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La FAO œuvre à la protection de la transhumance transfrontalière

GOUVERNANCE FONCIERE


Un atelier régional de lancement du projet de partage d'expériences en matière de la gouvernance foncière responsable et sur des activités de transhumance transfrontalière a été ouvert le 4 juillet 2024 à Douala. Il vise à relever un défi majeur pour la paix et la sécurité au Tchad, au Cameroun et en République Centrafricaine.


Venus du Cameroun, de la Centrafrique et du Tchad, les participants à l’atelier de lancement du projet de partage d’expériences en matière de la gouvernance foncière responsable ouvert à Douala le 4 juillet 2024 pour 48 heures se recrutent parmi des  représentants des administrations sectorielles concernées des tutelles des secteurs tels que l’élevage, la pêche, l’agriculture, les forêts, l’environnement, les affaires foncières et l’habitat, aux responsables de la Société civile et ceux des Organisations professionnelles Agro-sylvo-Pastorales réunis dans la Plate-forme Nationale des Organisations Professionnelles Agro-sylvo-Pastorales et Halieutiques d’Afrique Centrale (PLANOPAC), aux magistrats municipaux, aux autorités traditionnelles, et aux experts fonciers. Organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) dont on sait la lutte acharnée qu’elle mène pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à l'éradication de la pauvreté rurale, cet atelier met au centre de la problématique, l’accès à la terre et à d’autres ressources naturelles productives. Ce qui justifie la présence des représentants du Ministère des domaines, du Cadastre et des affaires foncières du Cameroun ; du Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme du Tchad/Président du comité multi-acteurs et Ministère de l’Urbanisme, de la Réforme foncière, de la Ville et de l’Habitat de la République Centrafricaine. Dans le cadre de ces missions, la FAO a entrepris un travail technique approfondi sur la réforme agraire et la gestion foncière, au point de devenir une Agence technique de premier plan dans ces domaines.

Il est inéluctable que la terre est la mamelle nourricière, la matière première pour tout projet d’investissement et un facteur clé de production, ressource naturelle par excellence, de ce fait, elle fait l’objet des enjeux multiformes et complexes. Raison pour laquelle, elle est malheureusement le théâtre de conflits dus aux facteurs liés à la mobilité humaine (l’élevage transhumant, les réfugiés et les personnes déplacées internes), au partage des ressources naturelles (pâturages, terres agricoles, réserves forestières classées ou traditionnelles, zones de chasse traditionnelle, concessions minières et ressources hydriques) et aux modes d’exploitation des ressources pour la production. A ces facteurs primaires, s’ajoutent des faiblesses constatées dans la gestion foncière dont les textes fondamentaux existent mais sont obsolètes par rapport au contexte. D’où la nécessité de trouver des solutions pratiques pour prévenir les conflits liés à la terre et aux autres ressources naturelles. Surtout dans ces trois pays qui connaissent de sérieuses préoccupations liées aux crises sécuritaires internes et à leurs frontières. Entrainant des déplacés internes et l’arrivée des réfugiés confrontés à la famine et à la pauvreté. «L’objectif global de cet atelier est de lancer officiellement le projet : ‘’Améliorer la gouvernance foncière et réduire les conflits liés à la transhumance transfrontalière en République du Tchad, en République du Cameroun et en République Centrafricaine’’», Oumar Ndiaye, Représentant le Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique Centrale.



Appelle à l'action des pays concernés

Ce projet vise au renforcement des capacités des acteurs nationaux et locaux sur les directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, approuvées en 2012 par les Nations Unies, dans le contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin d’améliorer les processus de réforme foncière en cours dans les trois pays. Au final, il aidera chaque pays à disposer d'une feuille de route nationale pour le processus de réforme qui comprendra des actions liées au pastoralisme et à la transhumance mais aussi aux interactions avec les aires protégées. En mettant l'accent sur le renforcement des droits fonciers des communautés locales, en particulier ceux des femmes et des jeunes. A cet effet, le Chef de la Division des Etudes, de la Planification et de la Coopération, Représentant du Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), Mme Constante Clarisse Kamgang va saluer cette initiative : «L’intérêt de ce Projet n’est plus à démonter, tant les défis liés à la thématique centrale sont nombreux et critiques, et méritent, plus que par le passé, d’agir, oui d’agir vite, mais de manière concertée et efficace, dans l’optique de la préservation de la paix, la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement, ainsi que le développement économique et social durable». Les participants dans les échanges d’expériences vont œuvrer dans l’optique d’apporter des solutions aux préoccupations d’intérêt commun.

Mme Constante Clarisse Kamgang va reconnaitre que cela permettra de faire avancer les questions telles que : la durabilité des systèmes de production au changement climatique ; la réduction des conflits liés à la transhumance transfrontalière ; l’amélioration de la gouvernance foncière, en mettant en relief, dans le processus de la réforme foncière et domaniale en cours, la gestion foncière inclusive ; défi majeur pour la paix et la sécurité au Cameroun, en Centrafrique et au Tchad. Consciente que «Sans la paix aucun développement n’est possible». Le projet sera mis en œuvre en étroite synergie avec d’autres projets régionaux, notamment le projet Programme d’Appui à la Régulation de la Transhumance Transfrontalière en Afrique Centrale (PARTTAC) axé sur la transhumance et la mobilité pastorale dans les mêmes trois (03)  pays. Toutefois la représentante du MINDCAF va énumérer les efforts du Gouvernement de la République du Cameroun a œuvré en liaison avec les partenaires au développement pour améliorer la gouvernance foncière afin que le droit d’accès à la terre devienne et demeure effectif pour tous, et spécifiquement pour les producteurs éleveurs avec la prise en compte des activités de transhumance tant à l’intérieure que transfrontalière, dans le processus de la réforme foncière et domaniale en cours.






Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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