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La Directrice exécutive a lancé une caravane de lutte contre le discours de haine

REDHAC


Le discours de haine en ligne et hors lige prend des proportions de plus en plus inquiétante pour la cohésion sociale et la paix n Afrique centrale. Malgré toutes les actions menées aussi bien par les institutions gouvernementales, partenaires au développement que celles de la société civile, pour combattre cette gangrène, elle ne cesse de prendre de l’ampleur. Pour sortir des bureaux et mener des actions concrètes et efficientes de terrain, le 25 septembre 2024, une caravane du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale conduite par Maximilienne Ngo Mbé, sa Directrice exécutive, et la co-présidente du Conseil d’administration, Me Alice Kom a sillonné les établissements scolaires et les artères de la ville de Douala pour sonner le tocsin.


Partie du siège du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) à Douala-Bali, un cortège de véhicules parmi lesquels un car podium d’animation conduite par sa Directrice exécutive, Maximilienne Ngo Mbé a sillonné les artères de la ville de Douala et certains établissements scolaires. Tout en traversant les lieux de grand rassemblement comme les carrefours et les marchés afin de toucher le plus grand nombre de personnes ciblées, la caravane va avoir traversé le marché centrale de la capitale économique avant de faire son premier escale au lycée Bilingue de New-Bell où Mme le Proviseur a mobilisé toute la communauté éducative de plus de 5 000 élèves et enseignants afin de prêter attention au message que portait l’équipe du REDHAC. Malgré les messages de sensibilisation que le car podium diffusait en boucle, Mme Maximilienne Ngo Mbé et Me Fenelon Mahop Sen l’un des avocats conseils tour à tour pris la parole pour porter le message contre le discours de haine qui est proféré consciemment ou inconsciemment à profusion aussi bien dans les réseaux sociaux, les médias que dans notre expression courante. Notamment en utilisant les expressions stigmatisantes pour désigner une personne ou une communauté de personnes. A l’instar des expressions péjoratives telles que : «Ambazoniens», «Anglo-fou», «Bamiléké», «Babana», «Kwa», «Mouton du Nord», «Albinos»,… Cet échange a été suivi par la distribution des tracts et  brochures édités en français et en anglais de   utilisons tous à tort et à travers.


Après cette première escale, la caravane du REDHAC va s’ébranler au Lycée Bilingue de Déido après avoir traversé qu’elle point chaud de la ville, Carrefour 2 Eglises, Marché Mbopi, Carrefour SCDP, Bépanda Omnisport. A cette autre escale, l’accueil a été aussi grandiose. La cour a été essaimée de tout ce que cet établissement compte comme élèves et enseignants pour suivre les messages de sensibilisation dont l’équipe du Redhac a été porteur. A chacune des étapes, l’attention était toute particulière et les uns et les autres ont pris conscience des égarements qui étaient les leurs dans leurs expressions courantes et du mal qu’ils causaient à leur interlocuteur sans s’en rendre compte. Les responsables des deux établissements ont à la fin de chaque escale, remercié l’équipe du Redhac pour cette initiative. L’intérêt accordé a aussi été apprécié par la ruée des élèves sur les tracts et bandes dessinées de sensibilisation qui ont été distribués. «Depuis que je suis dans la société civile, cette action de descente a été la plus importante pour moi. Elle nous sort des bureaux, des séminaires et conférences pour aller impacter directement les populations cibles», déclaré Maximilienne Ngo Mbé, le Directrice exécutive du REDHAC. Car jusqu’ici, beaucoup d’initiatives ont déjà été menées par les organismes étatiques que non gouvernementales afin d’éradiquer dans notre pays cette pieuvre qui se métastase à travers les maux tels que : les discours de haine, le tribalisme, le repli identitaire, l’antisémitisme, le racisme, et la violence dans l’espace public qui s’avèrent une sérieuse menace pour l’unité nationale. Raison pour laquelle, depuis plusieurs années, même les autorités étatiques ne manquent pas l’occasion de tirer la sonnette d’alarme dans leurs différents discours officiels, mais visiblement le mal est plus profond qu’il faut simplement opter pour des actions concrètes et efficientes sur le terrain.

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Le Secrétaire General des Nations-Unies, Antonio Guterres témoigne suffisamment de la dangerosité des discours de haine. «Le discours de haine est une sonnette d’alarme-plus il sonne fort, plus la menace de génocide est grande. Il précède et favorise la violence ». Les pays de l’Afrique Centrale ne sont pas en reste. On y observe que « le phénomène est en nette progression dans plusieurs pays membres qui non seulement sont exposé à des violences récurrentes, mais porte également atteinte à la cohésion sociale et au vivre ensemble au moment où un pas décisif est en train d’être fait pour l’intégration sous-régionale à travers la libre circulation des biens et des services.  «Si par le passé les discours haine avaient moins d’impact parce que peu utilisés sur l’espace public, aujourd’hui l’ampleur et l’impact de ce phénomène sont de plus en plus amplifiés par les technologies de l’information et de la communication », a claironné Me Fenelon Mahop Sen.  C’est pourquoi, les équipes du REDHAC appelle à travers cette campagne de terrain à «notre responsabilité collective» dans laquelle un accent est mis à : « L’engagement de la fille et de la femme pour la paix durable et la réconciliation nationale en Afrique Centrale». Dans cet élan, les populations en général et la communauté éducative en particulier de la cité capitale économique  a été invité à adhérer et à s’engager main dans la main en tant qu’acteurs et actrices de premier plan ce changement positif qui vise à contribuer à bâtir un monde plus juste, respectueux et prospère pour les générations futures. Dans cette perspective, la co-présidente du CA, Me Alice Kom a invité les populations cibles ont été invitées à : - Utiliser les réseaux sociaux comme un outil d’éducation contre le discours de haine; - contrôler nos expression afin que nos dialogues servent de forme de prévention et de résolution de conflit; - et considérer la diversité linguistique, culturelle, ethnique et religieuse comme une opportunité et non comme une source de division.


Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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