LIBERTE D'EXPRESSION
Le kidnapping dans des conditions troubles du jeune influenceur ctoyen « Junior G32 » de sn vrai son nom Junior Ngombe, 20 ans, par les forces de sécurité, enflamme la toile et met les citoyens (nes) camerounais et de la diaspora en émoi.

Comme Nathalie Yamb, Haman, Mana, Maurice Kamto et plusieurs autres, le kidnapping de manière ubuesque du jeune influenceur des réseaux sociaux, « Junior G32 » de son vrai nom Junior Ngombe, 20 ans, le 24 juillet 2024 à Douala par des hommes en civil se réclamant être des éléments des forces de sécurité en mission commandée du Secrétariat d'Etat à la Défense, chargé de la Gendarmerie suscite une vive indignation et des appels à sa libération. «J'en appelle solennellement au Président de la République, afin qu'il ordonne la libération immédiate de ce jeune compatriote qui par ses actions citoyennes, responsables et pacifiques incarne la jeunesse consciente et porteuse d'espoir ; celle qui, loin de la distraction et des histoires d'alcôve, questionne son avenir et celui de notre nation», a clamé Maurice Kamto dans un communiqué publié le 26 juillet 2024.
Son crime, ce serait d'être devenu un jeune qui s'est illustré en si peu de temps sur les réseaux sociaux par des appels à l'éveil de la conscience collective en général et en particulier d'une jeunesse en perdition et insouciante de la gestion de la cité et de son avenir. Ses sorties engagées dans lesquelles il critique les prévaricateurs de la fortune publique, les politiques gouvernants qui brillent par la non réalisation des promesses du Président de la République, et le maintien de leurs concitoyens (nes) dans une précarité rampante et une paupérisation ambiante, sans oublier les injustices criardes dont ils font face au quotidien. Un tableau qui est pour lui, comme pour tous les observateurs avertis de la vie nationale un prétexte pour inviter tous les Camerounais (ses) à aller s'inscrire massivement sur les listes électorales. Une mobilisation que les élites du partis au pouvoir et celles des partis de l'opposition s'activent pourtant à cœur joie et sans être véritablement inquiétées.
A cela, s'ajouterait sa dernière sortie, dans laquelle comme une prémonition, il prédisait son arrestation, tout en s'indignant de l'indolence des Camerounais (ses) et de leur résignation devant les affres que fait subir à certains, la machine de répression de l'appareil de l'État. Mettant en exergue le cas patent et récent de Steeve Akam dit «Ramon Cotta» arrêté quelques jours plus tôt et extradé dans des conditions illégales et inhumaines du Gabon pour le Cameroun à la suite d'une opération menée conjointement par les forces de sécurité des deux pays. «Pour avoir regardé ses vidéos, junior se distingue par ce qu'on pourrait qualifié d'activisme responsable, de critique polie. Il a toujours eu un langage soigné, appelant sans gros mots, sans injures, les camerounais à s'inscrire sur les listes électorales et à participer au changement de leur destinée l'année prochaine lors des élections présidentielles. Je dénonce avec force et avec énergie cette nouvelle tentative de musèlement qui en réalité en est une de trop », a déclaré Teddy Patou sur sa page facebook.

A sa suite, un autre Camerounais de la diaspora de témoigner : «Pour avoir regardé ses vidéos, Junior se distingue par ce qu'on pourrait qualifier d'activisme responsable, de critique poli. Il a toujours eu un langage soignée, appelant sans gros mots, sans injures, les camerounais à s'inscrire sur les listes électorales et à participer au changement de leur destinée l'année prochaine lors des élections présidentielles. Je dénonce avec force et avec énergie cette nouvelle tentative de musèlement qui en réalité en est une de trop». Malgré ce sentiment quasi généralisé, il se retrouve désormais dans une situation kafkaïenne. Puisque ces proches déclarent qu'il serait accusé d'une kyrielle de chefs d'accusation : - Apologie de la rébellion contre la République,- Appel à un soulèvement militaire, - Appel à la violence contre les institutions,- Demande la libération d'un activiste ennemi de la République, ... En somme, il lui est reproché de faire des one man shows dans lesquels il se soucier de son avenir et celui de son pays.
Ces deux arrestations sont loin d'être les derniers. La multiplication de cette répression sauvage sur des influenceurs et activistes des réseaux sociaux aux messages citoyens et civiques, responsables et pacifiques qui s'ajoutent à bien d'autres, sont un indicateur de ce que les barons du système au pouvoir sont en cette année préélectorale déterminés à mettre en branle toute la machine de répression de l'Etat pour réprimer en guise d'intimidation de la masse populaire contre toute velléité de manifestation pacifique qui pourrait ébranler le pouvoir en place ou le faire vaciller. Puisqu'ils sont plus que jamais vent-debout dans une bataille aux fins de se maintenir et de se renouveler aux affaires. Même par succession transgénérationnelle ou tribale. Une stratégie légitime mais pas légale que la classe politique et la société civile camerounaise dénonce rigoureusement pour que la transition ou alternance politique selon où on se trouve se fasse de manière à asseoir solidement le socle d'un pays de droit et de démocratie véritable.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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