AFFAIRE FOTSO GERARD
Cela fait sept (07) ans que les médecins demandent qu’il faut agir vite. Curieusement rien n'est fait pour donner espoir à la famille de l’ancien arbitre d’Elite One, Fotso Gérard afin de le voir recouvrer la santé de manière totale ou partielle. Face à la non-assistance de la Fédération Camerounaise de Football, et l’attente inlassable des promesses non tenues, l’option d’une procédure judiciaire en réparation est envisagée.
En septembre 2022, les plateformes digitales de la FECAFOOT avaient fait un ramdam sur le geste de magnanimité et d’humanisme que le président de la Fédération, Samuel Eto’o Fils avait voulu faire à l’égard de la situation de l’arbitre Fotso Gérard. Avec en grand titre : «Eto’o vole au secours d’un arbitre». Faisant croire aux amis et connaissances de l’ancien arbitre d’Elite One, que son sauveur était arrivé. Tant ses prédécesseurs avaient fait preuve d’un d’humanisme. Alors qu’il est cloué au lit à la suite d’une tétraplégie (quatre membres paralysés) contractée dans un accident de la circulation mortelle survenue le 12 mars 2017 au niveau de la ville de Santchou alors qu’il était dans un car de transport en commun pour aller officier un match d’Elite One de la Ligue de Football Professionnelle du Cameroun (LFPC) au stade du CENAJES de Dschang. Match opposant Bamboutos de Mbouda à USM de Loum. Deux ans plus tard, comme ses prédécesseurs lui aussi a plongé dans cet indifférence. C’est le statu quo.
Fotso Gérard est toujours immobilisé sur son lit et esseulé dans une chambre. Défraichi et amaigri. Faisant dire à ses proches que ce n’était que de l’enfumage. En effet, alors que les exécutifs de la FECAFOOT et de la LFPC depuis 2017 avaient brillé par un abandon notoire de l’ancien arbitre Fotso Gérard, l’arrivée de Samuel Eto’o Fils à la présidence de la FECAFOOT avait donné une lueur d’espoir à tous les acteurs du football camerounais meurtris par les frustrations diverses. C’est ainsi qu’à la suite de la visite du Président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o Fils au défunt arbitre accidenté Christian Koung, la famille du football s’était offusquée qu’il ait ignoré soigneusement le cas de Fotso Gérard qui datait de plusieurs années auparavant. Ceci à cause d’un refus de la FECAFOOT de débloquer la somme de 10 millions de FCFA pour son évacuation vers l’Inde où tous les contacts avaient été pris pour sa prise en charge médicale.
C’est alors que lors de l’Assemblée générale ordinaire de la FECAFOOT de 2022 à Douala, le président de la FECAFOOT va dépêcher son porte-parole, Ernest Obama en compagnie des responsables régionaux de l’Association Camerounaises des Arbitres de Football (ACAF) au chevet de Gérard Fotso. Malgré que les précédents rapports médicaux effectués par des médecins neurologues chevronnés des hôpitaux de référence de Douala avaient tous conclu à une évacuation sanitaire pour lui donner une chance de recouvrer la mobilité de ses membres, au regard du déficit du plateau technique au Cameroun, le président de la FECAFOOT va exiger une contre-expertise. C’est ainsi qu’il va envoyer une ambulance médicalisée à Douala pour conduire Fotso Gérard à l’hôpital de la CNPS à Yaoundé.
Était-ce de l'enfumage?
Le rapport du médecin neurologue de l’hôpital de la CNPS va conclure qu’après 4 ans d’attente, la situation du malade n’était pas encore consolidée (irréversible). Une évacuation sanitaire était le seul espoir que le malade avait encore de retrouver l’usage de ses quatre membres. Après avoir été interné trois semaines dans l’attente d’une décision de la FECAFOOT, Fotso Gérard sera reconduit à Douala où il est toujours cloué sur son lit attendant la providence. Cette unique intervention de la FECAFOOT a ralenti l’élan de générosité de ses amis et connaissances qui multipliaient des actions de collecte de fonds qui permettraient à l’ancien arbitre d’Elite One, Fotso Gérard d’aller suivre les soins hors du pays. Rappelons que chaque année, il est exigé aux arbitres de toutes les divisions d’acheter une licence qui leur sert de police d’assurance que la FECAFOOT aurait contracté auprès d’une société d’assurance dont le nom n’est jamais dévoilé.
Curieusement, que ce soit dans le cas du défunt Koung Christian qui était victime d’une hémiplégique à la suite d’un accident de la circulation alors qu’il allait officier un match, ou celui du cas de Fotso Gérard, la police d’assurance n’a jamais été activée. Pourtant tous les deux étaient détenteurs de leur licence d’arbitre. A contrario, les deux arbitres accidentés n’ont été victimes que l’indifférence, du dilatoire et du manque d’humanisme des différents exécutifs de la FECAFOOT. De la présidence de Tombi à Roko Sidiki à Samuel Eto’o Fils en passant par la Normalisation de Me Dieudonné Happi et de la présidence de Seidou Mbombo Njoya. De quoi exaspérer la famille de Fotso Gérard qui a décidé de porter l’affaire devant les juridictions compétentes du pays avant qu’il ne lui soit réservé le sort de son ancien confrère feu Christian Koung, décédé l’année dernière.
Cela fait sept ans déjà sans soins approprié
La famille est financièrement exsangue par des dépenses onéreuses engagées depuis l’accident survenu en 2017 aussi bien pour effectuer les examens, les soins, les diligences d’évacuation diverses que survenir aux besoins quotidiens et contraignants du malade. Une situation qui a contraint ses enfants d’arrêter les études faute de moyens. Il faut dire que si Fotso Gérard est encore vivant, c’est grâce à une forte assistance de sa famille qui ne ménage aucun effort pour l’administrer les soins hygiéniques nécessaires en dépit de toutes les contraintes que cela impose. Mais aussi, l’appui multiforme de ses collègues de l’ACAF, ses amis et connaissances. C’est ainsi que des amis de la diaspora l’ont envoyé un matelas anti-escarres sans lequel il serait couvert d’hématomes et serait infréquentable. L’ancien arbitre international et actuel président de l’ACAF, Alioum Siddi avait payé au lendemain de cet accident les frais d’opération qu’il avait subi à l’hôpital Général de Douala.
Jusqu’ici de la FECAFOOT, Fotso Gérard n’a reçu qu’à titre personnel de Tombi à Roko, alors président de la FECAFOOT en 2017 au moment de l’accident, la somme de 500 000 FCFA et de la LFPC, le paiement des premiers soins après son admission à l’hôpital Général de Douala. Après quoi, les deux structures ont brillé par la dilatoire. A l’instar du président Seidou Mbombo Njoya qui avait fait faire les passeports au malade et à son épouse pour une évacuation sanitaire qui n'a jamais été concrétisée. Une situation scandaleuse, inexplicable, inadmissible et incompréhensible, face à laquelle, l’opinion publique n’en revient pas. Comment comprendre que la FECAFOOT depuis 2017 n’ait toujours pas pu trouver la somme de 10 millions de FCFA pour son évacuation sanitaire alors que les dépenses fallacieuses aux allures de mauvaises gestions ou de malversations financières sont rampantes et constamment décriées dans cette institution faîtière du football camerounais.
Mathieu Nathanaël NJOG
Senior Journalist / Leader syndical.
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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