top of page

Des jeunes Ambassadeurs de la démocratie à l’école de la crédibilité des élections

EDUCATION ELECTORALE


Dans le cadre du projet Youth, Media and Electoral Transparency que mène l’Ong Un Monde avenir avec le soutien financier de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun, il a été organisé le 20 novembre 2024 à Douala la première session de l’atelier pratique d’éducation électorale destiné aux jeunes Ambassadeurs de la démocratie et de la cohesion sociale.


Plus d’une trentaine de jeunes « Ambassadeurs de la démocratie et la cohésion sociale » sélectionnés sur les critères de la motivation et de l’engagement, ont activement participé à l’atelier pratique d’éducation électorale que l’Ong Un Monde Avenir (1MA) a organisé le 20 novembre 2024 à Douala. Le projet vise à mettre l'accent sur la transparence électorale par l'accès à l'information relative aux processus électoraux et le suivi des élections par les citoyens au Cameroun. Avec l’ambition de contribuer à combattre et à réduire la fraude électorale et, par conséquent, à renforcer la crédibilité du processus électoral. Ce projet est initié sur la base de ce que la crédibilité du processus électoral camerounais a toujours été remise en cause par les acteurs concernés, en raison d'un manque de transparence, parfois favorisé par un accès difficile à l'information pour les citoyens en général et les journalistes en particulier, entraînant des tensions sociales et des violences électorales. « Depuis une vingtaine d’années au moins, l’ONG Un Monde Avenir suit les processus démocratiques au Cameroun. Nous pouvons noter que toutes ses élections débouchent sur des conflits graves qui conduisent à des morts d’homme. Nous avons encore en mémoire l’élection présidentielle 2018 dont le contentieux n’est pas encore de mon point de vue vidé, étend donner que pour avoir protesté les résultats de cette élection et autres choses, plusieurs Camerounais se retrouvent encore incarcérées et leurs procès ne sont toujours pas achevés », justifie Philippe Nanga, Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir.

Partant de ce constat, l’ONG 1MA a jugé utile de jouer sa partition comme l’explique le Coordonnateur de cette organisation de la société civile qui travaille depuis une vingtaine d’années sur l’éducation citoyenne, la démocratie, la gouvernance, les droits humains,… : « Face à un tel constat nous avons estimé que nous devons faire notre travail qui est de prévenir ce genre de situation afin qu’on n’ait plus à l’avenir un remake des conflits et contestations enregistrées au lendemain de la proclamation des résultats. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il faut travailler sur ce qui cause ses violences et ses conflits. Après étude faite, nous sommes arrivés au constat que notre processus électoral porte les germes des éventuels conflits. Partant de notre loi électorale pour lequel nous avons fait des plaidoyers pour une réforme électorale, malheureusement que nous n’avons pas pu obtenir ».  Et de conclure : « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il faut mobiliser les citoyens camerounais pour qu’ils fassent le travail de prévention en s’assurant que le processus sera surveillé, alerté à chaque fois qu’il sera relevé des disfonctionnements et des indicateurs de fraude électorale. Parce que nous travaillons pour que les résultats publiés correspondent à la réalité sortie des urnes ».


Elections dans la paix et cohesion sociale

C’est la base de cette déferlante de contestations post-électorales qui va motiver l’Ong 1MA à s’engager dans la mise en place de ce dispositif qu’on appelle : « Les Ambassadeurs de la démocratie ». Qui ne sont autres des jeunes qu’elle va déployer sur le terrain pour faire de l’éducation électoral, montrer aux gens l’intérêts qu’ils ont à participer activement et massivement au processus électoral. Parce que les experts s’accordent à soutenir que plus les populations sont nombreuses à aller voter, moins il y a risque de dysfonctionnements. Ils prennent pour référentiel, les élections de 1992 où les Camerounais sont sortis massivement et cela a permis d’éviter le maximum de fraudes et par ricochet l’opposition avait remporté la majorité des sièges à l’Assemblée Nationale et une majorité de communes lors de l’élections couplées des législatives et municipales. Et selon les résultats officiels très contestés, certes, l’écart entre le vainqueur de l’élection présidentielle et son challenger a été sur le fil. « Nous pensons que si nous avons les Ambassadeurs de la Démocratie, c’est-à-dire des jeunes formés pour défendre les principes démocratiques et les transmettre sur le terrain, cela peut nous permettre d’obtenir ce que nous appelons la masse critique électoral. Mieux des citoyens aguerris à défendre leur vote », indiquera Philippe Nanga. Surtout que les objectifs du projet étant de : - Contribuer à l’enracinement de la démocratie au Cameroun en favorisant la transparence électorale et l’accès à l’information publique ; - Encourager la participation active des jeunes et des journalistes aux prochaines élections.

La dimension paix et cohésion sociale n’a pas été des moindres dans cette formation des Ambassadeurs de la démocratie qui a consisté à éveiller leur responsabilité sociale parce que la démocratie est la base de la paix et l’éléments sans lequel on peut aspirer à la justice sociale. L’une des facilitatrices, Me Charlotte Tchakounté va souligner que « Conformément à notre constitution, le pouvoir revient au peuple, mais dans la pratique comme vous le savez ce n’est pas toujours ce que nous vivons. Et par le passé, il a été relevé un certain nombre de défaillances que nous entendons remédier avec cette formation. Car, il est important de leur inculquer le principe selon laquelle la vie de la nation repose sur les citoyens engagés. ». Et d’ajouter : « Nous sommes en train de constituer ce socle de jeunes qui va garantir des élections libres, indépendantes, transparentes et paisibles pour toute la société camerounaise.  Ceci à travers les Ambassadeurs de la démocratie dont nous sommes en train de travailler leur caractère, leur engagement et leur responsabilité sociale afin que l’avenir du pays découle du rôle qu’ils auront joué. Surtout que la démocratie est la racine de la paix. Et qu’il n’y a pas de démocratie possible s’il n’y a pas de justice électorale ». Au sortir de cette première session de formation les participants ont dit tout le bien qu’ils ont tiré : « Dans un contexte préélectoral dans lequel nous nous trouvons, cette formation nous a permis d’avoir un rôle en tant que jeunes. Ce d’autant plus que les jeunes sont encore plus que jamais appelés à prendre leur responsabilité. Ils doivent pouvoir se mobiliser en tant que véritables acteurs du jeu politique, s’engager dans le processus électoral et surtout porteur de discours de paix sur et en dehors les réseaux sociaux », a déclaré Clavel Omgba, un participant.






Mathieu Nathanaël NJOG


Article à lire aussi sur notre chaîne Le Canard LIibéré 237 via WhatsApp : https://whatsapp.com/channel/0029VagMxDHAe5VrxdGnj72H



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


Laisser un commentaire et Abonnez-vous .

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page