AFFAIRE MŒURS A LA CDHC
Lors de la dernière audience, du 4 juin 2024, le juge du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre administratif, avait renvoyé au 6 août 2024 pour ouverture des débats l’affaire qui oppose Mme Tsemo Kouobou née Judith Espérance Nkouete Messah, ex chef du cabinet du président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun à ce dernier, James Mouangue Kobila qu’elle accuse de : harcèlement sexuel, outrage privé à la pudeur, menaces sous conditions, chantage, blessures légères et diffamation.
L'audience du 04 juin 2024 au Tribunal de Première Instance (TPI) de Yaoundé Centre administratif, les débats ont porté sur la demande de huis clos soumise par les Conseils du président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), Pr James Mouangue Kobila, en vue de protéger la dignité des parties, conformément aux prescriptions du Code de procédure pénale, chaque fois qu'il s'agit d'une affaire de mœurs. En revanche, les Conseils de Mme Tsemo Kouobou née Judith Espérance Nkouete Messah ont vainement plaidé pour que le juge rejette la demande de huis-clos. Le juge, en renvoyant l’affaire au 06 août 2024 pour l’ouverture des débats, s’en est tenu à la loi en faisant droit à la demande des Conseils du président de la CDHC en décidant du huis clos dans cette affaire après la plaidoirie de Me Wandou, avocat de la défense. Car les accusations relatives à une affaire d'allégations d'atteinte aux bonnes mœurs et publicité des débats ne font pas bon ménage.
Une décision que le personnel de la CDHC qui suit attentivement cette affaire et fait bloc derrière son président qualifie d’une «nouvelle défaite judiciaire pour Mme Kouobou Tsemo». Tout en trouvant la démarche curieuse tout de même. Pour ces anciens collègues, ce serait une stratégie des avocats de l’ex-cadre à la CDHC qui estiment qu’à défaut d’avoir gain de cause, ils voudraient tenir la probité, la respectabilité et l’honneur de l’ancien patron de leur cliente en déversant des insanités sur lui de manière ostentatoire. Ce qui justifie disent-ils qu’avec la complicité de certaines organisations de la société civile (OSC), elle ne se lasse pas de mobiliser des médias nationaux et internationaux pour couvrir de boue leur patron. Certainement dans l’optique d’obtenir son remplacement comme plusieurs OSC se sont précipitées de le réclamer dès que cette affaire a éclaté sans tenir compte du principe de la présomption d’innocence que jouit tout accusé. Il va s’en dire que cette décision du juge qui fausse les plans de la demanderesse constitue un échec stratégique majeur pour l’accusation.
Il est à rappeler que le 12 mars 2024, statuant en matière de référé d'heure à heure sur la demande de discontinuité de la procédure disciplinaire alors en cours contre elle au sein de la CDHC, et qui avait abouti finalement à son licenciement, le Tribunal de Première Instance (TPI) de Yaoundé Centre Administratif avait rejeté sa demande en se déclarant «incompétent pour contestation sérieuse». De plus, le juge des référés avait «condamné la demanderesse aux dépens». C'était alors le deuxième échec de Mme Tsemo Espérance dans l’affaire qu’elle avait délibérément décidé de déclencher sans avoir épuisé les procédures disciplinaires internes. C’est ainsi qu’après le rejet de la notification de sa procédure de référé par le Conseil de discipline qui avait recommandé son licenciement dans la foulée. Un licenciement acté le 28 février 2024 et signé par le président de la CDHC, James Mouangue Kobila.
Qu’en sera-t-il le 06 août lors de l’ouverture des débats ? À cette occasion Judith Espérance Nkouete Messah, épouse du Pasteur Kouobou Tsemo, ancienne Chef service de la traduction et ancienne Chef de cabinet du président de la CDHC devra apporter les preuves pour les accusations : «harcèlement sexuel», «outrage privé à la pudeur», «menaces sous conditions», «chantage», «blessures légères» et «diffamation» dont elle dit avoir été victime de la part de son patron. Curieusement qu’elle a gardé secret pendant toute leur étroite collaboration de plusieurs années. Surtout que des captures d’écran qui circulent sur la toile révèlent qu’elle a fait de multiples déclarations d'amour, au point de dire que même son époux ne peut l'empêcher d'être amoureuse de son patron. Et qu’en revanche, ce dernier aurait décliné cette flamme sentimentale en lui répondant qu’il n'est pas intéressé pour entretenir des relations sexuelles avec elle. C’est dire qu’elle et ses conseils devront aller au-delà des allégations pour donner des évidences au Tribunal.
Surtout démontrer comment est-ce qu’avec ces échanges Whatsapp, ce même homme peut être accusé d’harcèlement sexuel contre sa personne. Surtout qu’il ressort d’une de ses déclarations qu’«à partir du moment où il a mis un visage sur mon nom, James Mouangue Kobila a commencé à me convoquer régulièrement dans son bureau à Yaoundé, me retenant souvent jusqu’à tard dans la soirée […], vers 21 heures ». Et ajoute qu’«en juillet 2021, Mouangue Kobila lui dit être amoureux d’elle et lui exprime alors quotidiennement ses sentiments, en l’étreignant et l’embrassant dans le cou contre son gré». Des accusations rejetées en bloc par le patron de la CDHC qui ne cesse de soutenir que c’est une fuite en avant d’une collaboratrice qui à l’époque des faits voulait faire du chantage pour se dérober des procédures disciplinaires engagées contre elle au sein de la Commission. Chaud devant !
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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