfants et les adultes de 09 mois à 60 ans.
En prélude au lancement officiel de la campagne de vaccination de riposte à l’épidémie de la fièvre jaune dans la ville de Douala qui a lieu le 24 juillet 2024 à l’Hôpital de District de Déido, pendant deux semaines, la Coordination du Programme Elargie de Vaccination (PEV) de la Délégation Région de la Santé Public du Littoral n’a pas eu de répit. Des activités telles que des réunions de plaidoyer avec les autorités, les formations en cascade, la sensibilisation des populations par des mobilisateurs sociaux et les mass-médias, le déploiement des moto-taximen et les caravanes, ont été menés. Preuve s’il en était encore besoin que «le gouvernement à travers le Ministère de la Santé Publique et les différents partenaires techniques ont entrepris de mettre les moyens et ressources nécessaires pour pouvoir stopper et prévenir la prévention dans les neuf districts que compte le département du Wouri», a témoigné Dr Léonard Ewane Leonard, Coordonnateur PEV du Littoral. Le système de surveillance épidémiologie qui est mis en place en continue a permis de détecter des fortes propagations d'années en années. Pour la semaine épidémiologique numéro 26 dans la région de Littoral, il a été enregistré 05 cas soit 02 dans chacun des Districts de Santé de Boko et Mbangue où malheureusement il a été enregistré un (01) décès. Sachant qu’un cas confirmé de fièvre jaune signifie une riposte conséquente, le Chef de Division des Affaires Economiques et Sociale, Mme Aboda Cluchagues Francine, représentant le Gouverneur de la région du Littoral a déclaré que : «La ville de Douala avec ses neuf Districts de Santé est au cœur d’une campagne de vaccination de riposte visant à protéger les populations contre une menace sanitaire sérieuse».
Surtout que la ville de Douala, capitale économique du Cameroun représente environ 80% de la population totale de la région du Littoral, qui est caractérisée par de nombreux mouvements de populations, une destination d’un fort exode rural de populations en provenance des neuf (09) autres régions du pays et d’importants trafics internationaux. Elles vivent dans un contexte favorable à la propagation de la fièvre jaune puisque la ville de Douala est traversée par 250 Km de drains en plus des caniveaux, dont les comportements inciviques individuels font en sorte qu’ils soient en permanence bouchés par des ordures. Ce qui entraîne la stagnation des eaux et la prolifération des moustiques infectés qui sont les principaux vecteurs de transmission de la fièvre jaune qui est une maladie hémorragique virale, transmise, qui peut entraîner de graves complications voir la mort. Raison pour laquelle, Le 1er adjoint du Maire de la ville de Douala, Gérémie Sollè représentant le Maire de la ville a lancé cet appel : «Je lance un appel solennelle à tous les habitants de Douala, de se prêter à ce jeu, premièrement en prenant le vaccin afin que chacun puisse dire que je ne suis pas complice de la survenue de l'épidémie. Deuxièmement, c'est de devenir le soldat de la salubrité de notre environnement. Ce sera ainsi que nous allons aussi contribuer de manière forte à la préservation de notre environnement». Et pour cause, le Cameroun en général et la ville de Douala en particulier a enregistré une augmentation préoccupante des cas de fièvre jaune depuis 2021. Ceci «malgré les efforts effectués par le passé, nos neuf Districts de Santé montrent encore des écarts immunitaires importants avec des taux de couverture vaccinale variant de 50 à 86,1%. Les Districts de santé de Mbangue, Boko et Bonassama restent particulièrement vulnérables», a déclaré le Dr Shalom Tchofke, Secrétaire permanent du PEV.
C’est pourquoi, la vaccination reste la meilleure arme pour prévenir cette maladie. Ce d’autant plus que le vaccin s'administre en une seule dose et offre une protection à vie. «Notre objectif est de vacciner toutes les personnes âgées de 09 mois à 60 ans. Et même de rattraper les enfants de 00 à 59 mois qui ont manqué leur rendez-vous de routine», a précisé Mme Aboda Cluchagues Francine, représentante le Gouverneur. Surtout que le Cameroun est classé pays à haut risque d’épidémie de fièvre jaune par l’OMS. Seulement, la riposte à l'épidémie de fièvre jaune qu'on appelle couramment jaunisse qui se manifeste dans 12% des cas de manière très sournoise avec un le taux de létalité de 50%, qui est en cours avec cette campagne de vaccination fait face à une infodémie qui a grandi depuis la survenue du coronavirus suite à des mauvaises interprétations des effets secondaires. «Si la chose vaccinale était bien acceptée dans les années antérieures, le coronavirus a changé la donne. L’infodémie perdure dans certaines familles et même dans le corps médical. Heureusement nous travaillons d’arrache-pied pour changer cette mentalité. Et on commence à voir des fruits », affirme Dr Mossi, Coordonnateur de Lutte contre les Epidémies à la Délégation Régionale de la Santé Publique du Littoral. Et de rappeler que : «Nous travaillons énormément pour pouvoir faire comprendre que nous avons tous été vaccinés depuis la naissance sans aucune conséquence. Aujourd’hui, il est rare de voir quelqu’un qui a grandi sans jamais avoir reçu la vaccination. La vaccination a montré tous ses avantages». Toutefois, il est a précisé que sont exemptés de cette campagne de vaccination, toutes les personnes qui sont allergiques avec les œufs, les personnes âgées de plus de 50 ans, les patients atteints des maladies chroniques (VIH, hémodialysés,…), les femmes enceintes, les femmes allaitant les enfants de moins de 09 mois.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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