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La FAO et l’UA veulent aider les pays africains à sauver près de 60% de pertes annuelles de leurs cultures

PROGRAMME PHYTOSANITAIRE AFRICAIN


Le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbaïrobe a présidé le 20 janvier 2025 à Douala, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de recyclage des agents de surveillance phytosanitaire du Cameroun, de la Guinée-Bissau, le Kenya, du Mali, du Maroc et de la République Démocratique du Congo. L’enjeu est grand, car, plus de 30 à 60% des cultures sont détruites chaque année en Afrique par des organismes nuisibles. Soit un préjudice d’environ 36 025 milliards FCFA, ce qui représente des pertes économiques importantes et un accroissement de l’insécurité alimentaire.

Une soixantaine de participants venant des 52 départements du Cameroun, et de cinq (05) des onze (11) pays de la phase pilote du Programme Phytosanitaire Africain (PPA) que sont : la Guinée-Bissau, le Kenya, du Mali, du Maroc et de la République Démocratique du Congo participent depuis le 20 janvier 2025 à Douala à un atelier de recyclage sur les techniques de collecte des données phytosanitaires qui s’achèvera le 24 janvier 2025. Il est organisé dans le cadre du Programme Phytosanitaire Africain, qui est mis en œuvre par la Convention Internationale de Protection des Végétaux (CIPV) qu’abrite l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et le Département de l'Agriculture, du Développement Rural, de l'Économie Bleue et de l'Environnement Durable de l'Union Africaine. Le PPA vise à aider les 54 pays du continent à prévenir et combattre les organismes nuisibles aux végétaux et à donner aux Organisations Nationales de la Protection des Végétaux (ONPV) africaines les moyens de surveiller efficacement, de détecter rapidement et d’éradiquer les organismes nuisibles et les maladies des végétaux importants sur le plan réglementaire, économique et environnemental. Au regard de ce que cette question adressée représente un important enjeu sur le plan économique et de la sécurité alimentaire, le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Gabriel Mbaïrobe a personnellement fait le déplacement de Douala pour présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier. Une présence saluée par Lamine Ouattara, le Représentant Résident de la FAO au Cameroun : « Au-delà de rehausser sa solennité, elle magnifie la solidité de la collaboration de son département ministériel avec la FAO visant à renforcer les initiatives agricoles et améliorer les conditions de vie des communautés que nous servons ». Il en va de même de la présence de Mme Sandrine Bayendi, du Conseil Phytosanitaire Interafricain et de l'Organisation de Protection des Végétaux du Proche-Orient (CPI-UA) ; de M. Habib Ben Jamaa, représentant les Organisations Régionales de Protection des Végétaux pour l'Afrique et le Proche-Orient (ORPVAPO) ; M. Arop Deng, le Secrétaire de la Convention Internationale de Protection des Végétaux (CIPV), respectivement, pour leur implication active dans le soutien de cette importante formation.


Près de 36 025 milliards de FCA de préjudices pour les pays africains

En effet, le PPA est le tout premier programme phytosanitaire à l'échelle du continent. D’une durée de cinq ans, il est mis en œuvre par la CIPV en coordination avec la FAO et l’Union Africaine. La phase pilote couvre onze (11) pays : le Cameroun, l’Égypte, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Mali, le Maroc, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la Sierra Leone, la Zambie et le Zimbabwe. Il part du constat que sous l’effet des changements climatiques, de l’intensification des voyages internationaux, de l’expansion des denrées d’origine agricole qui prennent des proportions importantes dans le commerce mondial, et de la croissance démographique, le risque d'introduction et de propagation des ravageurs et autres organismes nuisibles aux végétaux à travers les frontières s’est aggravé, plus vite et plus facilement d’un pays à l’autre, et ils s’adaptent rapidement à leurs nouveaux environnements, affectant la production alimentaire et laissant des millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire. Surtout que les chiffres indiquent que ces organismes nuisibles détruisent 40% des cultures dans le monde, et conduisent entre 30 et 60% de perte en cultures soit près de 36 025 milliards de FCA de préjudices pour les pays africains. Etant donné que la gestion des ravageurs est complexe et coûteuse une fois qu’ils se sont établis, et vu que les pays africains disposent d'une faible capacité technique adéquate ou d'infrastructures phytosanitaires pour prévenir, détecter et gérer ces organismes nuisibles, il devient indispensables que les pays déploient des systèmes de surveillance afin de réduire activement ces risques et utiliser des diagnostics précis pour déterminer la présence ou l'absence de ravageurs des plantes sur leur territoire. « En renforçant la résilience de leurs systèmes phytosanitaires, les pays peuvent empêcher l’entrée et la dissémination de nouveaux organismes nuisibles sur leur territoire », a reconnu Gabriel Mbaïrobe, le Ministre de l’Agriculture et du Développement Durable. Et de poursuivre : « Le Cameroun, comme partout ailleurs dans les pays en voie de développement, est caractérisé par une croissance démographique et une forte dépendance à l’agriculture, marquée par l’utilisation abusive et souvent anarchique des pesticides chimiques hautement dangereux pour l’Homme, les animaux et l’environnement. D’où la nécessité d’une gestion intégrée des nuisibles dans la production agricole ». Preuve que les technologies utilisées dans la gestion intégrée de ces organismes nuisibles, dépendent fortement des systèmes de surveillance phytosanitaire. Dans cette optique, le MINADER, Gabriel Mbaïrobe va remercier l’appui de la CIPV en matière de renforcement des capacités et en matériels de collecte des données sur le terrain, notamment avec la dotation de 46 tablettes, qu’il a solennellement remis séance tenante aux agents de surveillance phytosanitaires camerounais. Non sans reconnaitre que : « Cela va leur permettre d’avancer dans leurs activités ».




Améliorer la capacité phytosanitaire pour éradiquer les ravageurs

Autrement dit, il n’est pas facile d’atteindre les objectifs d’éradication de ses organismes nuisibles, étant donné que la gestion des ravageurs est complexe et coûteuse, surtout une fois que les ravageurs sont établis. Notamment dans les pays africains qui disposent d'une faible capacité technique adéquate ou d'infrastructures phytosanitaires pour les prévenir, les détecter et les gérer. C’est pourquoi, la représentante du Conseil Phytosanitaire Interafricain, Mme Sandrine Bayendi, va soutenir que : « L’Union Africaine soutient la transformation agricole de l’Afrique par le biais de plusieurs initiatives… Pour aider les pays africains à éliminer la faim et à réduire la pauvreté en simulant la croissance et en stimulant la croissance économique par le développement axé sur l’agriculture, il est essentiel d’améliorer la capacité phytosanitaire du continent et la productivité dans le secteur agricole ». D’où l’intérêt des pays de surveiller activement ces risques et utiliser des diagnostics précis pour déterminer la présence ou l'absence de ravageurs des plantes. Il ne fait pas de doute que cet atelier est une excellente occasion de : - renforcer la capacité des agents de surveillance phytosanitaires en Afrique à utiliser des outils numériques et des sciences modernes pour la surveillance, la détection et la gestion des ravageurs d’une part ; et - de faciliter le partage de connaissances et la collaboration entre les pays de l'APP alors qu'ils travaillent à renforcer leurs systèmes de santé des plantes et à répondre aux menaces émergentes des ravageurs. Il est louable de constater que ce programme aidera les ONPV à faciliter l'importation et l'exportation des produits agricoles conformément aux normes internationales en matière des standards de mesures phytosanitaires. D’ailleurs, le Ministre Camerounais de l’Agriculture, est convaincu que : « Les principes clés de cette initiative nous permettront de protéger la santé des plantes, l'agriculture et les ressources naturelles contre l'introduction et la propagation de ravageurs des plantes en aidant les Organisations Nationales de la Protection des Végétaux en Afrique, à améliorer leurs capacités techniques et phytosanitaires, et surtout à promouvoir un commerce sûr et l'élargissement de l'accès aux marchés internationaux et régionaux à l’instar de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine pour les produits agricoles ». Pour cela, le Représentant Résident de la FAO Lassina Ouattara va espérer que : « Cet atelier offrira une occasion aux pays présents ici d'échanger des pratiques et de consolider des approches communes dans un esprit de bonne coopération régionale entre les pays mettant en œuvre le Programme Phytosanitaire Africain ».





Mathieu Nathanaël NJOG






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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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