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LA SITUATION DES DROITS HUMAINS RESTE PRÉOCCUPANTE AU CAMEROUN

REDHAC


Dans la communication faite dans le cadre de la rentrée de ses activités, le Réseau des Défenseurs de Droits de l’Homme en a profité pour faire l’état des lieux des droits humains dans les pays de l’Afrique centrale. Le cas du Cameroun n’est pas reluisant.

Selon le tableau peint par le Réseau des Défenseurs de Droits de l’Homme (REDHAC), la situation des droits humains au Cameroun est marquée par une kyrielle de manquements, des atteintes, des violences et des violations faites sur les populations en général. Autant des récriminations qui fragilisent l’Etat de droit de ce pays. Cette organisation sous-régionale relève entre autre : la restriction de l’espace civique avec au cours des dernières six (6) mois, plus de 30 réunions y compris certains dans les domiciles privés qui ont été interdites. Certaines se soldent par des arrestations et détentions arbitraires. Tout en déplorant que le fait, que certaines autorités administratives ont transformé «le régime de déclaration » des réunions et manifestation en « régime d’autorisation » sous le prétexte constant de «menaces de troubles à l’ordre public. Ces arrestations ont souvent effectuées sans mandat, ni justification sont menées par des policiers en civil qui ont régulièrement recours à la force excessive suivie de tortures, ainsi des traitements inhumains et dégradants. A ce s’ajoute, les violations de droit à un procès équitable, les disparitions suspectes, les exécutions extrajudiciaires. Non sans évoquer l’insupportable promiscuité qui caractérise les lieux de détentions.

Le REDHAC fait remarquer que certaines autorités administratives ont dans leur viseur les défenseurs et les journalistes qui osent critiquer ouvertement la gestion par le gouvernement du conflit dans les régions anglophones ou qui dénoncent la corruption et les détournements des deniers publics. Dans ce climat, on observe et enregistre des assassinats dont les journalistes sont victimes. Le cas le plus saillant de ces derniers neuf mois étant celui des journalistes Martinez Zongo et Ola bébé dont les enquêtes tardent à faire toute la lumière. Curieusement, dans le cas de : Ola Bébé, aucune enquête n’a été ouverte à ce jour. Rappelant les cas de disparition des corps du journaliste Samuel Wazizi qui date depuis juin 2020 et celui du défenseur des droits de l’homme, Franklin Mowha qui remonte à 2018. A cela s’ajoute une insécurité galopante dans l’ensemble du pays avec des assassinats en série singulièrement d’une trentaine de femmes qui sont enregistrés dans les régions du Centre, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest. Mettant en phase, le dernier cas en date de Mme Suzanne Zamboue epouse d’un militant du MRC emprisonné à la prison de Kondengui à la suite des marchés pacifiques du 22 septembre 2020.

Le REDHAC relève aussi la reprise des attaques de Boko haram dans la région de l’Extrême-Nord avec de nombreux cas de violations de droits humains. La recrudescence de la violence par les attaques des séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest où sont commises les exactions au quotidien sur les civils et sur les militaires, sans omettre les enlèvements des femmes et une forte obstruction à l’éducation avec l’appel au Ghost Town. Mais en plus, il y a ce mouvement de grève généralisé des enseignants qui traduit la précarité dans laquelle un nombre incalculable d’enseignants vivent et les menaces qu’ils subissent parce qu’ils réclament leurs droits. Toutefois, l’organisation sous-régionale de défense des droits humains fait observer que dans ces régions plongées dans les crises sécuritaires, les forces de sécurités continuent de commettre des arrestations et détentions arbitraire dont des dizaines ne sont toujours pas présentés devant les juges. Faisant remarquer au passage que malgré l’appel à la paix lance par le Premier Ministre joseph Dion Ngute, le REDHAC a mobilisé ses conseils pour faire appel à la condamnation de George Mfor Tang, activiste anglophone et défenseur des droits de l’Homme qui a travail avec Paul Aya Abine, à la suite d’une condamnation à 25 ans d’emprisonnement après avoir été coupable « d’acte de terrorisme, apologie de terrorisme, hostilité contre la patrie ».








Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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