BEAC
Le Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, Abbas Mahamat Tolli a rencontré la presse le 7 novembre 2022 à Douala, pour annoncer la célébration du cinquantenaire de cette institution monétaire de la CEMAC. Une célébration qui sera marquée avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle gamme de billets de banques.
La célébration du cinquantenaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), aura lieu du 20 au 22 novembre 2022 à Ndjamena au Tchad. L’annonce a été faite le 7 novembre par M. Abbas Mahamat Tolli, le Gouverneur de cette institution chargée d’émission dans les six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Tchad, RCA, Gabon et Guinée équatoriale). A l’occasion, il va donner quelques articulations de cette célébration à l’instar du thème qui se veut fédérateur : « Cinquante ans au service de l’intégration des peuples de la CEMAC». Mais aussi, dévoilé la stature des personnalités qui sont attendues dans la capitale du Tchad. Au rang desquels, les six Chefs d’Etats de la sous-région, les Gouverneurs des autres Banques centrales, les dirigeants des institutions internationales, les professionnels du monde de la finance, les universitaires et représentants du secteur privé. Cette célébration permettra aussi de marquer un temps d’arrêt significatif sur l’histoire de la Banque centrale de la CEMAC. A cet effet, il est prévu des manifestations culturelles et sportives diverses, un colloque international qui meublera la journée du mardi 22 novembre 2022. Le thème retenu est : « Réformes monétaires et financières dans la Cemac : expériences et perspectives ». Mais aussi un symposium sur le thème : « Résilience des économies de la CEMAC à l’aune des réformes monétaires et financières ». En outre, une exposition sur l’histoire des gammes des billets de banque qui ont été mises en circulation pendant ces cinquante dernières en Afrique centrale ouvrira les festivités le 20 novembre prochain.
Toutefois, il faudra encore attendre pour en savoir sur les différentes thématiques qui meubleront ce symposium. Il ne fait pas de doute que les attentes sont grandes sur les sujets que les acteurs politiques et du monde de la finance attendent de voir figurer dans le programme. C’est le cas, des questions ayant trait avec la relance économique dans la CEMAC, le repositionnement stratégique de la BEAC, l’indépendance de la Banque centrale, les capacités des pays de cet espace communautaire à faire face aux chocs exogènes après 15 ans de réformes, mais aussi l’adoption d’une nouvelle monnaie pour sortir du franc CFA afin d’affirmer l’indépendance monétaire des pays de la CEMAC comme l’appellent de tous leurs vœux les panafricanistes. Surtout que le même 7 novembre 2022, le Comité ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) réuni en session extraordinaire ont décidé de « mettre en circulation, le 15 décembre 2022, les billets de la nouvelle gamme 2020 dont les spécimens et les principales caractéristiques lui ont été présentés », indique un communiqué signé de Hervé Ndoba, Président du Comité ministériel. Les spécimens de cette nouvelle gamme des billets de banque suscitent déjà des débats controversés entre ceux qui y voient une réplique sur la gamme de l’Euro, la non prise en compte des spécificités culturelles de l’Afrique centrale pour les illustrations des différentes chartes graphiques, la supériorité raciale,… Ce qui va certainement donner au cours de cette présentation un débat houleux et controversé. Il y a aussi une forte attente sur l’approvisionnement des pièces de monnaie qui se font de plus en plus rares et dont la rareté entraîne par ricochet de graves conséquences économiques telle que l’inflation,…
Rappelons que jusqu’ici les changements de gamme de billets à la BEAC sont restés les mêmes (500, 1000, 2000, 5000, 10 000 FCFA) et intervenus tous les 10 ans (1972, 1982 et 1992 et 2002), exception faite de 2012. D’ailleurs, la dernière gamme a été introduite en 2002, même si les billets sont toujours progressivement mis en circulation l’année suivante. Celle de 2022 ne va pas déroger à la règle. 2023 est l’année de son injection progressive dans l’économie des six pays. Et la confection de cette nouvelle gamme de billet de banque émane d’une décision du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale du 2 octobre 2019. Mais les observateurs y voient un traquenard qui va permettre organismes dédiés ANIF, Chambre des Comptes, de prendre dans leurs filets toutes les personnes qui se sont enrichis illicitement et qui ont fait dans la thésaurisation des bas de laine. Par ailleurs, en dehors des rencontres en plénière, le cinquantenaire de la Banque centrale des pays de la CEMAC s’articulera aussi autour de cinq panels, dont un de haut niveau, qui va regrouper les Chefs d’État de la CEMAC et les responsables des institutions financières internationales comme le FMI, la Banque mondiale et la BAD. Ce sera l’occasion pour les chefs d’État de donner leurs visions des économies de la CEMAC et évaluer l’implémentation des reformes dont de nombreuses piétinent encore. Il y aura aussi celui des anciens gouverneurs de la BEAC, un autre sur l’inflation dans un contexte post-Covid et de crise russo-ukrainienne, et un panel sur la résolution des crises bancaires,…
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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