LITIGE FONCIER A MBONGO
Une affaire de litige foncier dans le campement de Mbanda dans le village Mbongo, Arrondissement de Dizanguè a conduit l’une des parties à recruter des malabars se réclamant de la milice ambazonienne pour s’opposer à l’exécution d’une décision de justice. Ils vont pousser l’outrecuidance de défier les autorités administratives et sécuritaires, tout en mettant captif deux membres de la famille requérante qui ont été torturés pendant une journée.
Descendus le samedi 13 janvier 2024 dans le village Mbongo lieu-dit Mbanda Bloc 81, dans l’Arrondissement de Dizanguè avec Me Fouman Bekolo Dagobert, huissier de justice résidant à Edéa, pour signifier la grosse du jugement du 7 septembre 2023 dans l’affaire opposant Mme Marie Chantal Ngo Djob epse Nzokoute contre Joseph Mangui et Paul Ewodo pour les accusations de destruction de biens, trouble de jouissance et menaces simples, pour lesquels, ces derniers ont été condamnés à payer à la requérante la somme de 4,3 millions de FCFA, Mme Ngo Djob Marie Chantal epse Nzokoute et son fils Hot Emmanuel Ismaël ont été pris en grippe par une horde de personnes (03 femmes et 09 hommes) mobilisées par Mme Joséphine Mpokam epse Kwitché en vue de s’opposer à toute exécution de la décision de justice. Dans les entrefaites, les personnes mobilisées qui vont se réclamer membres de la milice ambazoniennes qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest (NOSO) et recruter pour la sale besogne vont les déclarer pris en otage et vont réclamer une rançon de 2,5 millions de FCFA pour les libérer vivants. Non sans les avoir copieusement molesté. Au point que la mère et le fils s’en sortent avec des commotions et 90 jours d’incapacité chacun.
C’est alors que l’époux, M. Nzokoute Philippe qui était en embuscade va alerter le Sous-Préfet de Dizangue qui va échanger avec les ravisseurs. Devant la défiance de ces derniers, qui ont déclaré être habitués à exécuter les Sous-préfet, l’autorité administrative va dépêcher sur les lieux une escouade mixte, des éléments la Gendarmerie et de la police en renfort à ceux de la Brigade de Gendarmerie de Mbongo. Arrivés vers 12 heures, les ravisseurs qui avaient été alertés par leurs sentinelles, vont demander aux éléments des Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) de rester à bonne distance dans le cas contraire ils seront dans l’obligation d’exécuter les otages. Pendant ce temps, ils font demander aux otages d’appeler séance tenante les autorités administratives pour désister de la parcelle de 6 hectares querelles et de consigner ce désistement par un courriel dans lequel, ils affirment que cette parcelle est la propriété de Maman Mado et maman Joséphine et par conséquence ne mettront plus les pieds. Par ailleurs, ils ont été contraints faire des dépôts d’un montant de 46 500 de FCFA respectivement à Na Tacham Brendom Kedju et Na Dickson Ndisong en guise de la rémunération de leur journée.
Des bourreaux protégés par des officiers supérieurs
C’est finalement vers 19 heures que les FMO appuyés avec les éléments du BIR vont stratégiquement se déployer et ont pu interpeller trois (03) des douze (12) ravisseurs qui étaient dans la débandade. Mis en garde à vue à la Compagnie de Gendarmerie d’Edéa, qu’elle n’a pas été la surprise pour la famille Nzokoute d’apprendre le jour de la confrontation que la Capitaine, Commandant de Compagnie de Gendarmerie d’Edéa, a affirmé avoir libéré les trois (03) gardés à vue (Ngwa Fabrice, Ngo Peter et Kengne Marie Madeleine) sur instruction d’un Colonel de Gendarmerie en service à la Légion de Gendarmerie du Littoral. C’est alors que la famille Nzokoute va crier son ras-le-bol auprès du Préfet de la Sanaga-Maritime et des personnes éprises de justice qui vont alerter les autorités gouvernementales. C’est ainsi que sur instruction venant de Yaoundé, le Colonel de Gendarmerie et la Commandant de la Compagnie de Gendarmerie ont été sommés de retrouver les gardés à vue qu’ils ont libéré en violation des règle de procédures et frisant un mobile motivé par un acte de corruption. Ce qui a été fait dans les 48 heures. Par la suite, la commanditaire Mme Kwitche née Mapokam Josephine et deux autres complices ont été aussi interpelée dans leur cavale au quartier Dakar à Douala. Ils devront répondre devant les juridictions compétentes dans les prochaines des délits de : prise d’otage, de terrorisme, d’outrage aux autorités administratives,…
L’affaire remonte en 2019 lorsque Mme Marie Chantal Ngo Djob epse Nzokoute a acquis auprès de sieurs Mangui Joseph et Ewodo Paul à Mbongo au lieu-dit Mbanda Bloc 81 une parcelle de terrain dans la forêt vierge d’une superficie de 11 ha. Après avoir viabilisé et mis en valeur, les vendeurs ont commencé à la nuire. Le Sous-préfet de Dizangue, sollicité pour le règlement de ce litige foncier avait déclaré sur PV que Mme Nzokoute née Ngo Djob Marie Chantal avait acquis régulièrement cette parcelle et qu’elle était fondée d’engager les procédures d’immatriculation. Malgré cela, Joseph Mangui a continué à s’introduire dans ladite parcelle en détruisant les biens de la requérante. C’est ainsi qu’il a Usé des subterfuges pour introduire sur cette parcelle en guise de bail les nommés Kengne Marie Madelaine et Joséphine Mpokam epse Kwitché. Qui vont s’illustrer par le vol et la destruction des cultures, ainsi que par les menaces en bande et en mains armées. C’est alors que courant 2022, elle va saisir le Tribunal de Première Instance d’Edéa contre sieur Mangui Joseph pour trouble de jouissance, destruction des biens et menaces simples. Le TPI d’Edéa va par jugement du 7 septembre 2023 va déclarer coupable Joseph Mangui des accusations portées à son encontre et le condamne à payer à la requérante la somme de 4,3 millions de FCFA.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .
Comments