URBANISME EN FRANCOPHONIE
En prélude du 29è Sommet de la Francophonie, il s’est tenu le 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts et Paris, la Conférence Internationale Urbanisme en Francophonie. Le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè qui a eu une forte activité pendant ce Sommet a porté la voix des Mairies de l’Afrique francophones en général et du Cameroun en particulier.
La Conférence Internationale Urbanisme en Francophonie organisé le 4 et 5 à Villers-Cotterêts et Paris, en prélude au 29è Sommet de la Francophonie, a été co-animé par la Maire de la ville de Paris, Mme Anne Hidalgo et le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè, en leur qualité respective de Présidente et vice-président de l’Association Internationales des Maires Francophones (AIMF). Les échanges de très grandes qualités se font faites autour du thème : « Créer, innover et entreprendre en français ». S’inscrivait dans le cadre de vie quotidien, en retenant l’urbanisme dans l’agenda prioritaire de l’espace francophone, partait du constat que les villes sont aujourd’hui les espaces incontournables dans lesquels se déroulent l’essentiel de la vie quotidienne d’une majorité de la population. Notamment, autour de l'avenir des villes des pays francophones et des actions locales essentielles à mener tels que : le climat, le patrimoine, l’éducation, la santé, la mobilité, … « De quoi inspirer pour adopter les bonnes pratiques au lendemain des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui ont montré au monde comment il est possible de repenser et de transformer la ville pour la rendre plus humaine, plus inclusive, plus ouverte, plus verte », a indiqué Roger Mbassa Ndinè qui ne s’est pas départi de son écharpe de Maire de la ville de Douala.
Des défis communs
Preuve que ce thème était sans aucun doute une réalité pour toutes les villes des pays francophones. Elles qui sont confrontées aux mêmes fonctions : se loger, produire, consommer, se divertir, se soigner, apprendre. Et font face à des défis communs : s’adapter aux effets des changements climatiques, gérer les ressources indispensables de plus en plus rares tout en accueillant toujours plus d’habitants et en les assurant un même droit d’existence. Ces mêmes objectifs se traduisent bien sûr par des réalités spatiales particulières. Il y a pourtant, chez les habitants, en particulier les jeunes, la même aspiration à disposer des conditions d’existence, des ressources et des services. Ce serait une lapalissade que de dire que dans toutes ses villes, les besoins sont immenses, à la mesure des difficultés rencontrées et des blessures de l’histoire. Autrement dit, la ville et l’urbanisme font face aux défis de demain. Le dérèglement climatique et les effets des activités humaines sur l’ensemble des écosystèmes sont devenus les problèmes majeurs aujourd’hui. Ce qui recouvrent et aggravent toutes les autres préoccupations à savoir qu’ils : abîment les milieux de vie des populations et réduisent la biodiversité ; menacent les ressources et accroissent les risques de catastrophe ; accroissent les inégalités et dégradent la santé.
Et toutes ces conséquences se traduisent par des crises économiques, sociales, écologiques, diplomatiques et sécuritaires. Les conflits entre populations, les migrations forcées, les contraintes d’accès aux services les plus élémentaires se trouvent exacerbés. Toutes les villes doivent donc relever des défis communs : s’adapter aux effets des changements climatiques, gérer les ressources indispensables (eau, nourriture) de plus en plus rares tout en accueillant toujours plus d’habitants et en assurant un même droit d’existence. Conjurer les peurs puisque plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des espaces urbanisés (Ils sont 327 millions de personnes qui parlent le français dans le monde, soit un habitant de la planète sur 20). L’urbanisation est une aspiration en particulier dans les régions francophones du continent africain. Mais alors, il a été relevé que ce sont les Maires, qui ont la responsabilité de relever les défis et de redonner la dignité à chacune et chacun de leurs administrés. Dans les politiques de décentralisations, c’est à l’échelle des villes que doivent surgir les solutions, parce que les villes sont aujourd’hui interdépendantes, qu’elles sont aux prises avec les problèmes globaux mais aussi parce qu’elles sont attachées à leur territoire, à leur région et aux ressources, en particulier agricoles.
Tirer profit de la Francophonie
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Au sortir de cette conférence Internationale Urbanisme en Francophonie, il en est ressorti qu’au-delà des différences, au-delà des frontières, il y a des projets à mener pour toutes ces villes et la Francophonie doit pouvoir ainsi promouvoir un urbanisme respectueux des climats et des cultures, attaché aux valeurs de liberté, de connaissance et de progrès, attentif enfin aux questions climatiques et environnementales ainsi qu’à la compatibilité avec le vivant. De ce fait, la Francophonie doit dès à présent porter une ambition pour les villes durables de demain. Elle peut mobiliser des expériences, des territoires, des techniques, des valeurs, mais aussi des femmes et des hommes capables de relever le défi le plus important de l’histoire de l’humanité. Elle dispose déjà, au travers de l’AIMF et du programme « Urbanisme en Francophonie », des outils capables de mener des échanges et des actions. Un tel urbanisme réunit dans ses ambitions et ses moyens les enjeux politiques, que les Maires ont posés, et les capacités techniques de les aborder. Il ne s’agit donc pas seulement d’envisager la fabrication de la ville de demain, mais de poser les conditions d’un cadre de vie respectueux du vivant. Car, au-delà des enjeux techniques, le sujet est donc politique, économique, environnemental et social. Il pose la question de la manière de vivre dans la ville, c’est-à-dire du vivre ensemble en harmonie et des valeurs en partage.
Les participants sont arrivés à la conclusion que la diplomatie des villes et la coopération de terrain doivent être pour les Maires le levain d'une francophonie toujours plus utile et innovante. Ils ont ainsi faire valoir la force de leur coopération pour les citoyens et l’espace francophone, et adresser un message aux Chefs d'Etat et de Gouvernement réunis qui se sont réunis au 29è Sommet de la Francophonie. Profitant de cette occasion, les Maires de Brazzaville, Douala, Libreville, Nouakchott et Terrebonne ont au sortir de la 3è conférence sur la préservation des forêts organisée par la Ville de Paris en partenariat avec l'AIMF et Cities4forests en présence de la Maire Anne Hidalgo et des experts tels que Laurent Tchagba et Arnaud Arnaud Ngatcha de riches échanges qui ont permis de poser les premières lignes d'une Déclaration commune à la Cop30 de Belém en s'appuyant sur les éclairages pertinents des intervenants. « Il a été question de changement de paradigme et économie circulaire ; filière bois et du rôle de la commande publique ; création de valeur comme levier clé de la préservation des forêts... », confiera Roger Mbassa Ndinè
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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