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DES CORPS OUBLIÉS SOUS LES GRAVATS DU SITE DE MOBIL GUINNESS

EFFONDREMENT D’IMMEUBLES


Lorsque les unités d’intervention arrêtait les recherches le mercredi 26 juillet 2023, sous le regard stupéfait et impuissant des familles qui n’avaient toujours pas de nouvelle de leurs membres de famille habitant l’immeuble effondré, plusieurs observateurs étaient restés sur leur faim. Convaincus qu’i y avait encore des corps dans les décombres. Par la suite, on a enregistré l’effondrement d’un quatrième immeuble à PK 19 le samedi 28 juillet.

48 heures après avoir arrêté les travaux de recherche, les unités d’intervention : - 20è Groupement des Sapeurs-pompiers, - Forces de sécurité, - Agents de la police municipale, - Délégation Régionale de la Santé Publique, - Secouristes,… placées sous l’autorité de la Direction de la Protection Civile dont beaucoup d’observateurs avertis disent ne pas voir son importance, sont revenues sur le site le vendredi 28 juillet 2023. Alertées par les populations riveraines qui se plaignaient des odeurs fétides des corps en décomposition qui partaient du site de l’immeuble R+4 effondré au lieu-dit : Derrière Mobil Guinness et ayant fait plus de 40 morts et une vingtaine de rescapés. Ce mercredi 26 juillet 2023, après quatre jours de fouilles sans relâche aussi bien de jour que de nuit, sanctionnés par une dernière journée de fouille infructueuse, les unités d’interventions avaient déclaré l’arrêt des recherches parce qu’il n’y avait plus possibilité de retrouver de victimes vivantes ou mortes sur le site. Une décision qui était tombée comme un couperet sur la tête des familles présentent le site de jour comme de nuit attendant impatiemment avec le regard hagard, médusé, et impuissant des éventuelles nouvelles de leurs membres de famille habitant l’immeuble effondré. Etonnées que sur les 65 victimes recensées, leurs personnes n’y figuraient pas. Et soit classées parmi la dizaine de disparues.

Même le député Cabral Libii, ci-devant, président du PCRN qui était descendu sur le site le mardi 25 juillet pour s’enquérir de la situation et exprimé sa compassion aux familles si durement éprouvées s’était étonné de l’arrêt des recherches alors que des odeurs putrides polluaient l’air. Preuve qu’il devrait s’y trouver encore des corps ou des morceaux de corps. Une situation qui a suscité des interpellations jusqu’aux sessions du 2è semestre du Conseil municipal de la Commune d’Arrondissement de Douala 5è et du Conseil Communautaire de la Mairie de Ville de Douala tenues la dernière semaine du mois de juillet. Un grand conseiller à la Communauté Urbaine de Douala a interpellé le Maire Roger Mbassa Ndiné pour regretter que le matériel utilisé pour extraire les corps des gravats ne fût approprié. Indiquant que : « La pelleteuse, malheureusement lorsqu’elle agit, peut rencontrer les cadavres et faire des dégâts encore plus importants ». Plusieurs riverains qui étaient parmi les personnes ayant porté main forte pour les premiers secours le déplorent aussi. «Si nous avons pu sauver des personnes vivantes des décombres, c’était grâce à la meule qu’un menuisier métallique a mis à contribution pendant la première nuit de l’effondrement. Mais lorsqu’on a fait entrer la pelle mécanique, on n’a plus retiré un seul survivant pourtant on entendait encore des appels au secours des victimes sous les gravats », confie Richard. Neba.


Le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè a fait son mea-culpa. «Lors des travaux en commissions, nous avions regretté qu’il n’y avait pas les chiens renifleurs qui auraient mieux guidé les actions des sauveteurs ». Avant de s’engager à mieux pourvoir la CUD avec le matériel approprié pour intervenir de manière professionnel lors des pareils sinistres. « Tout cela sont les équipements que nous devrions acquérir. Nous ne disons pas seulement la Communauté Urbaine de Douala, mais toutes les autres administrations de l’Etat devraient avoir le matériel nécessaire ». Toutefois, le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè a remercié le Conseil de la CUD d’avoir voté une délibération qui va lui permettre d’agir en faveur des sinistrés de ce drame. «Déjà nous allons fabriquer les cercueils, nous apporterons un appui pour les frais de morgue, les frais d’hospitalisation, nous apporterons également les encouragements aux pompiers, aux forces de sécurité et aux agents de la police municipal qui ont travaillé nuit et jour ». Pour sa part, le Maire de la Commune d’Arrondissement de Douala 5è, Richard Mfeugwang a annoncé qu’il va accompagner les rescapés et les familles qui seront sans abris parce que victimes des mesures fortes prescrites par le Président de la République et répercuté par le Gouvernement. C’est ainsi que depuis le 1er juillet 2023, des actions fortes sont engagées avec le concours de la Police municipale de la CUD appuyée par le Génie militaire en vue de détruire toutes les constructions menaçant ruine sur le site de ce drame. Une action qui va s’étendre avec la destruction de tous les immeubles représentant une menace ou construits sur les zones déclarées inconstructibles de la ville de Douala à l’instar des terrains présentant des risques d’éboulement et toutes habitations construites aux abords des drains qu’elles obstruent ou dont la résurgence des inondations sauvages présente une menace.






Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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