REAJUSTEMENT DU SMIG
Après l’annonce unilatérale du Gouvernement d’augmenter le SMIG a 41 875 FCFA comme mesure d’accompagnement à la revalorisation des prix du carburant à la pompe, la Cameroon Working Forum est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de mauvaise foi affichée par le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale lors de toutes les concertations tenues et qui se sont achevées par un échec..
La Cameroon Working Forum (CAWOF) qui est le regroupement des Confédérations membres de l’intersyndicale du Cameroun a signé le 14 février 2023 son 5è communiqué sur la question de la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) à 41 875 FCFA. Dans lequel elle exprime son désaccord avec le gouvernement sur le montant fixé du SMIG. Puisqu’elle dit s’aligner sur le montant de 60 000 FCFA proposé par les organisations patronales GICAM et ECAM pour les départager de leur proposition qui était à 100 000 FCFA. En effet, depuis la décision prise par le Gouvernement le 21 janvier 2023, de revoir à la hausse le SMIG de 36 000 FCFA à 41 875 FCFA comme l’une des mesures sociales d’accompagnement face au réajustement des prix à la pompe du carburant, la CAWOF est sortie du bois pour dénoncer le caractère unilatéral de cette décision sans consulter les partenaires sociaux. Notamment sans la tenue de la session de la Commission Nationale Consultative du Travail (CNCT), seule habilitée à déterminer le montant du SMIG. C’est ainsi que la CAWOF va le 1er février lancer son mot d’ordre de protestation générale. Avec une mobilisation générale allant du 15 février au 15 mars marquée par le port de la tenue noire tous les lundis concomitamment avec l’arrêt systématique du travail dans tous les secteurs confondus.
Un appel soutenu par une campagne de sensibilisation grand public avec des prospectus sur lesquels, on peut lire : « Trop c’est trop. Je soutiens le SMIG à 60 000 FCFA ». Parce que nous sommes dans un environnement où : « - Les impôts sont insupportables ; - L’augmentation du prix du Carburant inopportune, - Le service public est désormais payant ; - Le pouvoir d’achat est extrêmement faible, - Le panier de la ménagère de plus en plus vide » Une campagne de débrayage qui va précipiter la tenue le 8 février 2023 de la 24è session de la Commission Nationale Consultative du Travail (CNCT) au cours de laquelle « les participants ne sont pas parvenus à un accord consensuel », va indiquer le Communiqué N°4 du 9 février de la CAWOF. Or le Ministre du Travail de la Sécurité Sociale (MINTSS) va dans un communiqué qui sanctionnait les travaux indiquer que : « Les parties ont approuvé le montant proposé par le Gouvernement pour les Agents de l’Etat relevant du Code du travail. Les propositions des partenaires sociaux ont été formulées par l’ensemble des travailleurs et employeurs en ce qui concerne le secteur privé et seront étudiés et transmises au Premier Ministre, Chef du Gouvernement ».
La CAWOF va dans le même communiqué va soutenir que « le communiqué signé ce jour 8 février par le Ministre du Travail du Travail et de la Sécurité Sociale, tout seul à l’issue d’une rencontre tripartite, dont les termes ne reflètent pas la véracité du débat.». et d’ajouter : « La réalité étant que les représentants syndicaux n’ont à aucun moment ce montant du SMIG, de surcroit à deux vitesses tel qu’évoqué dans le communiqué du MINTSS ». Non sans rappeler que « le Communiqué du MINTS viole les dispositions de l’article 62 du Code du Travail ». Ce qui va conduire le MINTSS a convoqué une réunion tripartite le 14 février avec pour objet de désamorcer l’appel au débrayage de la CAWOF. Malheureusement, la manœuvre du MINTSS, Grégoire Owona d’opposer les Confédération membres de la CAWOF qui soutiennent le SMIG a 60 000 FCFA aux Confédérations qui approuvent le SMIG à 41 875 FCFA tel que l’impose le Gouvernement. Dans ce climat la CAWOF va quitter la salle en demandant au MINTSS de poursuivre les travaux avec les autres confédérations qui lui étaient acquises. Un boycott qui sera sanctionné par le Communiqué N°5 dans lequel, la CAWOF affirme que « la réunion de ce jour s’est achevée par un échec ». Tout en se déclarant favorable à une solution négociée de bonne foi pour garantir l’efficacité du dialogue social. En attendant, la CAWOF a maintenu l’appel au débrayage lancé le 1er février pour tous les lundis en noir et sans travail. Malheureusement, très faiblement suivi.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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