COMPTABILITE PUBLIQUE
Le quatrième atelier préparatoire à la clôture définitive de l’exercice a été une occasion pour mettre en exergue les insuffisances qui ont conduit à des avis défavorables par des instances d’audit. Et surtout d’appeler les collaborateurs à se ressaisir.
S’adressant aux participants de l’atelier préparatoire à la clôture définitive de l’exercice 2023 organisé à Douala du 20 au 22 décembre 2023, le Directeur de la Comptabilité publique (DCP), Achille Nestor Basahag représentant le Directeur Général du Trésor et de la Coopération Financière a exprimé le courroux du patron de cette direction générale du Ministère des Finances. «Oui je peux le dire ici avec fermeté, avec emphase, avec conviction, le constat qui est le nôtre et certainement le vôtre aussi au niveau de vos différentes circonscriptions financières, nous avons les mêmes lacunes, les mêmes insuffisances, et les mêmes anomalies qui se répercutent d’année après année. Et là, on peut être amené à se poser la question de savoir, quelle est réellement la pertinence de nos rencontres. Est-ce que chacun d’entre vous, et chacun d’entre nous, au niveau des circonscriptions financières respectives prend la prenne mesure de l’exercice qui est le nôtre ? » C’est que la situation est plus critique qu’on ne l’imagine.
Les circonscriptions financières de la DGTCF ne donnent pas satisfaction dans la production des rapports mensuels devant être orientés chez le Directeur Général du Trésor et de la Coopération Financière. Parce que ne respectant ni les délais, ni les cartographies des risques élaborés, ni le motus operandis arrêté dans le cadre du plan opérationnel orienté en fin d’exercice vers la maitrise des risques. Surtout que l’objectif poursuivi par la mise en place depuis deux ans d’un tel dispositif était de conduire à terme à la maitrise et à l’anéantissement pur et simple des anomalies que les acteurs de l’ensemble de la chaine de comptabilité publique affichent encore dans le processus de traitement des comptabilités dans le processus de gestion des ressources. Malheureusement, au constat des années après, que les circonscriptions financières continuent à afficher les mêmes lacunes qui ternissent l’image de la DGTCF.
Persistance des anomalies dans les rapports de gestion
Un constat qui a suscité le coup de gueule du DGTCF rapporté par son représentant, Achille Nestor Basahag, DCP : «Comment comprendre qu’un tel dispositif est mis en place et que nous devons encore observer après année en année des balances des sorties qui sont différentes des balances des entrées ? Comment comprendre qu’un tel dispositif est mis en place alors que nous envoyons au niveau de la Direction de la Comptabilité Publique des balances avec des comptes libellés incorrects ? Comment comprendre qu’un tel dispositif est mis en place alors que nous produisons encore des balances avec des soldes anormaux pour ne pas dire déséquilibrés. Cela pourrait témoigner purement et simplement de ce que les situations qui sont souvent envoyé à la fin de chaque mois au niveau des services centraux de notre administration ne sont peut-être pas creusées en profondeur».
Ce qui l’a obligé d’interpeller tous les collaborateurs des services centraux et services déconcentrés de la DGTCF. «Le défi relatif à la maitrise des risques est un défi majeur pour lequel chacun d’entre nous doit pouvoir s’investir étant entendu que c’est à l’aune de la qualité des documents que nous produisons que notre administration sera performante et crédible». Surtout que lors des assises, il a été rappelé que le défi aujourd’hui va au-delà de la simple maitrise des risques, pour être aussi celui relatif à l’amélioration de la qualité de nos comptes. Parce que les conséquences sont déshonorables. Etant entendu que depuis cette année 2023, la DGTCF a produit le premier compte général de l’Etat, et le Commissaire aux compte de l’Etat qui n’est autre que la Direction Financière s’est prononcée pour la toute première fois, sur la qualité des comptes de la Direction de la Comptabilité Publique et son avis a été purement et simplement assorti de la mention : «défavorable». Au point que cela a fait l’objet de beaucoup de débats critiques à l’Assemblée Nationale. Et des réserves portées par la Chambres des Comptes.
A cet effet, Achille Nestor Basahag, le représentant du DGTCF a rappelé l’urgence de quitter les vieilles habitudes pour s’arrimer aux nouveaux dispositifs mis en place depuis les deux précédents ateliers de 2021 et 2022. Ce d’autant plus qu’en plus de l’avis du Commissaire aux comptes de l’Etat, les productions comptables seront soumises dorénavant au prononcé d’un auditeur externe qui est déjà agréé. Le Secrétaire général des services du Gouverneur, Aboubakary Haman Tchiouto de déclarer qu’«il est important de s'organiser à s'assurer que les principes et les procédures et les délais sont parfois respectés par tous les acteurs impliqués dans la chaîne de la comptabilité publique». Et de souhaiter que : «Les différentes acteurs concernés par les délais impartis, les honorent afin de veiller au respect des dispositions législatives et réglementaires en matière de conduite des opérations de fin d’exercice».
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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