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ETANT QUE BAMUM, JE DÉNONCE PUBLIQUEMENT

AGRESSION ET HUMILIATION DU CHEF DES TIKAR


La 15ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, dont la tenue est «imminente» est annoncée comme une échéance capitale pour l’exécutif sortant qui est arrivé en fin de mandat. Surtout qu’elle aura pour enjeu majeur de prendre des décisions sur les défis qui interpellent la communauté.



Le chef Tikar peu à Magba, peu importe son rang ne méritait pas d’être battu en public parce qu’il a appelé le sultan des Bamum «mon fils». Si les Bamum sont les descendants des Tikar, ce chef a pleinement droit d’appeler le Roi Bamoun « mon Fils» dans la mesure où Ncharé Yen qui est le fondateur du pays bamoun, était bel et bien un prince Tikar issu de la chefferie de Bankim et qui a quitté son pays après le décès de son papa le Roi Tikar suite aux querelles entre lui et ses frères princes qui voulaient chacun succéder à leur père le Roi. L’historiographie des Bamum enseigne que Nchare Yen s’en est allé avec ses sœur Ngouso et Ripa pour fonder les royaumes Bamum, Banso et Bafia. Les Bamum appelle Bankim "Rifum", ce qui veut dire la racine ou la source car, conscients du fait qu'ils viennent du pays Tikar. Les Tikars sont par conséquent les ancêtres de la majorité des royaumes des grassfields y compris les Bagante, les Bafoussam entre autres. La particularité de toutes ces communautés sœurs est que le culte des ancêtres a pris pris source dans la plaine Tikar avent l’expansion de l’Islam et du christianisme.

LES BAMUM AINSI QUE BEAUCOUP DES COMMUNAUTÉS VOISINES RETRACENT LEUR ORIGINE DES TIKAR.

Ce n’est donc un secret pour personne que le peuple Bamum descend en partie des Tikar, pas l’inverse. Où est donc le crime si un chef Tikar rappelle au sultan Bamum qu’il soit son fils? De la même façon, le sultan Bamum peut appeler le chef Banka et de Bagangté son fils sans que la garde rapprochée de ces deux chefs ne l’attaquent sauvagement comme ça été le cas à Magba. Eu égard à ce qui précède, considérant nos codes linguistiques, même si le Sultan Nabil Mforifum était âgé de 120 ans, un Monarque Tikar, peu importe lequel peut l’appeler «Mon Fils» de la même manière que le sultan des Bamum lors des visites au palais après son intronisation le avait appelé le ROI (Ba)NSO de loin son aîné: «MY BROTHER»! Personne du côté des Ba Nso ne s’était pour autant indigné.

En tant que Bamum de père et de mère, je continue à condamner fermement l’épidermisme maladif des Bamum ce n’est un secret pour personne que l’incident gravissime d’aujourd’hui à Magba est l’un de ceux qui leur fera le moins honneur dans la mesure où ils ont été tout simplement victime de l’amnésie collective. Ils doivent éviter d’avoir des mémoires sélectives. C’est urgent qu’ils apprennent pour une foi à se calmer et à respecter les identités communautaires dans le cadre de la décentralisation au sein de la république du Cameroun qu’ils ont encore beaucoup de peine à accepter, tellement ils se croient toujours esclaves dans un royaume fictif alors que ce sont les sous préfets qui règnent sur leurs chefferies!



LE SULTAN BAMUM EST INVITÉ À PRENDRE SES RESPONSABILITÉ POUR RADIER CES GARDES RAPPROCHÉS À L’ORIGINE DE CE DÉRAPAGE MALHEUREUX ET IRRESPONSABLE!

Pourquoi le sultan Bamum n’a-t-il pas intervenu intervenu pour pour rétablir l’homologue Tikar dans sa dignité mais l’a plutôt laissé asseoir à ses pieds sans ses attributs royaux et à même le sol comme un vulgaire membre de la Plèbe? Qui peut sincèrement approuver que la dignité d’un compatriote Camerounais soit bafouée à ce point? Où est la bienséance et la bienveillance pour que vivent les communautés Bamum dans la paix et dans la concorde?

Merci à M. Mougoue Lionking d’avoir eu la générosité de partager avec nous un élément que nous avons largement commenté chez le journaliste de renom Jean-Marc Soboth, aujourd’hui basé au Canada, qui aiderait quelques fanatiques zélés au sein de la communauté à à se raviser pour éviter de tels incidents!

LES ROIS BAMUM ET NSO CHEZ LES ANCÊTRES TIKAR...

Dans son ouvrage Le Royaume Bamoun, l'ethnologue français Claude Tardits (1921-2007) restitue une cérémonie symbolique des origines du peuple Bamoun et vécue le 12 avril 1964 dans le village de Bankim, petite localité de l’arrondissement de Banyo au Cameroun : « Ce matin-là, raconte-t-il, le Sultan des Bamoun et le Roi des Banso étaient tous deux assis par terre sous un abri de la chefferie, tandis que le chef Tikar occupait lui, une chaise ». Ce dernier s’adressant à ses hôtes, prit la parole et indiqua : « Je ne puis vous donner des sièges (…) car vous n’êtes encore que des fils de Roi, je vais vous placer sur le trône »… Se retournant ensuite, le chef des Tikar éclaira l’assistance : « Voici les deux enfants qui ont quitté le pays et sont partis en tant que Princes ». Et Claude Tardits de poursuivre l’histoire : « On apporta alors des sièges ; le chef Tikar prit la taille du souverain Bamoun considéré comme l’aîné et esquissa le geste de l’aider à s’asseoir ; il en fit autant avec le souverain Nso (…). Un rite de transmission du pouvoir, exécuté avec quelques siècles de retard venait d’être accompli : des enfants qui s’étaient enfuis devenaient ce jour des Rois reconnus ». La fuite de l’aîné nommé Nshare, du Roi Rifoum des Tikar, marque donc le début de l’histoire Bamoun."

- Cité par Simon Nken, historien.

QUE LES CONSEILLERS DU TOUT NOUVEAU BAMUM ÉVITENT DONC DE L’INDUIRE EN ERREUR.

Le séjour du tout nouveau Sultan Bamum à Bankim pour se refaire intronisé chez son père le Roi de Bankim le jour de la finale de la coupe du Cameroun ne répondait il pas à la même logique de ses ancêtres Tikar? Les souverains Bamoun une fois à Rifum boivent l’eau du lac «Sem-sem» qui est un lac mystique qui a vu le jour lorsque le Roi Tikar «Sem-sem» s’est transformé en lac pour barrer le chemin à l'envahisseur Peul qui venait islamiser son peuple d’après la mythologie Tikar. Tout les villages Tikar ont des tranchées qui symbolisent un système de défense contre la cavalerie peuls qui tombait dans ses tranchées et était exécutée par les vaillants guerriers Tikar.

Les Bamum n’ont ils pas aussi le «Nsom» pour se protéger contre les assauts des Peuls à Foumban? La fameuse porte des tranchées «Peh nta’a» ne symbolise-t-elle pas le «Sem-sem» copiée chez nos ancêtres Tikar?

C’est grace au peuple Tikar que le reste du pays n’à pas pu être islamisé par les sultans Adama et Dan Fodjio dans la plaine Tikar. Si un tikar ou un Bamoun est musulman de nos jours, c’est de son propre gré et non du fait d’une guerre d’expansion de l’Islam. Le roi Njoya s’est islamisé volontiers parce qu'il voulait être polygame quand ses amis missionnaires allemands lui ont indiqué que leur catholicisme interdisait la polygamie. C’est dans ce contexte que le sultan des Bamum a prêté allégeance au Lamido de Banyo à 115km de Bankim pour pouvoir s’islamiser et défendre son autorité bafoué par Gbetkom Ndombouo, ancien ministre de la guerre du roi Nsangou.

MOTS DE FIN

Ceux qui prétendent défendre les us et coutumes Bamum ont intérêt à apprendre la vraie histoire de notre pays. Ils peuvent consulter l’ouvrage du Professeur Jean Marie Essomba sur le peuple Tikar. Soyons donc vraiment très humbles en tant que communauté Bamum. Si le Tikar est fier de dire que le Mboum est son père, alors pourquoi vouloir tronqué l'histoire à Magba chez les ancêtres du roi Nchare Yen. Peut on se réclamer d’être hériter de la dynastie Bamum et traiter avec un tel mépris la communauté Tikar à Magba? Il est grand temps de rétablir la vérité pour rétablir le chef Tikar dans ses droits afin de ramener le calme entre les Bamum et les Tikar à Magba.


Dr. Abdoulaye Laziz Nchare, New York, le 4 Février 2023.




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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