DOUANES
Aux lendemains d’un mois de fortes activités, les services centraux et déconcentrés de la Direction Générale de Douanes ont tenu le 3 février 2025 au Palais des Congrès, la première réunion annuelle de coordination. Il s’agissait pour le DG Fongod Edwin Nuvaga et sa team de faire le bilan sans concession de l’année 2024 et de définir une stratégie efficace pour l’atteinte des objectifs fixés dans la réalisation du budget de l’exercice 2025.
En organisant la première réunion annuelle de coordination le 3 février 2025 à Yaoundé, au sortir du week-end qui a précédé la tenue de la Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du Ministère des Finances, couplée à la présentation des vœux du nouvel an 2025 à Monsieur le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et à Monsieur le Ministre Délégué Yaouba Abdoulaye, le Directeur Général des Douanes Fongod Edwin Nuvaga a aussitôt pris les taureaux par les cornes en débit d’un mois de janvier de fortes activités qui avait mobilisé tous les services centraux et déconcentrés avec la célébration de la 72è édition de la Journée Internationale de la Douane (JID), qui a été lancé à Garoua à la Place des Fêtes de Garoua le 20 janvier, et son apothéose le 27 janvier à la Base Aérienne 101 de Yaoundé ; la 11è édition du Forum Douanes-Entreprises à le 23 janvier à Douala ; la 14è édition de la Soirée des Partenaires le 24 janvier à Douala. Tout en indiquant le crédo qui doit être leur servir de leitmotiv : « Une douane citoyenne, à l’écoute et au service de ses usagers et contribuables », le DG des Douanes a félicité tous ses collaborateurs pour les résultats réalisés au courant de l’année 2024 qui n’auront pas laissé indifférent le Président de la République Paul Biya qui a salué la parfaite exécution de ses missions. « Pour toutes ces belles performances et ces contributions exemplaires pour la stabilité des finances publiques, la sécurité et le développement, je tiens, moi aussi, à vous exprimer mes félicitations et mes remerciements », a déclaré Fongod Edwin Nuvaga.
Un bilan élogieux mais pas pour dormir sur ces lauriers
Surtout qu’au bilan, la Direction Générale des Douanes (DGD) a mobilisé sur le plan fiscal des recettes budgétaires de 1 055,9 milliards de FCFA en 2024 contre 1 022,6 milliards de FCFA en 2023, soit une progression de 33,3 milliards de Francs CFA et un taux de réalisation de 96,5% par rapport à l’objectif révisé de 2024 qui était de 1 094,9 milliards de FCFA. 97,1% des recettes ainsi collectées provennaient des secteurs du Littoral I (62,6%), du Sud II (25,3%), du Littoral II (5,2%) et du Sud-Ouest (4,1%). Par ailleurs, ces recettes ont été principalement tirées par les droits de sortie hors bois (+101%), les pénalités et intérêts de retards (+58%), les contributions à l’intégration (+39%), le précompte (+13%) et la Redevance informatique (+08%). Cette performance aurait été encore plus importante si la Douane n’avait pas accordé des exonérations à hauteur de 13 milliards de FCFA en concédant des facilités prévues par les APE CAMEROUN – UE. Cette valeur exonérée représente 67% de la valeur imposable réelle. Elle est en hausse chaque année avec une progression de 13,6% (+2,3 milliards de FCFA) par rapport à l’exercice 2023. Il y aussi et surtout les dettes de l’Etat cumulées de l’ordre de 53 milliards de FCFA dont 39,8 milliards de FCFA pour le MINEPAT et 13,2 milliards de FCFA pour les autres administrations). On ne pourrait ignorer dans ce registre, la balance commerciale. Qui se décline par un recul de l’inflation à l’importation, matérialisée par une baisse des prix unitaires de 5,8% : moins prononcée pour les hydrocarbures (-3,6%) que pour les produits hors hydrocarbures (-5,8%). En revanche, à l’exportation il y a eu une hausse portée par les produits hors hydrocarbures notamment : le cacao en fèves (+92%), les pâtes de cacao (+73%), le beurre de cacao (+71%), le café (+69%) et le caoutchouc brut (+12%). Le prix unitaire des hydrocarbures exporté était en baisse de 9%.
Sur le plan sécuritaire, les services opérationnels ont assuré une bonne couverture du territoire national, luttant efficacement contre le commerce illicite, les trafics illicites et les menaces à la sécurité nationale, en collaboration avec les autorités administratives, judiciaires, traditionnelles et militaires, aussi saluées aussi bien par le Gouvernement que par l’OMD et INTERPOL dans le cadre des opérations internationales à l’instar de CRIPHARM, SAMA et ALAMBA. Sur le plan économique, elle a accompagné l’essor des entreprises du secteur privé en appliquant les régimes économiques douaniers, en concédant des facilités douanières prévues par les accords internationaux dans le cadre des APE et de la ZLECAf, mais aussi dans le cadre de diverses lois dont la Loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé, les Lois de Finances et la loi sur les zones économiquement sinistrées. 2024 étant déjà classé dans le passé, cette réunion de concertation a permis de partager les problèmes rencontrés, de trouver des solutions aux problèmes posés, d’échanger sur des sujets stratégiques, de formuler des recommandations pertinentes et surtout d’adopter des stratégies pour réaliser les objectifs plus élevés fixés en 2025 par le Ministre des Finances. Puisqu’Il est attendu 1 144 milliards de FCFA de recettes douanières en 2025 contre 1 094,9 milliards de FCFA en 2024, ce qui correspond à une hausse de 48,1 milliards de FCFA. Confiant comme le Ministre des Finances, le DGD Fongod Navaga a engagé ses collaborateurs à relever le défi : « Nous pouvons franchir ce nouveau cap et honorer nos engagements auprès des Hautes Autorités de l’Etat et des bailleurs de fonds internationaux ».
Un changement de comportement est prescrit
Pour aller à la conquête des objectifs fixés, il a été alloué à la DGD une enveloppe budgétaire de 13 738 647 510 FCFA, soit 13,67% du budget du MINFI et 0,18% du budget de l’Etat. « De 2022 à 2025, on note une évolution positive du budget de la DGD, aussi bien en fonctionnement qu’en investissement. L’enveloppe de l’exercice 2025 est un peu plus du double de celle de l’année 2021, soit +108,9%. Notre budget d’investissement public par exemple est passé de zéro FCFA avant 2021 à 2,06 milliards FCFA en 2025 ». Cela ne va pas suffire si comme l’avait relevé le Ministre des Finances dans son discours de clôture de la Conférence annuelle des responsables des Services Centraux, Déconcentrés et Extérieurs, certains comportements ne sont pas corrigés. Notamment, la corruption qui prive le pays (les entreprises publiques et privées, les administrations publiques les ménages, etc.), des maigres ressources dont il dispose, handicape et anéantit tous les efforts de développement des pouvoirs publics. Tout en donnant le ton des sanctions qui seront infligées aux fonctionnaires coupables d’actes de corruption et d’infractions assimilées. En plus de la procédure disciplinaire, ils seront désormais traduits devant les juridictions pour rendre gorge. Dans le même sillage, il a été arrêté lors de cette réunion de concertation que les sanctions ne seront plus simplement infligées aux collaborateurs qui vont obéir aux ordres des supérieurs hiérarchiques, mais aussi ces derniers ne seront plus épargnés des sanctions. « C’est pourquoi une vigilance permanente est de mise dans toutes les structures de la Direction Générale des Douanes pour réduire les déperditions des recettes et poursuivre son développement sans grands à-coups », a souligné en guise d’interpellation.
Mathieu Nathanaël NJOG
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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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