FRANCIS NGANNOU
Dans la perspective de la soirée de gala des combats amateurs opposant les Ivoiriens au Camerounais que la Fondation Ngannou organisera à Abidjan le 25 novembre 2023, la société Royale des Jeux du Cameroun propriétaire des filiales Premier Project et Premier Bet, dont il est l’égérie a organisé le 14 novembre 2023, une conférence de presse qui a permis au nouveau Imperator, Francis Ngannou de revenir sur les dessous de la préparation de son combat face à Tyson Fury.
Entouré de la Directrice Générale de la Royale des Jeux du Cameroun, Victoire Lajoie Kuiya et le Directeur des Opérations, Alexandre Qader, Francis Ngannou a donné le 14 novembre 2023 au Krystal Hôtel à Douala une conférence de presse. Il était question de présenter le projet « Dream » autour duquel la Fondation Ngannou organisera le 25 novembre 2023 au Palais de Sports d’Abidjan avec le soutien de la Royale des Jeux du Cameroun (RJC) à travers ses deux marques : Premier Project et Premier Bet, une soirée de gala des combats amateurs MMA, Cameroun contre Côte d’Ivoire. Au cours de laquelle cinq des meilleurs jeunes combattants (filles et garçons) formés au Complexe sportif Arena and Academy de la Francis Ngannou Foundation vont affronter les cinq meilleurs athlètes de la Fédération de MMA de Côte d’Ivoire. Une action qui entre en droite ligne de sa vision : «Il s’agit de développer des synergies qui permettent de révéler des talents aussi bien au Cameroun qu’en Afrique pour les permettre d’émerger, de vivre leurs passions et de briller».
Les confidences de Ngannou
Seulement, l’exploit que le «PREDATOR» de la MMA a réalisé le 28 octobre 2023 à Ryad en Arabie saoudite, est encore frais dans les mémoires de la presse nationale. Elle, qui n’a pas encore eu cette occasion d’échanger avec celui qui en est sorti de ce duel, aux yeux de la planète et dans les cœurs des africains l’«IMPERATOR» des sports de combat. Faisant ainsi basculer les échanges avec la presse sur les contours de ce combat Tyson Fury, le Champion du monde des poids lourds WBC de la Boxe anglaise contre Francis Ngannou, le détenteur de la double ceinture de champion du monde de MMA. D’emblée, Francis Ngannou va recentrer l’axe de sa communication : «Je ne vais pas m’attarder sur le combat en lui-même, je suis fatigué de dire les mêmes choses encore et encore. Je vais juste partager l’expérience que j’ai vécu, parce qu’il faut reconnaitre que c’était une grosse expérience et une première pour moi». Mais surtout un énorme challenge pour lui qui partait d’une discipline pour une autre. Une sorte de saut vers l’inconnu.
Suscitant dans sa tête d’énormes questionnements : «C’est vrai que moi-même, je me posais la question comment je vais me battre ou combattre quelqu’un qui a fait la boxe depuis qu’il est tout petit, avec en plus des pronostics qui ne me donnaient pas gagnant», confiera-t-il. Curieusement, il y a, les fanatiques du «continent», autre appellation narcissique du Cameroun, qui étaient confiants au point de pronostiquer que Ngannou va gagner Fury. Il reconnait que : «C’était motivant». Seulement, révèlera-t-il : «Dans mon lit, je me posais les questions de savoir comment est-ce que cela va se passer». Pour cela, il s’est donné deux défis : Ne pas être ridicule et tenir jusqu’au bout des dix (10) rounds prévus, lui qui n’avait pas jamais fait un combat de plus de trois (3) rounds. C’est pourquoi dans un premier temps, au-delà de toutes préoccupations qu’on disait de mettre sur la technique, il est allé puiser dans l’expérience de son enfance difficile. «Moi je leur avais dit que même si je ne connais pas la boxe, quand-même respectez-moi, parce que pour nous les ghettozards, c’est d’abord et avant tout la bagarre. Les choses que vous racontez partout que la boxe, la technique, il n’a jamais fait le combat, pour moi c’était d’abord la bagarre ! », raconte-t-il.
Les secrets de cette belle performance
Même s’il avoue que cela n’aurait pas suffi. Il lui a fallu décupler d’efforts et surtout tout donner aux entrainements. «Ce fut de loin, ma préparation le plus difficile d’un combat» a-t-il déclaré. D’ailleurs précisera-t-il : «A plusieurs reprises, les entrainements étaient arrivés à leur terme, et au moment de rentrer, je pense au combat, à Tyson Fury, à l’obstacle, à la soirée, à quoi ce jour-là va ressembler, je n’avais pas du tout l’envie d’aller me ridiculiser, alors je demandais à mon encadrement technique qu’on n’avait pas fini, et ils me rétorquaient, vraiment pour aujourd’hui, on a fini ce qui était prévu». Et de poursuivre : «Je m’entêtais, en insistant qu’on n’avait pas fini, c’est moi qui sera seul sur le ring, vous seriez derrière, c’est moi qui serait en train d’esquiver les coups de Tyson Fury qui vont arriver de toute part. Mettez-moi dans les conditions maximales possibles. Je ne vais pas faire l’impossible, mais je veux explorer le possible. Et c’est ainsi que certaines séances d’entrainements étaient prolongées de quinze ou trente minutes». Surtout qu’il reconnait contrairement à l’imagerie populaire qu’il avait tout à perdre dans ce combat.
Puisqu’il avait réclamé depuis quatre ans qu’on lui donne cette opportunité d’intégrer la boxe anglaise en vain. Et au moment où elle se présente, il n’était pas question de ne pas la capitaliser. «Impossible. Si c’était moi qui étais tombé au 3è round, on aurait plus parlé. C’était fini. Je partais handicapé sur tous les fronts. Alors, il fallait redoubler d’efforts dans le travail.». Curieusement, il y a les fanatiques du «continent», autre appellation narcissique du Cameroun, qui étaient confiants au point de pronostiquer que Ngannou va gagner Fury et par KO. Il reconnait que «c’était motivant». Seulement, révèlera-t-il : «Dans mon lit, je me posais les questions de savoir comment est-ce que cela va se passer». Pour cela, il s’est donné deux défis : Ne pas être ridicule et tenir jusqu’au bout des dix (10) rounds, lui qui n’avait pas fait un combat de plus de trois (3) rounds. C’est pourquoi dans un premier temps au-delà de tout l’accent qu’on disait de mettre sur la technique, il s’est d’abord dit que c’est la bagarre. «Moi je leur avais dit que même si je ne connais pas la boxe quand-même respectez-moi, parce que pour nous les ghettozards, c’est d’abord et avant tout la bagarre. Les choses que vous racontez partout que la boxe, la technique, il n’a jamais fait le combat, c’est la bagarre ! », raconte-t-il.
C’est la théorie du danger qui a prévalu
Francis Ngannou avoue que son objectif n’était pas dans un premier temps de gagner. «Je me suis dit, si cela ne donne pas au moins, je donne tout. Je ne suis pas allé à Ryad ce jour dans l’intention de gagner à tout prix le combat », avoue Francis Ngannou. Le secret était de tout aux entrainements. «Ce fut de loin, mon entrainement le plus difficile de ma carrière» a-t-il déclaré. D’ailleurs précisera-t-il : «A plusieurs reprises, les entrainements étaient arrivés à leur terme, et au moment de rentrer, moi je pense au combat, à Tyson Fury, à l’obstacle, à la soirée, à quoi ce jour-là va ressembler, je n’avais pas du tout l’envie d’aller me ridiculiser, alors je demandais à mon encadrement technique qu’on n’avait pas fini, et ils me rétorquaient, vraiment pour aujourd’hui, on a fini ce qui était prévu». Et de poursuivre : «Moi je m’entêtais qu’on n’avait pas fini, c’est moi qui sera seul sur le ring, vous seriez derrière, c’est moi qui serait en train d’esquiver les coups de Tyson Fury qui vont arriver de partout. Mettez-moi dans les conditions maximales possibles. Je ne vais pas faire l’impossible, mais je veux explorer le possible. Et c’est ainsi qu’on prolongeait les entrainements de quinze ou trente minutes». Parce qu’il était conscient que pour venir à bout, il fallait se rassurer qu’il s’était entrainé plus que son adversaire qui était réputé une foudre de guerre.
Toutefois, l’Imperator reconnaît qu’au final si le combat s’est passé honorablement pour lui, malgré la décision des arbitres que l’opinion publique a jugé partial, c’est tout simplement parce que son adversaire ne connaît pas la théorie du danger. «Il savait qu’il avait à faire à un noviste. Il a cru ne pas être en danger, c’est en ce moment qu’il était en danger. Or, moi je savais que j’étais en danger, parce que moi, je jouais dans sa cours, je ne sais pas les pièges qu’il avait pos à l’avancée. Ce qui m’avait mis en alerte maximale. Surtout que je viens du continent » soulignera-t-il. Et d’ajouter : « Surtout lorsqu’on sait d’où on vient. On sait pourquoi on se bat. C’est plus facile, c’est plus motivant de redoubler d’efforts». Tout en remerciant tous les Africains en général et tous les Camerounais en particulier, qui l’ont soutenu et cru en lui, il se réjouit de l’issue finale. «Nous ne sommes pas allés à Ryad pour faire la figuration ou juste pour participer. Nous sommes allés pour écrire l’histoire, pour défier les statistiques. Et au final je pense qu’on y est arrivé. Parce qu’aujourd’hui même la fédération de boxe, même la communauté de boxe accepte désormais que je suis un boxeur confirmé».
« The Rumble in the Jungle » du 21è siècle ?
Le président de la WBC a déclaré qu’il sera introduit dans le top 10 des poids-lourds. Parce que c’était impression de voir quelqu’un avec une mâchoire solide qui savait boxer. Dans cette perspective, il implore qu’on lui donne un peu de chance, et qu’au-delà de la chance qu’on lui donne aussi un peu de respect parce qu’il a prouvé quand même. Il reconnaît que le comité d’organisation les « a bien traité, respecté et valorisé ». Elle a tout mis en place pour que ce combat leur mette en avant. Surtout, il témoignera que «Les organisateurs nous ont traité de façon équitable. Lorsqu’on regarde tout ce qui a été fait autour de ce combat, il ne fait pas de doute que c’était énormément d’argent. Nous avons vécu un évènement historique ». Francis Ngannou convient avec les bookmakers que c’était plus qu’un combat de boxe. Soupçonne que l’idée était de repiquer un peu ce qui a été organisé à Kinshassa au Zaïre en 1974, le combat du siècle dernier dans lequel Mohammed Ali avait affronté George Foreman. « The Rumble in the Jungle » qui était le 30 octobre de cette année à son 49è anniversaire. Simplement que, contrairement à ce dernier qui a été l’unique combat, celui qui oppose Tyson Fury à Francis Ngannou pourrait connaître un re-match en octobre 2024 dans le cadre du 50è anniversaire de « The Rumble in the Jungle».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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