JOURNEES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
La Communauté Urbaine de Douala a organisé du 10 au 11 novembre 2022, à la Salle de fête de Douala les 9è Journées du Développement Durable, placées sur le thème : «Valorisation des déchets dans la ville de Douala. Défis, enjeux et perspectives». Démontrant à suffisance, l’engagement et la détermination du Maire de la ville a apporter une réponse efficace et efficient à cette cruciale problématique.
Pendant deux jours, l’exécutif de la Mairie de ville, les Grands conseillers, les six Mairies d’arrondissement, les organisations de la société civile et acteurs de la filière de gestion des déchets, les clubs de promotion de l’environnement des lycées et collèges ont intensément échangé sur l’état des lieux de la gestion des déchets dans la ville de Douala, les initiatives existantes en matière de valorisation/recyclage des déchets; sur la stratégie de gestion des déchets solides ; et la mise en évidence les enjeux et défis liés à la valorisation des déchets. Placées sur le thème : «Valorisation des déchets dans la ville de Douala. Défis, enjeux et perspectives», les travaux ont été meublés par les exposés, les ateliers et une exposition de quelques associations. Il ressort que la problématique de la gestion des déchets urbains se pose avec acuité dans la cité capitale économique de Douala dont la position stratégique de porte d’entrée et de sortie du Cameroun favorise une forte croissance démographique et urbaine d’une part ; mais aussi conduit à une anarchie dans les constructions, à l’explosion de l’incivisme, à l’évolution rapide des modes de production et de consommation qui génèrent davantage de déchets. A cet effet, le Directeur de l’Environnement, de la Santé et du Cadre de Vie (DESCV) de la CUD, Simon Edouard Ekotto de rappeler que « la ville de Douala, avec environ 4 millions d’âmes qui produisent en moyenne 2 143 tonnes de déchets ménagers par jour, soit près de 600 000 tonnes de déchets par an, appelle à une synergie d’actions pour arriver à une opération de collectes efficace et efficiente ». La Communauté Urbaine de Douala (CUD) passe par la collecte directe avec la société Hysacam, ce qui coûte près de 10 milliards FCFA/an soit 30% supportés par l’Etat et 70% financés par la CUD et par la pré-collecte dans les zones aux accès difficiles qui coûte 1,5 milliards FCFA/an. Et jusque-là, la collecte des ordures ménagères reste insuffisante. «Nous sommes passés de 60% entre 2015 et 2018 à près de 70% entre 2018-2022 du taux de couverture de la collecte de déchets dans la ville de Douala», souligne Simon Edouard Ekotto.
La caractérisation des déchets indique que les déchets végétaux constituent la fraction la plus importante avec 63,2% environ 1002 tonnes/jour, suivi des textiles simples et hygiéniques avec 10,5%, puis des plastiques souples avec 4,9%, des plastiques durs avec 2,2% environ 34,8 tonnes/jour et des autres types de déchets avec 6%, notamment le bois, les métaux, les déchets dangereux, le verre, les déchets électriques et électroniques, le caoutchouc, les pneus et les gravats. C’est pourquoi, l’objectif global des JDD 2022 était de communiquer, informer, sensibiliser le grand public sur les activités de tri et de valorisation des déchets ménagers produits dans la ville de Douala. Pour le Président du Mouvement Ecologie en Marche, Didier Yimkoua, il a été atteint. «Ce que je dois dire, c’est qu’il y’a eu une très grande mobilisation des jeunes, élèves, et acteurs de la société civile qui travaillent dans le recyclage, la valorisation des déchets et l’économie circulaire, dans la ville. Mais aussi et surtout une importante assiduité des participants aux travaux. Ce qui traduit le grand intérêt pour le sujet et concourt à une grande opération de sensibilisation parce qu’on ne peut pas construire une ville sans impliquer et inculquer des populations à la culture citoyenne et de la citoyenneté». Au regard de ces enjeux, le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè a dévoilé les projections de la CUD en matière de valorisation des déchets menés par la ville : «La stratégie de gestion des déchets solides que nous envisageons mettre en place dès 2024 -2025 au plus tard vise à ce que d’ici 2035 nous améliorons ce taux au moins entre 80 et 90% ». Et de poursuivre : « Dans ce contexte, les déchets souvent ignorés et négligés car sans valeur, sont devenus une ressource importante, ainsi que toutes les opérations et les pratiques visant leur valorisation pour au final permettre de jouer un rôle des plus prépondérant dans l’économie locale ».
A cet effet, la Mairie de la ville de Douala a annoncé sa volonté et sa détermination à œuvrer pour la gestion des déchets produits avec pour objectif de réduire le taux de déchets. Notamment l’aménagement d’une nouvelle décharge au niveau de Ngombé à PK 24. D’une superficie de 70 hectares de la CUD entend y insérer une multitude d’activités de traitement de déchets. Avec une station de traitement de boues de vidange, une station de traitement de déchets industriels, une unité de tri et de valorisation de déchets en compost ou en énergie électrique, une station de traitement de déchets électriques et électroniques, et une partie pour les déchets qui ne sont pas valorisables pourront être enfouis. Au point de susciter déjà plusieurs convoitises. C’est le cas de la présidente de l’Association Creuset des Jeunes pour l'Environnement au Cameroun (CJEC), Liliane Siki «Nous sommes spécialisées dans la valorisation, la création de la valeur ajoutée sur les déchets organiques ou putrescibles qui représentent 77% des déchets qui jusqu'ici sont surtout valorisés en compost. Nous créons de l'argent sur les déchets en produisant des produits cosmétiques (shampooings, savons de toilette, huiles essentielle), des produits alimentaires (boissons diététique, champignon, complément alimentaires), des produits alimentaires pour animaux », Et d’ajouter : «Nous attendons vraiment que la Mairie de la ville prenne en compte notre expertise dans son projet de Ngombè». En attendant, le Maire de la ville appelle à l’implication de toutes les populations : ««Bien plus, l’augmentation incessante du volume des déchets dans la ville de Douala et leurs conséquences dommageables sur l’environnement ont fait de leur gestion durable, une préoccupation majeure pour l’amélioration du cadre de vie. Cela convoque de notre part, la nécessite d’une révision en profondeur de nos modes de vie qui nous exposent chaque jour un peu plus à une dégradation dramatique et irréversible de l’environnement », a déclaré Roger Mbassa Ndinè, le Maire de la ville de Douala.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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