LYCEE BILINGUE DE LOUM
Sur la dénonciation d’un parent d’élève, les membres des bureaux de l’Association des Parents d’Elèves et des Enseignants et les proviseurs de Lycée Général de Loum de 2013 à 2022 devront comparaitre devant le Tribunal de Première Instance de Mbanga le 4 juillet 2024. Mais avant une mission d’enquête de la Commission Nationale Anti-Corruption vient d’y séjourner.
La témérité de Kameni Joe de Vinci de son nom d’artiste «Joe La Conscience», parent d’élève et membre de l’Association des Parents d’Elèves et des Enseignants (APEE) du Lycée Général de Loum à faire valoir sa citoyenneté porte ses fruits. Cet activiste de la société civile s’illustre dans la dénonciation de la mal gouvernance aussi bien au Cameroun en général que dans sa cité de résidence en particulier. Ses dénonciations l’ont souvent valu des représailles du système au pouvoir au point d’attenter à sa vie. Cette fois, le combat qu’il porte depuis 2015 lorsque les frais d'APEE dans ce lycée étaient de 7 000 FCFA a trait à l’augmentation vertigineuse et de manière illégale des frais de l’APEE et à la gestion très peu orthodoxe des fonds de l’APEE du Lycée Général de Loum. En plus de l’attention de la justice qu’il a retenue, la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) aussi s’y est intéressée. La semaine dernière une mission de la Conac a séjournée au Lycée Général de Loum mettant la pagaille au sein de l’administration, le Comité de gestion et le bureau de l’APEE dudit Lycée. C’est la deuxième fois, que Kameni Joe de Vinci traine des responsables du Lycée Général de Loum par devant le Tribunal de Premier Instance (TPI) de Mbanga. Cette fois, il est plus que jamais déterminé. Il est accompagné par un collège d’avocats au Barreau du Cameroun où on retrouve Me Fabien Kengne et Me Augustin Nguefack.
Un cas qui peut faire tache d’huile
Le 4 juillet 2024, les parties sont appelées à nouveau à comparaitre pour une procédure judiciaire qui est enrôlé depuis le 16 novembre 2023. En effet, Kameni Joe de Vinci accuse d’abus de confiance, détournements de fonds, détournements de prêts, et concussion, les personnes suivantes : M. Tchoumi André, Ancien Proviseur du Lycée de Loum entre 2013 et 2019 (actuellement Proviseur du Lycée de Bobongo Petit Paris à Douala) et M. Ngantcha Edgard, et et Kokoko Sadrack, anciens présidents de l’APEE dudit Lycée pendant le même magistère. Ainsi que M. Nziel Pascal Gervais, Proviseur Lycée de Loum entre 2019 et 2022, Moune Mahop François, le président du Comité de gestion et M Émane Daniel, président de l’APEE sous la même période. Membre de la communauté éducative en sa qualité de parent d’élève et membre de l’APEE du Lycée Général de Loum, Kameni Joe de Vinci (Joe la Conscience) soutient qu’en violation flagrante des textes, entre 2013-2019 le Proviseur et le Président de l'APEE ont procédé à la hausse excessive des frais y afférents. Par la suite, «ils ont brillé par des détournements de fonds à travers des dépenses injustifiées sous le fallacieux prétexte de travaux de réfections et achats fictifs», confie-t-il.
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De manière plus explicite, il accuse l’ancien proviseur Tchoumi André d’avoir décaissé la somme de 750 000 FCFA pour l'achat des livrets du règlement intérieur sans l'avis des parents et sans appel d'offre. Débloquer la somme de 350 000 FCFA pour les travaux de réfection de la route menant au lycée sans l'avis des parents et sans appel d'offre. Pourtant des travaux qui incombent à la Mairie de Loum. De même, le Proviseur et le président de l’APEE ont procédé à la hausse des frais de l’APEE de manière unilatérale et sans avoir consulté les parents d’élèves. Mais aussi d’exiger le paiement des sommes estimées fallacieuses. A l’instar du changement des excusons qu'il se chargeait de vendre à son secrétariat 500 FCFA la pièce, du paiement de la somme de 300 FCFA de frais de bibliothèque savamment détourné, la somme de 750 FCFA pour l’achat du livret scolaire, et la somme de 1 000 FCFA représentant les frais des SMS pour communiquer les notes des élevés aux parents, et surtout une somme de 2 000 FCFA pour la carte santé. La somme de 5 000 FCFA par élève représentant les frais de cours de remise à niveau contre l'avis des parents alors que tous les frais exigibles par les textes légaux et le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) étaient payés lors des inscriptions. Le proviseur exigeait illégalement aux élèves récalcitrants comme punition des sacs de ciments sans qu'on ne sache la destination qu’ils prenaient.
Concussion en bande bien organisée
Le requérant remet ainsi au goût du jour des accusations qui avaient déjà fait l’objet d’une plainte en 2018 par devant le même tribunal. Ce d’autant plus que tous ces frais superfétatoires avaient permis d’extorquer aux parents et élèves dont l’effectif estimé à 3 000, une cagnotte estimée à plusieurs millions de francs CFA. A la fin de son mandat, il a laissé une dette 2,2 millions Fcfa dont le président de l’APEE, Ngantcha Edgard n’avait pas pu justifier l'utilisation de ces fonds. «Le Bureau de l’APEE qui était en fonction au cours de son passage comme proviseur Tchoumi a frauduleusement et illégalement décaissé et dépensé en complicité des sommes importantes pour des travaux et marchés fictifs sans respecter les procédures y afférentes», indique Kameni Joe de Vinci. Et d’ajouter que : «Que l'équipe excédents budgétaires n'ont jamais été reversé dans les caisses de l'APEE». Entre 2016 à 2017, le proviseur Tchoumi a fait passer les frais d’APEE de 11 000 FCFA à 17 500 FCFA soit une augmentation de 6 500 Fcfa sous le prétexte de la reconstruction imaginaire de la toiture du lycée. « Or, aucune réfection et reconstruction de la toiture non jamais été effectuée dans ce lycée» fait remarquer Kameni Joe de Vinci.
A son tour, ayant trouvé le terrain fertile, le proviseur Nzieh Pascal Gervais dès son arrivée en 2019, a aussi procédé littéralement à la hausse des frais d'APEE les faisant passer de 17 500 FCFA à 19 500 FCFA sous le prétexte fallacieux de couvrir mes frais médicaux et les frais de SMS qui normalement existe déjà dans la nomenclature de la constitution des anciens frais de l'APEE. Tout comme, il l’accuse d’entretenir des listes parallèles des élèves qui n'apparaissent pas dans les registres officiels. Last but not de least, le président de l'APEE M Émane Daniel, et le président du Comité de gestion M. Moune Mahop François ont procédé au prélèvement dans les fonds dont il avait la charge pour des dépenses injustifiées. En complicité avec le proviseur, ils ont contracté au nom de l'APEE une dette de dix (10) millions Fcfa auprès de la MC2 de Loum sous le fallacieux prétexte de protéger les élèves pendant la période Covid-19 (2020-2021). Un crédit a été contracté en deux tranches de cinq (05) millions Fcfa. Pis encore, cette procédure est entaché d’une collusion d’intérêts en ce que François Moune Mahop était Président du Conseil d'établissement du Lycée et PCA de la MC2. L’ire du requérant tient encore du fait que depuis 1993 année à laquelle il a quitté cet établissement comme élève, aucun nouveau bâtiment n’a été construit en dépit des dizaines de millions de FCFA gérés. «Aucune salle de classe n’a été construite depuis 25 ans. Celles existantes ont été construites lorsque les frais d’APEE étaient de 2 400 FCFA Or à ce jour, les frais d’APEE sont de 24 000 FCFA», déplore Kameni Joe de Vinci.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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