CAFE SCIENTIFIQUE
La salle de fête d’Akwa a servi de cadre à la tenue du 1er Café Scientifique organisé par la Communauté Urbaine de Douala le 22 décembre 2022. Une occasion pour ouvrir la réflexion sur la gestion des risques des inondations et sur le diagnostic de la sécurité incendie dans la ville de Douala afin d’arriver à une solution durable.
Placé sur le thème : « Gérer les risques majeurs dans la ville de Douala: l’inondation et le risque d’incendie » et présidé par le 2è adjoint au Maire de la Ville de Douala, Dr Roger Njitchoua, Expert Hydrochimie et Géochimie isotopique des eaux souterraines, le 1er Café Scientifique a porté sur la restitution de deux études réalisées en régie par le personnel de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) et l’appui de quelques experts. L’une portait sur la gestion des risques d’inondation afin de formuler les orientations générales en vue de l’élaboration du plan d’action communautaire spécifique de prévention des risques et intervention d’urgence en cas de catastrophe dans la ville de Douala. L’exposé de Dr Raphaël Olinga de l’IUT de Douala sur la « Modélisation du risque d’inondation dans le bassin versant du Tongo Bassa et Implications pour la ville de Douala » a révélé que les catastrophes majeures ayant affecté la ville de Douala au cours des dernières années notamment l’inondation des 20 et 21 août 2020 était issue des pluies diluviennes centenaires. « L’intensification des pluies extrêmes dans la ville de Douala à l’horizon 2050, va conduire des évènements de période de retour dix (10) ans, à apparaitre avec une période de retour cinq (5) ans, soit deux fois plus fréquemment. Pour des pluies de périodes de retour cent (100) ans, cet effet est amplifié et ces évènements devront apparaitre avec une période de retour de 30ans, soit 3 fois plus souvent », indique l’étude.
Pour le 2è Adjoint au Maire, Dr Roger Njitchoua, par ailleurs enseignant dans les universités en France sur les questions des eaux, cette étude « voudrait dire qu’aujourd’hui, on peut se sentir un peu à l’abri. Et ainsi les résultats que nous avions eu à Tongo Bassa, nous allons essayer de les dupliquer dans d’autres bassin versant de la ville de Douala pour pouvoir afin avoir tous les éléments qui nous permettent de faire des prévisions, sur les différentes inondations, sur les zones vulnérables de la ville de Douala ». Des échanges, Il ne ressort que pour protéger les populations aux risques d’inondations, c’est commencer d’abord par étudier le phénomène de manière à proposer des solutions durables. A cet effet, la CUD s’est arrimée à cette idée avec le bassin versant du Tongo Bassa, de manière à ce que nous ayons des éléments métaboliques sur les différenciations de marées hautes et marées basses pour pouvoir à partir des outils comme la marégraphique le prévoit de voir comment on peut avoir des statistiques scientifiques qui puissent permettre de répondre au mieux aux épisodes de l’ensemble. Tout en saluant le travail de la CUD, le Chef service Hygiène et Salubrité, et Environnement de la CAD 3è, Bertin Takolo fait remarquer qu’«en réalité, comme nous sommes encore dans un cadre conceptuel, il serait difficile d’envisager les solutions sur le moyen terme. Il faudrait que ces études soient approfondies, et que les mécanismes de surveillance soit étendus aux neufs autres bassins versant de Douala et autres bassins sous-jacents pour que nous puissions avoir les premières résultats ».
En revanche, l’Adjoint au maire de la Ville, Roger Njitchou estime que la population de Douala doit être satisfaite parce que lors de l’année 2022, la ville n’a pas entendu parler des inondations dramatique dans la ville de Douala, tout simplement parce que le Maire de la ville a pris des dispositions en amont, à travers un travail mené longtemps en amont sur les bassins versant. Le Sous-Directeur des Etudes de la Protection de l’Environnement à la Direction de l’Environnement, de la Santé et du Cadre de Vie (DESCV) de la CUD, Joseph Magloire Olinga Olinga, précise que : « Pour le volet inondations, on a fait un pas énorme. Parce qu’avant 2018 la ville de Douala n’avait aucune donnée sur le niveau d’eau dans les caniveaux pour améliorer le dimensionnement des drains. Depuis 2019, nous avons installé un réseau d’observations qui permet aujourd’hui à la CUD dans le cadre du Projet du Drainage Fluviale d’effectuer le dimensionnement des ouvrages en s’appuyant sur ses données. Résultat, il y a des parties de la ville qui ne sont plus sujets à des inondations catastrophiques comme c’était le cas par le passé ». D’ailleurs, il annonce qu’avec le concours de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), la CUD est en train de travailler à la mise en place d’un système d’alerte précoce. Ce qui va permettre de donner l’information à l’avance aux populations afin de pouvoir sauver leur vie et leurs biens à partir des évacuations anticipées. Comme plusieurs architectes et experts présents, l’environnementaliste Didier Yimkoua se réjouit qu’au cours de ce café scientifique l’on ne s’est plus appesanti simplement pour décrier comme exutoire des causes des inondations, la question des constructions dans les zones à risque et avec les matériaux précaires puisque dit-il même à Bonapriso qui est un quartier résidentiel de Douala, on enregistre des inondations à risque. Pour lui : « Le véritable problème est qu’à Douala l’urbanisme suit l’urbanisation. Or le taux d’occupation du sol à Douala avoisine 81% » Et de conclure que «Les problèmes d’inondation sont liés avec la question démographique. C’est déjà bien que la Mairie de la ville soit consciente du problème ou cette contrainte à laquelle il faut trouver des solutions et de solutions durables »
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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