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LA RECRUDESCENCE DES VIOLATIONS ONT MARQUÉ LE 2È TRIMESTRE 2023

DROITS HUMAINS


L’ONG Un Monde Avenir a rendu publique, certes avec un énorme retard de trois mois son rapport du 2è trimestriel sur la situation des droits humains au Cameroun. C’était le mardi 19 septembre 2023 au cours d’une conférence de presse.


En sa qualité d’organisation dotée du statut consultatif spécial de l’ECOSOC auprès de l’ONU, l’ONG Un Monde Avenir a donné une conférence de presse le mardi 19 septembre 2023 pour rendre publique le rapport du 2è trimestriel sur la situation des droits humains au Cameroun afin d’informer le peuple Camerounais et sert de plaidoyer au niveau national et international dans la perspective de mettre fin aux violations des droits de l’homme au Cameroun. Il ressort d’une analyse comparative que le 2è trimestre de l’année 2023 comme le précédent a été marquée par une recrudescence des violations des droits humains. Le coordonnateur de l’ONG 1MA, Philippe Nanga a placé la publication de ce rapport sous le signe de « l’appel de tous les citoyens à l’engagement à la dénonciation de toutes les formes d’injustice que nous rencontrons au quotidien et la promotion des droits humains dans l’optique de faire reculer les violations ». Pour la période allant d’Avril à juin, il a été dénombre au moins 538 cas de violences et de violations des droits humains toutes catégories confondues parmi lesquels 309 cas de violations des droits humains. De la synthèse présentée par le responsable des projets à l’ONG Un Monde, Avenir, David Moukoudi, le rapport fait sur le 2è trimestre de l’année 2023, l’équipe de travail a recensé et documenté 137 cas de meurtres soit 83 dans les régions du Sud-ouest et Nord-ouest, 47 dans l’Extrême-Nord ; et 7 dans les autres régions. Parmi ces meurtres on note, au moins 82 civils et au moins 43 forces de défense et de sécurité (FDS) et 4 éléments des groupes armés non gouvernementaux et 8 éléments de Boko haram. 77 personnes ont été enlevées dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest avec demande de rançon. 6 cas d’interdictions de réunions et manifestations publiques. 220 autres situations de violences (évictions forcé, accès à l'éducation, Droit à la santé …) dont 200 dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest, 20 dans les autres régions. 87 cas d’arrestations et détentions illégales, dont 62 dans les régions du Nord-ouest, Sud-ouest et 27 dans les autres régions.

Au regard de la documentation faite de chacun des 538 cas de violation des droits de l’homme retenus afin de construire une nation qui respecte les principes de justice, d'équité et de droits de l'homme, l’équipe de travail qui se veut une force de proposition, à formuler des recommandations à toutes les parties prenantes afin d’assurer le respect des Droits de l’homme en toutes circonstances. Aux autorités étatiques, elle a proposé de mener les actions suivantes : - L’appliquer effectivement la disposition relative à l’habeas corpus, prévue dans le Code de procédure pénale ; - l’éviter d’attraire les civils devant les tribunaux militaires ; - l’accélérer les procédures judiciaires en vue de diminuer le nombre de prévenus et décongestionner les prisons ; - de modifier les textes qui organisent le Conseil supérieur de la Magistrature pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif ; - d’augmenter les ressources diverses pour que la justice soit plus performante notamment la construction de nouveaux palais de justice et l’amélioration des infrastructures du service public de la justice ; - d’améliorer les conditions de travail des différents intervenants de la chaine judiciaire ; - de mettre en place les mécanismes de surveillance des violations des droits de l’Homme dans les lieux de détention incluant des organisations non gouvernementales dans ces lieux ; - de rendre compte des progrès des enquêtes ouvertes contre des agents de l’Etat suspectés de meurtres sur les civils et en faire connaître les conclusions ; - de mettre sur pied des mécanismes de dénonciation des abus commis par le personnel pénitentiaire et des pratiques de racket sur les prisonniers ; - de mettre fin aux trafics et frais divers indûment payés par les visiteurs dans les prisons.

Les recommandations fortes


Mais aussi de : - Revoir la législation camerounaise en matière du foncier en l’adaptant à l’évolution du temps ; - Rendre effectivement indépendante la commission des droits de l’Homme du Cameroun au niveau financier et dans sa latitude à effectuer des visites dans les lieux de détentions sur simple information des responsables des lieux ; - Faciliter l’accès sur le terrain des conflits aux organisations humanitaires ; - Renforcer les politiques publiques sur la protection du genre à travers les services déconcentrés étatiques ; - Vulgariser le mécanisme d’assistance judiciaire pour permettre aux citoyens d’être informés sur les possibilités d’assistance qui existent ; - Faciliter le déploiement en toute liberté et sécurité des organisations non gouvernementales dans les zones en conflit, en vue de collecter les informations ; - Libérer toutes les personnes n’ayant commis aucun crime, arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun (crise anglophone, lutte contre Boko Haram, tensions sociopolitiques post élection présidentielle 2018). Et aux organisations internationales de : Inscrire à l’ordre du jour dans les cadres de concertation avec l’Etat du Cameroun, les questions de réformes judiciaires, de formation des autorités publiques en matière de protection des droits de l’Homme et la résolution pacifique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Et d’appuyer les actions de lobbying et de plaidoyer sur l’élaboration et l’adoption d’un instrument juridique de protection des défenseurs des droits humains au Cameroun. C’est dire si les crises auxquelles fait face le Cameroun à l’instar du terrorisme, la, sécession, les conflits intercommunautaires, les crises liées aux mouvements en vue de la libération des prisonniers politiques et de la crise anglophone sont des fertilisant à plusieurs poches de tensions qui favorisent la persistance des violences et des violations des droits humains.








Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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