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EMMANUEL WAFO DÉTERMINÉ À FAIRE ÉCHEC AU PROJET DE CÉLESTIN TAWAMBA

FUSION GICAM-ECAM


Le président de la Commission Economique et Développement du GICAM, Emmanuel Wafo était l’invité de la rubrique « ECO de la semaine » du magazine panafricaine Jeune Afrique. Il a porté la voix du mouvement «SAUVONS LE GCAM », plus que jamais déterminé à empêcher la dissolution du Groupement Inter-Patronal du Cameroun au profit de la création d’une nouvelle centrale patronale.



Le patron de la société industrielle MIT CHIMIE, entreprise spécialisée dans le négoce des produits chimiques et la production de matière plastique a fait son entrée au Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) en 2005, lorsque son entreprise faisait un chiffre d’affaires de 500 millions FCFA et aujourd’hui est une valeur montante du paysage industriel camerounais avec 9,7 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Il a vécu la première crise qui a secoué cette organisation patronale lorsque la succession du président André Siaka a entrainé le départ d’une infime minorité de chefs d’entreprises membres. Mécontent que le président sortant ait soutenu le candidat victorieux Olivier Behle au détriment de Protais Ayangma, ils vont aller créer une organisation patronale rivale, Entreprise du Cameroun (ECAM). Emmanuel Wafo peut se targuer d’avoir fait ses classes sous la présidence d’André Fotso ce qui va lui valoir d’être porté à la présidence de la très stratégique commission Economie et Développement du GICAM sous la présidence de Célestin K. Tawamba dont il était très proche. Pour autant, cela ne l’a pas empêché de sortir de sa réserve en avril dernier pour se mettre sous les projecteurs après que Célestin Tawamba et Protais Ayangma aient signé une convention de fusion dont ils ne dévoileront pas les contours.

Oui à la fusion absorption non à la fusion création

Se positionnant comme la tête de file du mouvement «SAUVONS LE GICAM », constitué d’une frange importante des membres qui s’opposent fondamentalement à la disparition du GICAM comme ils vont le découvrir à leurs dépens dans le projet «machiavélique» de la fusion création que leur présente Célestin Tawamba. Emmanuel Wafo va réitérer à nos confrères de Jeune Afrique comme il l’avait déjà fait dans une lettre ouverte publiée en mai dernier que le mouvement dont il est porte-parole n’est pas contre la fusion en elle-même, mais à la nature de la fusion. En lieu et place d’une fusion-création, il soutient la fusion absorption. «Comme nous, le Conseil des sages estime que l’initiative de rassembler les deux organisations patronales est louable, mais qu’elle devrait se faire en intégrant Ecam comme membre institutionnel et non en créant une nouvelle organisation», confie le patron de MIT CHIMIE à JA. Et y voit rien d’autre qu’une volonté de Célestin Tawamba de s’éterniser à la présidence du patronat alors qu’il est frappé par la limitation de mandat qui l’oblige de quitter ce pouvoir à, la mi-décembre 2023. «Ce projet de fusion-création n’est rien d’autre que la volonté de Tawamba de se maintenir à la tête du GICAM» a-t-il déclaré à JA.

A la campagne médiatique des partisans de la fusion-création qui annoncent l’avènement d’une nouvelle centrale patronale «plus unie et plus forte» dans «des nouveaux habits», le Mouvement des conservateurs «SAUVONS LE GICAM» par la voix du président de la Commission Economique et Développement du GICAM avec un énorme pincement au cœur s’offusque de «la braderie du patrimoine du GICAM» qui en sera la résultante. Puisque dans la balance, ECAM avec 14 ans d’existence n’apporte rien sur le plan aussi bien de l’effectif, du patrimoine et du poids économique. Dans le milieu des affaires on susurre qu’elle est en hibernation depuis quelques années. En revanche, le GICAM avec ses 66 ans d’existence est une légende que le président André Siaka a réussi à asseoir la respectabilité «aussi bien dans les milieux économiques que dans les sphères politiques». Laissant à ses successeurs, un patrimoine fait d’un siège d’une valeur immobilière de près de deux (02) milliards FCFA et d’un potentiel de 1000 adhérents dont 27 associations professionnelles. Aujourd'hui représente un poids économique. Curieusement en juillet 2023 lors de l’Assemblée générale extraordinaire 73,25% des membres avaient voté pour le «OUI» de la fusion contre 26,75% des membres pour le «NON».



La justice comme dernier rempart

Alors que les partisans de Célestin Tawamba s’appuient sur cette victoire écrasante, les conservateurs appellent au respect des textes. En invoquant l’alinéa 3 de l’article 17 des statuts qui exige «une majorité des trois quarts des voix est requise pour faire adopter pareille modification. Autrement dit, 75 % des voix étaient nécessaires pour faire passer sa réforme, et Tawamba ne les a pas obtenus» souligne Emmanuel Wafo. Et de poursuivre : «Le président du GICAM n’a pas non plus reçu le soutien du conseil des sages, un organe de l’instance dont l’avis favorable est nécessaire avant tout projet de modification des statuts». Autrement dit : «Le président sortant du GICAM devrait convoquer une nouvelle assemblée générale extraordinaire pour un nouveau vote. Au lieu de quoi, les membres du GICAM ont été convoqués pour une assemblée ordinaire le 14 décembre prochain, dans l’optique d’entériner le projet précédemment adopté» indiquera-t-il à JA. Portant la bataille sur le terrain judiciaire. Quatre procédures sont en instance devant les juridictions camerounaises pour faire respecter les textes en vigueur du GICAM. Le mouvement «SAUVONS LE GICAM» devant le jusqu’au-boutisme de célestin Tawamba est convaincu que : «Le sort du GICAM est désormais entre les mains de la justice». Et affirme avec emphase faire «pleinement confiance à la justice».

Par ailleurs, soupçonné d’avoir engagé un lobbying tous azimuts auprès des hautes autorités du pays pour faire échouer le projet de fusion-création qui conduirait à la disparition du GICAM, Emmanuel Wafo ne se défile pas : « Je suis prêt à rencontrer quiconque serait disposer à nous entendre, ou faire quoi que ce soit pour empêcher que le projet de mise à mort du GICAM aboutisse», avoue-t-il. Il en va de même pour tous ceux qui y voient dans l’énergie mis par ce pur produit de l’Ecole de Commerce de Paris dans cette bataille une ambition voilée de vouloir succéder à Célestin Tawamba à la présidence du GICAM. S’il ne le confirme pas, le patron de MIT CHIMIE déclare que : «Rien ne m’en empêche »




Mathieu Nathanaël NJOG






Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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