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La Société civile camerounaise et africaine condamne le saccage du siège de cette organisation

NOUVEAUX DROITS DE L’HOMME


Le siège de l’organisation de la société civile, Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun à Yaoundé a été victime dans la nuit du 18 au 19 janvier 2025, d’un cambriolage qualifié de déguiser par une centaine d'organisations de la société civile camerounaise et africaine, signataires d’une déclaration dans laquelle, elles y voient un acte purement criminel et commandité. Toute chose qui vient ajouter aux manœuvres peu orthodoxes que la machine répressive du Gouvernement de la République a engagé depuis quelques temps contre les défenseurs des droits humains au Cameroun.


Dans la nuit de samedi 18 janvier à dimanche 19 janvier 2025, des individus non encore identifiés ont pénétré dans les bureaux de l’organisation de la société civile, Nouveaux Droits de l’Homme (NDH-Cameroun) situés à la Rue policlinique, à Bastos-Yaoundé,  cambriolés et mis tout sans dessus-dessous. Après avoir tout saccagé, ces brigands ont emporté tout le matériel essentiel de travail. Il s'agit, notamment, du matériel informatique et de la majorité des appareils de stockage de données : ordinateurs portables, unités centrales, disques durs, clés USB, matériel de projection et d'enregistrement des conférences et réunions… ainsi le drapeau symbole de l’unité nationale de notre pays et fièrement dressé devant les bureaux a été soigneusement enlevé et emporté. Les organisations de la société civile (OSC) camerounaise et africaine réunis les 21 janvier 2025 pour tirer les leçons de cette barbarie d’une autre époque, ont d’emblée affirmé que : « Pour nous, il s’agit d’un message de déclaration de guerre ».

Une attaque de musélement

Elles ne font pas de doute que cette « attaque » est le reflet du climat qui prévaut en ce moment au Cameroun. Un pays qui traverse une période déterminante de son histoire marquée par une élection présidentielle annoncée, par la plupart d’analystes et d’observateurs, comme étant à « hauts risques ». Mais en plus, les gouvernants ne supportent pas qu’en prélude à cette période préélectorale, le Cameroun ait connu en novembre 2024 un passage très tumultueux et bouleversant devant le Comité Contre la Torture des Nations Unies. Ceci du fait des rapports corsés, concordants de ces organisations de la société civile spécialisée dans la défense des droits de l’homme et la promotion de la démocratie. Mais aussi, redoute que ces Osc contribuent encore à rendre  plus difficile le prochain passage du Cameroun devant le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies en 2025 où il devra  répondre de la mise en œuvre du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) auquel il a librement adhéré le 27 juin 1984. Et qui est loin d'être effectif et efficient.

A l’unanimité et en chœur, la société civile camerounaise et africaine crie leur ras-le-bol après l’attaque contre NDH-Cameroun pour dire : « Non à la restriction de nos libertés fondamentales : Pas de persécution et pas de Menaces, Intimidations et Harcèlement moral, juridique et judiciaire ». Rappelant que NDH-Cameroun est l'une des organisations de promotion et de défense des droits de l’homme les plus connues au Cameroun et travaille sans relâche dans la promotion et la défense des droits de l’homme depuis 1996. La crédibilité du travail de NDH-Cameroun lui a permis de travailler, de concert, avec les autorités camerounaises, sur plusieurs projets et programmes impactant les droits humains. Par conséquence, elle est convaincue que cette attaque dissimulée en « cambriolage » vise à empêcher NDH à continuer son travail et de faire taire sa Directrice Exécutive. Cette attaque s’inscrit clairement dans le sillage des actes d’intimidations, de menaces et de harcèlement supplémentaire dont font face les Défenseurs des Droits Humains en général et en particulier les Femmes Défenseures des Droits Humains au Cameroun.



Les défenseurs des droits humains restent forts

Une situation qu’elle estime très préoccupante surtout qu’elle intervient, quelques mois, après la suspension arbitraire des organisations de la société civile agissant principalement dans le domaine de la promotion, la protection des droits humains, la protection des Défenseurs, la cohésion sociale, la paix et la réconciliation nationale, que sont le REDHAC et REACH OUT. Ceci à travers une série d’Arrêtés du 06 décembre 2024 signé du Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT). Et de faire remarquer par ailleurs qu'elles sont dirigées comme NDH-Cameroun par des femmes. C’est pourquoi, après avoir cité une batterie des instruments internationaux que le Cameroun a librement ratifié indique que « les individus, groupes et associations ont le droit et la responsabilité de promouvoir le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, de les faire connaître aux niveaux national et international et doivent être protéger par les Etats parties membres des Nations Unies et les Etats signataires de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ». Elle relève que « ces menaces, d’intimidation et autres attaques à l’encontre les acteurs de la société civile plongent le Cameroun dans une dynamique d’atteintes aux droits humains, de restriction flagrante et grotesque de l’espace civique et d’installation des méthodes dictatoriales qui ternissent véritablement l’image du Cameroun à l’international ».

La centaine d’organisations de la société civile camerounaise et africaine signataire de cette déclaration demandent à l’ensemble des organisations des droits de l’Homme de ne pas céder aux actes d’intimidations d’où qu’ils viennent. Appelle les Camerounais à ne faire aucune concession sur leurs droits constitutionnellement garanties et internationalement reconnus. Rassure l’opinion publique et la communauté internationale sur sa détermination à faire désormais usage des provisions de notre code pénal pour résister aux tentatives de spoliations des droits des citoyens par quelque autorité que ce soit. Appelle la communauté internationale à une attention particulière à la situation des droits humains au Cameroun et à plus de pression afin que le Cameroun respecte ses engagements pris au travers la ratification des instruments régionaux et internationaux en matière des Droits de l’homme. Annonce la mise sur pied dès ce 21 janvier 2025 d’une cellule stratégique de veille sur les organisations de la société civile camerounaise et leurs dirigeant(e)s. Invite vivement les Nations Unies, l’Union Africaine et les Pays amis du Cameroun à demander aux autorités camerounaises de cesser toutes intimidations, menaces, attaques, harcèlement juridique et judiciaire à l’encontre des organisations de la société civiles et les défenseurs des droits humains et de veiller à l’ouverture de l’espace civique pour garantir la démocratie et l’Etat de Droit en cette période préélectorale. Enfin, elle condamne, avec la dernière énergie cette démarche d’intimidation et restrictive des droits humains et de l’espace civique au moment où le Cameroun va s’engager dès 2025 dans un nouveau cycle électoral à haut risque qui nécessite un climat d’apaisement plus visible.




Mathieu Nathanaël NJOG






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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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