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DES POPULATIONS LONGTEMPS DÉSABUSÉES

NKAM


Depuis les indépendances, aucune voie d’entrée et de sortie du département du Nkam que ce soit par les départements du Haut-Nkam et du Ndé dans la région de l’Ouest ou les départements voisines du Wouri, du Moungo et de la Sanaga-Maritime dans la région du Littoral, n’a été bitumée. Pourtant il regorge un bassin agricole dont les produits ne sont pas écoulés et sylvicole surexploité.

Les populations du département du Nkam en général sont certains qu’elles sont considérées comme des Camerounais à part. Depuis l’indépendance du Cameroun, cette partie du Cameroun n’a pas bénéficié de la construction d’un véritable ouvrage de communication avec le reste du pays. D’ailleurs, il est de notoriété publique que tout fonctionnaire affecté dans cette unité administrative serait sous le coup d’une sanction politico-coloniale officieuse. Outre le pont sur le Nkam qui relie le village Ndogbélé et le centre administratif de Yabassi, le reste des routes aussi bien d’entrée que de sortie dans le département du Nkam que ce soit par Loum, Bafang, Bazou, Massock, ou par Douala sont des bourbiers avec une succession de ponts de singes dont les automobilistes, motocyclistes et piétons sont appelés de braver aussi bien en saison sèche qu’en saison de pluie.

Pourtant réputé, bassin agricole avec des produits vivriers, maraichères et de rente, leur évacuation dans les grandes villes est une sinécure. Mais aussi un bassin sylvicole que des forestiers avec l’onction des pontes du pouvoir et la complicité des autorités administratives ont fait une main basse sur les forêts qu’ils pillent sans aucune contrepartie pour l’amélioration des conditions de vie des populations ainsi dépouillées. Conséquence, les voies d’accès sont impraticables. Rendant le simple transport des Hommes et des biens très onéreux. En saison pluvieuse, les tarifs vont du simple au triple. Actuellement, il est quasiment impossible de partir de Douala pour Nkondjock en passant par Yabassi. La seule issue possible et laborieuse est celui passant par Bafang et en moto. Pour un coût de 15 000 FCFA par un passager.

Malheureusement, les promesses politiques faites aux populations du Nkam à chaque veille des élections que ce soit la présidentielle, les législatives ou les municipales ne sont que des chimères. Pour preuve, la construction de la Route Douala-Yabassi divisée en deux tronçons Douala-Bonepoupa (38 Km) et Bonepoupa-Yabassi (50 Km) pour un linéaire global de 88 Km annoncée depuis une vingtaine d’années et entamée finalement depuis à la veille de l’élection présidentielle de 2020 pour une durée de deux ans est loin d’être livrés avant les cinq prochaines années malgré les descentes en grande pompe sur le terrain du Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi. Assorties des assurances qui sont rien d’autres que de l’esbroufe. Pourtant tous les entrepreneurs politiques et économiques sont unanimes que la construction des voies d’accès bitumées et durables dans le département du Nkam est très stratégique.

A cause de cette absence de routes bitumées, le lycée classique de Yabassi avec internat qui est l’un des joyaux du fruit de la coopération canadienne, construit dans les années 80 est tombé en ruine et resté quasiment en sous-exploitation parce que les élèves ont toujours été largement en sous-effectifs. Même la récupération de plusieurs blocs de ce lycée pour abrité un des cinq campus étoilés de l’Université de Douala pour abriter la Faculté des Sciences halieutiques traine à susciter un engouement. Il en va de même de la construction en grande pompe du Lycée agricole de Yabassi qui sont autant de leviers que les autorités au pouvoir ont doté à ce département pour réduire l’exode rurale des jeunes et susciter un retour de cette jeunesse en villégiature à Douala. Mais rien n’y fait. Le bitumage de 6 Km du périmètre urbain que le Gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Ivaha Diboua a obtenu auprès de l’entreprise adjudicatrice est toujours attendu. Tout comme l’alimentation en adduction d'eau et en alimentation en énergie électrique serait un atout pour l’amélioration de la qualité de vie et de la sécurité alimentaire et physique des biens et des personnes dans le Nkam.


Mathieu Nathanaël NJOG












Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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