REAJUSTEMENT DU SMIG
Une autre concertation s’est tenue le 1er mars 2023. Elle visait à harmoniser les positions sur la question de la revalorisation du montant du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti à la suite de l’ensemble des propositions faites depuis les premières assises par les différentes parties prenantes de la tripartite : Gouvernement, Patronat et Travailleurs. Une fois de plus, la plateforme syndicale campe sur ses positions.
Alors que la Cameroon Working Forum (CAWOF), la plate-forme de l’intersyndicale maintient sa dénonciation pour clamer l’échec des négociations, non sans accusé le Ministre du Travail et de Sécurité Sociale (MINTSS) de vouloir faire un coup de force pour imposer la proposition du gouvernement dans un communiqué final signé unilatéralement tout en soutenant qu’en plus, elle viole l’article 62 de la loi N° 92/007 du 14 août 1992 portant Code du travail, une autre concertation s’est tenue le 1er mars 2023 entre le Ministre du Travail et les 12 présidents confédéraux des Travailleurs. Elle visait officiellement d’harmoniser les positions sur les propositions ayant déjà été enregistrées de l’ensemble des montants avancés par les parties prenantes de la tripartie (Gouvernement-Travailleurs et Patronat), au terme de la Commission Nationale Consultative du Travail (CNCT). Selon des discrétions de la cellule de de communication du MINTSS, les échanges visaient à lever les points d’ombre ou de mésentente qui sont véhiculés. Ainsi, il a été précisé que : - C’est la CNCT qui est l’instance qui recueille les propositions; - Le gouvernement n’a pas encore fixé aucun nouveau Smig; - toutes les parties devraient attendre le Décret du PM à qui a été acheminé le PV que les participants à la Commission statutaire du 08 février ont tous signés ; - Dans l’esprit du dialogue social et en raison du respect du tripartisme, des concertations ou consultations sur ce sujet pourraient se poursuivre en cas de besoin.
En réplique, la CAWOF qui ne regroupe onze (11) des douze (12) confédérations syndicales à l’exception de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC) a remis aussitôt sorti de cette concertation au gré du jour sa dénonciation. Dans un communiqué publié le 1er mars 2023, la plate-forme de l’intersyndicale conteste les signatures sus-évoquées : « Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) a présenté un Procès-verbal qui aurait été signé par toutes les parties ayant pris part à la Commission Nationale Consultative du Travail du 08 Février 2023. Document qui a été contesté par les Camarades membres du CAWOF présents à ladite rencontre du fait qu’en dehors de la dernière feuille portant leurs signatures et faisant office de validation par les parties, aucune autre page de ce procès-verbal n’a été paraphée. Ce qui est inimaginable pour tous ceux qui connaissent les règles universelles en matière de dialogue social ». Et de poursuivre que c’est une énième manœuvre du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) et de son équipe technique qui tentent ainsi d’instrumentaliser les confédérations syndicales. A cet effet, la CAWOF dit dénoncer la mauvaise foi de la partie gouvernementale et informer les travailleurs en particulier, et l’opinion publique nationale et internationale en général qu’il maintient la proposition des organisations des travailleurs du SMIG à 60 000 Fcfa adoptée après concertation avec les organisations des employeurs que sont le GICAM et ECAM.
Par ailleurs, elle exige que le procès-verbal sanctionnant les travaux de la CNCT du 08 février 2023, soient paraphés par toutes les parties prenantes au tripartisme cher à l’Organisation Internationale du Travail (OIT). En revanche, l’UGTC informe ses membres qu’après des échanges houleux, le représentant du MINFI a déclaré qu’il ne pouvait pas aller au-delà de 41 875 FCFA. C’est alors qu’il a été décidé de maintenir les deux propositions. Celle des confédérations syndicales des travailleurs et du Patronat qui était de 45 000 FCFA pour le secteur public et 60 000 FCFA pour le secteur agricole et les autres secteurs. Que c’est ce PV qui a été envoyé au Premier ministère pour arbitrage.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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