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LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LA PRESSE EXIGENT DU GOUVERNEMENT TOUTE LA LUMIÈRE

ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO


Après la découverte de la dépouille macabre du Chef de chaîne de la radio urbaine de Yaoundé, Amplitude FM, une centaine d’organisations de la société civile solidaires sous la coordination du Réseau des Droits d l’Homme en Afrique Central a donné une conférence de presse le 23 janvier 2023 à Douala. Les syndicats des journalistes ont aussi pris position. Tous interpellent le gouvernement afin que toute la lumière soit faite sur ce crime crapuleux.


24 heures après la découverte en état de décomposition du corps sans vie de Mbani Zogo Arsène Salomon (Alias Martinez Zogo), Chef de chaîne d’Amplitude FM à Yaoundé, enlevé par des barbouzes le mardi 17 janvier 2023, une centaine d’organisations travaillant sur la défense des libertés fondamentales (OSC) a sous la Coordination du Réseau des Droits d l’Homme en Afrique Central (REDHAC), donné une conférence de presse le 23 janvier 2023 à Douala. «Jusqu’à quand devons-nous continuer à accepter ces assassinats ? Jusqu’à quand devons-nous continuer de nous indigner, même si cela nous coûte des récriminations de toutes sortes ». Des questionnements multipliés par Mme Maximilienne Ngo Mbe, Directrice exécutive du REDHAC et porte-parole. Après les journalistes Bibi Ngota, Jules Koum Koum et Samuel Wazizi, le prélat Mgr Benoit Balla et le défenseur des droits humains, Franklin Mowha, la question lancinante est à qui le tour ? Puisque fait-elle remarquer : « Que cela soit entendu une fois pour toute, la société civile et les journalistes sont devenu la cible du gouvernement dictatorial du Cameroun ». Ce que réaffirme Reporter Sans Frontière (RSF) : « Le danger est permanent pour les journalistes camerounais exposés aux attaques verbales et physiques aux arrestations, aux procédures-baillons et aux risques d’assassinats ».

LE REDHAC et les OSC font remarquer à cet effet que « depuis l’Etat du Cameroun a décidé du recul des libertés fondamentales et installé la dictature, tout en laissant au passage les prédateurs des deniers publics broyer toutes celles et ceux qui essayent de donner la vraie information ». Et par ricochet, « les journalistes paient le lourd tribut au Cameroun ». Lorsque ce n’est pas par des assassinats, embastillements, ce sont les harcèlements juridiques et judiciaires qui les sont opposés afin de les museler. On peut citer des cas les plus récents qui partent des menaces de fermeture de certains médias à des interpellations administratives ou judiciaires à l’instar de ceux subit par Bibi Mancho, Paul Tchouta Serge Alain Ottou, Sévérin Tchounkeu, François Chanon, Serge Aimé Bikoï, Jacques Blaise Mvie, Conrad Atangana, Parfait Siki Awono, Stanislas Désiré Tchoua, pour ne citer que ces quelques cas qui sont loin d’être exhaustif. C’est dire que l’assassinat lâche et crapuleux de Martinez Zogo est celui de trop et devrait être le dernier. Alors que la Fédération des Editeurs de presse (FEDIPRESSE) « tient le gouvernement camerounais, sa justice, son parlement pour responsables de cet atmosphère de Far-West, qui ne laisse plus de place ni au respect de la loi ni à la protection des droits basiques de la personne humaine ni à l’exercice de la liberté la plus élémentaire, celle d’informer » ; les OSC demandent à la communauté internationale (ONU, UA, Chancelleries accréditées au Cameroun) de sommer le Gouvernement du Cameroun à libérer tous les journalistes, les militants politiques, les prisonniers d’opinion.

Les syndicats et organisations de la corporation de la presse au Cameroun qui ont brillé par leur indolence et frilosité depuis l’enlèvement de Martinez Zogo portant afin la voix des hommes et femmes des médias, ont profité pour tirer la sonnette d’alarme de ce que « la profession de journalistes est en danger au Cameroun » Non sans dénoncer et condamner avec la dernière énergie ce crime crapuleux et réclamer la manifestation de la vérité afin que les véritables coupables et leurs commanditaires soient sévèrement punis conformément aux lois de la République. Même si la société civile camerounaise n’y croit pas que cela soit possible au regard des antériorités. « Nous savons que ces enquêtes n’aboutirons jamais à la manifestation de la vérité ni à la justice ». Cet assassinat a eu un écho au-delà de nos frontières. Au point de ne pas laisser indifférent la communauté de la presse dans le monde qui ne cesse de multiplier des communiqués de soutien à la presse camerounaise si douloureusement éplorée. A l’instar du SNJ- CGT de France Médias Monde qui « exprime son indignation et sa colère » et « appelle les autorités camerounais à tout mettre en œuvre pour retrouver le ou les assassins de Martinez Zogo ». Mais aussi, il demande que « le gouvernement fasse évoluer le cadre légal afin de mieux protéger les journalistes».


Le Monde entier épris de compassion pour la presse camerounaise


En attendant, les OSC appellent les organisations des médias et des journalistes à un début de mobilisation citoyenne sur la place publique. « Dès aujourd’hui commence un ensemble d’activités. A cet effet, nous voulons engager les organisations des médias et des journalistes ainsi que les organisations de la société civile et tous les acteurs possibles pour que cela sonne le début d’une mobilisation citoyenne sur la place publique. Parce qu’il s’agit de défendre notre existence… Nous devons nous organiser pour faire face à cet affront, sinon nous allons tous passer à leur guillotine », confie Philippe Nanga, Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir. Parce qu’il estime que l’heure est grave : « C’est un pas franchi pour ces bourreaux qui passent un message fort qu’ils peuvent agir désormais à visage découvert. Vous parlez de nous on vous tue ». Alors, les OSC de souligner que : « Nous pensons qu’au lieu de rester assis et qu’on vienne nous tuer, il faut qu’on monte au créneau ». Et de poursuivre : « Martinez Zogo est mort parce qu’il a mis sur la table les questions de gouvernance et de pillage des richesses du Cameroun ». Avant de lancer cet appel : « Ce combat doit être poursuivi par tous les acteurs de la société (journalistes, défenseurs des droits, politiques) afin que lumière soit fait sur la gestion des fonds publics. Que les pilleurs connus soient interpellés et répondent de leurs actes ».







Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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