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JUSQU’OÙ IRA CETTE FUSION-CRÉATION ?

GICAM-ECAM


Il ne fait pas de doute que le nœud de toute la polémique entretenue depuis la signature le 5 avril 2023 entre le président du Groupe Inter-patronal du Cameroun Célestin Kamanou Tawamba et le président d’Entreprises du Cameroun, Protais Ayangma l’acte de fusion-création « viciée » des deux organisations est la peur de voir la marque GICAM disparaitre.

Le 5 avril 2023, lors de la signature de l’acte de fusion entre le GICAM et E-CAM par les présidents des deux organisations patronales, les discours ambigus des mandats dit-on des conseils d’administration respectifs avaient laissé dubitatif plus d’un observateur. Il s’entremêlait à dessein une communication visant à brouiller les pistes avec en prime des annonces d’une fusion absorption, d’une fusion-création et de l’annonce de la création d’un patronat unifié. Il a fallu que la presse avisée s’interroge pour que la majorité des membres qui y voyaient le retour à la casse de départ des « rats » qui avaient quitté le navire à la suite d’une succession mal négociée au moment de la décision du retrait d’André Siaka de la présidence, pour aller créer Entreprises du Cameroun (E-CAM). Mais lorsqu’ils sont allés en savoir plus, les adhérents du GICAM vont découvrir la supercherie qui consiste de les embraquer dans une fusion-création qui conduirait à la création d’un nouveau patronat unifié dont la conséquence est la dissolution ou la disparition du GICAM.

C’est alors que les sagaies sont sorties des fourneaux pour engager une bataille farouche contre « cette une volonté manifeste du président Célestin Tawamba et une partie des membres du conseil d’administration de procéder par des méthodes autoritaires pour dissoudre le GICAM et tenter de briguer un nouveau mandat », déplorera une franche des adhérents. C’est alors que vont naitre des mouvements pour s’opposer à ce projet «inique» avec des slogans forts évocateurs : « Disons non à la mort programmée du GICAM », et « Stoppons cette fusion contestée ». Pendant deux mois et demi, les joutes auxquelles se sont livrés les protagonistes, sont allées en dessus de la ceinture. Prenant un relent de bataille ethnique bien tranchée opposant les hommes d’affaire originaires ou proches de la Ménoua à ceux originaire ou proches du Koung-khi et leurs alliés. «Le GICAM sort d’un processus électoral où la rudesse des coups donnés, n’a pas fait que nous honorer », a reconnu Célestin Tawamba dans son propos de fin des assises de l’AGE. Et de poursuivre : «Le spectacle donné à l’opinion public a été de piètre qualité ».

Mireille Fomekong dans le OUI et NON


Toutefois, il espère que cela restera dans les travers habituels des campagnes électorales, Célestin Tawamba espère qu’à l’avenir « la courtoisie et le respect doivent redevenir des maximes incontournables de nos comportements et ceux quelques soit la détermination des uns et des autres à faire adhérer les adhérents à leur point de vue ». Mais pour cela, il faudra bien que le patrimoine et la marque GICAM soient préservés de cette fusion-création qui a été votée à une large majorité, certes. C’est en tout cas, la tendance conciliatrice qui aura prévalu tout au long des débats. Et ce ne serait pas trahir un secret que de dire que c’est cela qui aura penché la balance vers le vote du « OUI ». A l’instar de cette intervention de Mireille Fomekong, membre du Conseil d’administration, ancienne démissionnaire qui était allée créer E-CAM, et grande partisane de la fusion-création : « Est-ce que la marque du GICAM dont certains sont attachés de manière obsessionnelle va automatiquement disparaitre dans le cadre de cette fusion-création, je dis : OUI parce que ce sont les membres du GICAM qui décident par leur vote aujourd’hui». Et par la suite, va par une pirouette communicationnelle brouiller les radars : « C’est aussi : NON ! Parce qu’il faudra commettre des experts en matière de marque qui travailleront sur la question ».

Pour sa part, Célestin Tawamba, va se montrer conciliant : Et de préciser qu’«il n’y a pas eu ce jour de gagnant, le seul gagnant c’est l’entreprise, c’est le GICAM auquel vous avez par votre présence réitérer votre attachement ». Et d’ajouter : « Nous respectons tous ceux qui étaient contre, puisque nous devons respecter leur point de vu ». Et de confier : « Nous ne sommes pas dans une démarche autoritaire, nous ne sommes pas dans une démarche unanimiste ». Non sans rassurer : « Et ceux-là qui n’ont toujours pas compris, nous devons toujours expliquer pourquoi nous l’avons fait. Nous n’avons pas fini cette explication nous devons la poursuivre ». Il va toutefois rester évasif sur la question de la disparition ou non de la marque GICAM. Mais avec hésitation, il va confirmer qu’on s’achemine vers une « nouvelle organisation patronale ». La question reste entière : Est-ce que cette nouvelle organisation patronale unifiée changera radicalement de nom ou connaitra simplement une restructuration en profondeur ? Ce d’autant plus que pour une bonne franche des membres de ce patronat le plus puissant du Cameroun qui sont pour la conservation de la marque GICAM, elle y voit une rancune tenace des anciens membres qui avaient quitté ce patronat en 2008 pour aller créer E-CAM. Et qui veulent faire main basse sur le patrimoine du GICAM en le faisant disparaitre. Chaud devant !




Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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