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LA MINISTRE CÉLESTINE KETCHA COURTÈS TAPE LE POING SUR LA TABLE

CHANTIERS STRUCTURANTS DE DOUALA


En visite des chantiers à Douala, les 8 et 9 novembre 2023, la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain a évalué l’état d’avancement des travaux engagés dans le cadre du Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes et procédé au lancement officiel d’important travaux de proximité qui visent à contribuer tous, selon la vision du Chef de l’Etat, SE Paul Biya à changer considérablement la physionomie de la cité capitale économique. Au final, sa déception était grande.

«Ceux qui me connaissent, savent que je n’ai pas apprécié ce que j’ai vu. Et je souhaite plus le revoir. Car, ce que j’ai vu est inacceptable. Et moi je ne vais pas le tolérer», a déclaré Mme Célestine Ketcha épse Courtès, Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) aussi bien dans son discours prononcé lors de la cérémonie de lancement officiel des travaux engagés dans la ville de Douala que lors de la séance de débriefing effectué au terme de la première journée de la visite des chantiers exécutés dans le cadre du Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes (PDVIR). Les descentes sur le terrain effectué les 8 et 9 novembre 2023 par la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain qu’accompagnait les autorités administratives, le Maire de la Ville de Douala, les cinq Maires des Communes (continentales) d’Arrondissement et le Chef de l’Unité Technique de Liaison (UTL) du PDVIR l’ont permis d’apprécier les difficultés rencontrées, donner des orientations en vue de l’amélioration de la cadence d’exécution des prestations afin de les achever dans le délai contractuel pour améliorer les conditions de vie des populations bénéficiaires.

Un retard d’exécution criarde

Au terme de la visite, Mme le Ministre Célestine Ketcha épse Courtès a sans fioriture interpellé aussi bien les entreprises adjudicatrices, les Cabinets de mission de contrôle, que le Maire de la ville de Douala, et les Maires de Communes d’Arrondissement, parce que collectivement concernés au premier chef pour les très retards observés dans l’exécution des chantiers financés dans le cadre du PDVIR pour un montant d’environ 46 milliards FCFA TTC (soit plus de 40 milliards FCFA octroyés par la Banque Mondiale) ; le BIP 2023 ; et les crédits transférés du MINHDU. Surtout que les chiffres sont très catastrophiques. Faisant ressortir dans certains marchés : - un taux d’avancement 21%, pour une consommation des délais de 112% ; un taux d’avancement 0% pour une consommation des délais de 31% ; un taux d’avancement 18% pour une consommation des délais de 78% ; un taux d’avancement de 00% pour une consommation des délais de 25% ; et un taux d’avancement de 14% pour une consommation des délais de 64% ;… Toute chose qui a mis la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain dans tous ses états. Surtout qu’elle a l’impression qu’il y a une collusion entre tous les acteurs au point de la réduire comme le dindon de la farce.

Faisant son mea culpa, le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè va affirmer : «Madame le Ministre, s’agissant des chantiers, là aussi je vous dis un grand merci, parce que je pense aussi que la visite nous a permis de voir l’état d’avancement réel de ses chantiers là. Je crois qu’au-delà des explications objectives, il est bon qu’on tire la sonnette d’alarme et surtout qu’on insiste auprès des entreprises contractantes pour leur dire que le prêt qui finance lesdits projets s’arrêtent le 31 mars 2024. Après l’épuisement de ce délai, il n’y aura plus possibilité d’accès à ce financement. Si elles ne mettent pas les bouchées doubles ou triple, pour rattraper les délais et le temps perdu, nous même nous allons prendre les dispositions nécessaire dès la semaine prochaine». Surtout que la notation de Banque Mondiale à l’égard du Cameroun dans le PDVIR, a la mention : «insatisfaisante» parce qu’il est constaté une très sous-consommation des crédits octroyés. En guise de recommandations, Mme le MINHDU a prescrit : - Au Maire de la ville de Douala de finaliser le paiement des compensations du Mécanisme de Gestion des Plaintes (MCP) pour la libéralisation des emprises des travaux, le paiement des indemnisations en faveur des travaux de proximité et le suivi permanant des différents chantiers à l’effet de réduire les énormes lenteurs observées dans l’exécution. - Aux entreprises adjudicatrices de renforcer et multiplier les équipes sur les chantiers de manière à rattraper les retards. Aux Cabinets de contrôle d’arrêter les complaisances et les collusions avec les entreprises contractantes et de veiller à mettre sur pied un nouveau planning serré avec des tâches bien précises pour achever les travaux au plus tard en février 2024.


La plus-value socio-économique

Surtout qu’à quelques encablures de la fin des mandats et le foisonnement des joutes électorales de 2025, l’énorme retard observé sur les chantiers, peut être très contreproductif pour le Maire de la ville de Douala et les Maires des Communes d’Arrondissement, pour le Gouvernement et pour le Chef de l’Etat comme le soulignera Mme Célestine Ketcha épse Courtès. Parce que soulignera-t-elle à l’endroit des entreprises : « Lorsque vous venez engager des travaux d’implantation et de terrassement puis vous disparaissez, vous croyez que les populations bénéficiaires qui sont en ce moment perturbées dans leurs habitudes par des désagréments causés, affichent qu’elles attitudes ? Il faut que dès aujourd’hui, il y ait une reprise de conscience collective de toutes les parties prenantes ». Il faut dire que les précédents travaux du PDVIR ont déjà permis d’engager des travaux de réhabiliter d’un total de 12,2 Km linéaires de voirie structurante dans les Communes d’Arrondissement bénéficiaires de Douala IIIè et Douala Vè. Soit 3,350 Km réalisés avec les reliquats issus de la passation des marchés par le Maire de la ville de Douala qui a été félicité par le MINHDU pour cette bonne gestion. La construction d’une station de traitement des boues de vidange située dans le quartier de Ngombé. Et la construction de 7,256 Km de drains.


Il est à préciser que la Station de Traitement des Boues de Vidange (STBV) qui sera construit sur un site de 10 hectares situé à Ngombè dans l’arrondissement de Douala Vè est un ouvrage majeur dans l’assainissement liquide de la ville de Douala. Elle va permettre de traiter les boues fécales issues des ménages afin qu’elles ne se retrouvent plus dans la nature à l’état brut, au risque de polluer l’environnement y compris les nappes souterraines. Les travaux d’installation du chantier se situent à un peu plus de 80% avec un avancement des travaux à environ 15,45%. Le PDVIR est mis en œuvre par MINHDU, avec l’appui financier de la Banque mondiale. L’objectif de développement du Projet est de : «Améliorer la gestion urbaine et l’accès à l’infrastructure dans des zones urbaines sélectionnées, en particulier pour les quartiers sous-équipés, et, accroître la résilience aux aléas naturels et autres crises admissibles». Il est exécuté au Cameroun dans les villes de Yaoundé, Douala, Batouri, Ngaoundéré, Maroua, Kousséri et Kumba. Le coût total du projet est de 93 milliards de FCFA. Par ailleurs, les travaux de proximité de voirie et ouvrage de drainage dont la MINHDU, Mme Célestin Ketcha Courtès a présidé le lancement officiel en marge de cette visité va permettre entre autre la réalisation avec l’appui technique et financier de la Banque Mondiale dans les prochaines semaines, notamment en janvier 2024 de la réhabilitation d’environ 10 Km de voirie de proximité ; de la construction de 03 Km de réseau viaire (ENEO, CAMWATER et CAMTEL), la construction d’un bâtiment R-2 au centre médical d’Arrondissement de Ndogpassi, la réalisation de près d’une centaine de points lumineux, et la plantation de plus de 10 000 arbres.






Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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