DES BALBUTIEMENTS D’UN DÉMARRAGE IMMINENT DES TRAVAUX À DOUALA

BUS RAPID TRANSIT

Le Projet du Bus Rapide Transit qui avait été annoncé en décembre 2017 et dont l’accord de financement de la Banque Mondiale d’un montant global de 261 milliards FCFA avait été donné en juin 2022 pour la réalisation des infrastructures dédiées sur un corridor d’une distance de 28,2 kilomètres pourrait voir les travaux finalement démarrés.

Dans un communiqué signé du 9 mai 2023, le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè informe les populations de la cité capitale économique qu’en application de l’Arrêté N°00557/MINDCAF du 30 mai 2022, dans lequel, le Ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), Eyebe Ayissi a déclaré d’utilité publique les travaux du Projet de Mobilité Urbaine de Douala, une Commission de Constat et d’Evaluation mise en place par le Préfet du Département du Wouri, Benjamin Mboutou a démarré depuis le 2 mai 2023 les travaux de recensement des biens impactés sur les itinéraires du dudit projet. Y faisant suite, il invite «les populations installées le long dudit itinéraire de bien vouloir accueillir les membres de ladite commission et se munir à toutes fins utiles au passage de ces derniers, de tout document permettant la prise en compte de leurs potentiellement impactés (Photocopie CNI, Titre foncier, Attestation de propriété, certificat de vente)». Annonçant ainsi l’imminence des travaux du projet du Bus Rapid Transit (BRT) qui entre dans le cadre de l’initiative Mobility Your City qui a été lancée en décembre 2017 et dans lequel s’inscrit le Plan de Mobilité Urbaine Soutenable (PMUS) de la ville de Douala approuvé le 26 juillet 2019 et évalué sur dix (10) ans. Dans cette perspective, la Communauté Urbaine de Douala (CUD) avait engagé en 2018 la destruction des constructions ayant été faites sous ou ayant débordé la ligne haute tension allant de Ndokoti à PK 14. On parlait en son temps de destruction visant à l’élargissement de la route. Seulement, depuis là, aucun chantier n’a vu le jour, au point que les espaces détruites ont été à nouveau partiellement envie.

En effet, le projet du Bus Rapid Transit (BRT) à construire dans la ville de Douala était quasiment annulé. Il a fallu la détermination de l'exécutif de la Mairie de la ville de Douala et la prouesse du Maire Roger Mbassa Ndinè pour rendre ce projet bancable. C’est ainsi que lors de la session ordinaire de son Conseil d’administration du 2è trimestre 2022, la Banque Mondiale va réhabiliter le prêt revalorisé IDAR/BIRC à un montant de 261 milliards FCFA pour la réalisation des infrastructures dédiées sur un corridor d’une distance de 28,2 kilomètres. Or, il était initialement sous-évalué au montant de 150 milliards FCFA. Le projet prévoit de construire sur deux (2) corridors BRT pilotes non motorisés, soit la Ligne 1, de 16 Km : Allant du Carrefour Leclerc Carrefour (Lieu-dit : ancienne Direction des Douanes) - Carrefour Agip – Carrefour Ndokoti – PK 14 ; et la Ligne 2, de 12 Km : Allant du Carrefour Ndokoti – Carrefour Nelson Mandela – Carrefour Yassa. Il aura cinq (5) pôles d’échanges multimodaux (Terminaux) et traversera 35 carrefours (Station). Il pourra potentiellement avoir une extension des deux lignes, la première jusqu’au campus universitaire de Logbessou PK 17 et la seconde jusqu’au Stade de Japoma pour la Ligne 2. Tous les observateurs jusqu’au porteur du projet qui est la CUD reconnaissent que ce deux terminaux sont importants et stratégiques, malheureusement qui n’apparaissent pas dans le projet initial parce qu’au moment du montage du projet ils n’existaient pas.

Malgré la mise en œuvre de la Commission de Constat et d’Evaluation en vue de recenser les biens qui seront impactés par les travaux à effectuer sur les itinéraires du dudit projet, cela est loin d’augurer le démarrage effectif de ce projet dont le lancement était annoncé pour la fin d’année 2022. Projet qui devrait conduire inexorablement Douala vers la modernité. Ce d’autant plus que le projet BRT entre dans une stratégie ambitieuse et globale de mobilité durable qui permettra de faciliter le transport public de masse, de lutter contre le désordre urbain mais aussi de générer plusieurs emplois directs et indirects. Mais alors, il restait au gouvernement de signer l’Accord de prêt, afin de garantir le financement du fonds de contrepartie d’un montant de 12 milliards FCFA et que l’exécutif communautaire de Douala finalise avec la sélection par appel d’offre internationale du partenaire privé qui sera chargé d’exploiter le BRT. Ce dernier va financer totalement ou en partie, à environ de 28 milliards FCFA qui seront consacrés à l’acquisition du matériel roulant et en assurer la maintenance. C’est clair que ce projet ne va pas aller sans conséquence. Il va entrainer des expropriations et perturber sérieusement la circulation. C’est pourquoi, le Maire invite les populations de Douala à contribuer à la réussite de ce projet qui vise à l’amélioration des conditions de vie des populations et fera de Douala une ville attractive avec comme finalité d’entrer dans le gotha des grandes villes du continent.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com

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