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LE GOUVERNEMENT INTERPELLÉ SUR SA SORTIE AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU

CRISE ANGLOPHONE


A la suite du passage du Cameroun devant le Groupe de Travail du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, dans le cadre dans le cadre de l’Examen Périodique Universel, le mardi 14 novembre 2023, à Genève, pendant 03 heures et 30 minutes, les leaders des organisations de la société civile camerounaise, ayant pris part, et réunis au sein de la Plate-Forme, « ACTION CIVILE 237» répondent par une déclaration constructive et sans concession.

Dans l’optique de se rassurer de la prise en compte des recommandations et suggestions de la Société Civile Camerounaises formulées sous forme de Rapports Alternatifs et présentés au Conseil des Droits de l’Homme, deux fortes délégations des leaders des OSC réunis au sein de la Plate-Forme, «ACTION CIVILE 237» ont participé aux travaux de la 44ème Session du Groupe de Travail. Conduite par Mme Maximilienne Ngo Mbe pour la Pré-session de septembre 2023, et par les Citoyens Dr Hilaire Kamga et Philippe Nanga pour la Session ordinaire, dans le cadre de l’Examen Périodique Universel (EPU) où le Cameroun représenté par la forte délégation du Gouvernement Camerounais (MINJUSTICE, MINDEF, SED, DGSN, MINREX, CDHC) avec pour porte-parole le Ministre des Relations Extérieures, Lejeune Mbella Mbella est passée le mardi 14 novembre 2023, dans la Salle 20 du Palais des Nations à Genève, pour la quatrième fois. Pendant 03 heures et 30 minutés (de 14h30 à 18h00), devant le Groupe de Travail du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDH), la situation du Cameroun a été examinée sur la base du rapport national – informations soumises par l’État du Cameroun, une compilation d’informations provenant de rapports d’experts des droits de l’homme, plus connus sous le nom de «Procédures spéciales», d’organes créés par des traités internationaux relatif aux droits de l’homme et d’autres organismes des Nations Unies et les informations provenant d’autres parties prenantes, y compris les organisations régionales et la société civile.

Des propos satisfaisants tout de même

ACTION CIVILE 237 relève que le Gouvernement Camerounais a répondu aux préoccupations de la communauté internationale formulées dans le cadre du 3ème Cycle de L’EPU en 2018. Notamment, celles formulées par des autres Etats, «tout en évitant des préoccupations fondamentales de la société Civile Camerounaise sur des points d’une importance sérieuse pour l’effectivité des droits de l’Homme au Cameroun». Les obligeant de signer cette déclaration qui reprend quelques sujets importants abordés dans le cadre de l’EPU du Cameroun, pour ensuite clarifier leur position afin de formuler des recommandations. Dans laquelle, elle «émet, clairement, de sérieuses réserves sur divers points du rapport présenté par le Gouvernement Camerounais». Même si elle prend acte de la déclaration du Gouvernement camerounais à continuer à coopérer avec les instances internationales et les Organisations Non Gouvernementales, pour faire avancer la cause de la protection et de la promotion des Droits de l'Homme au Cameroun ; Note avec satisfaction l’engagement du gouvernement camerounais d’assurer tout particulièrement des actions entreprises ayant permis l’amélioration de la situation des personnes en situation de handicap ; et de l’’annonce devant les Nations Unies, du processus déjà enclenché de révision de la loi anti-terroriste dans l’optique de la rendre plus conforme aux exigences des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Les pans de déceptions

En revanche, sur la Crise anglophone, ACTION CIVILE 237 dit avoir trouvé «le discours du Gouvernement camerounais ambiguë ». A l’instar de l’annonce d’un retour graduel des populations dans les villages et attribue la persistance de la terreur aux groupes armés séparatistes non étatiques qu’il qualifie de « terroristes » alors que les organisations de la société civile continuent de documenter de nombreuses violations graves des droits humains (exécutions extrajudiciaires, torture, arrestation et détention arbitraire, crimes de guerre…) et que des centaines de personnes sont toujours détenues, poursuivies ou jugées par des tribunaux militaires. Elle déplore, par ailleurs, l’accentuation du pourrissement de la situation par l’absence de la qualification juridique du conflit armé devant aboutir aux obligations imputables aux protagonistes. Par ailleurs, elle regrette les entraves des autorités camerounaises à tout processus de dialogue initié par certaines institutions ou des pays tiers (Canada et Suisse), alors même qu’il est de plus en plus évident que seul le dialogue entre belligérants est susceptible de mettre un terme définitif à cette crise qui continue de faire de nombreuses victimes, au moins 350 morts (civils, forces de défense et de sécurité, groupes armés non gouvernementaux), seulement pour les 10 premiers mois de l’année 2023.

Dans la tenaille des recommandations

En guise de recommandations sur la crise anglophone, ACTION CIVILE 237 : - Demande, avec insistance, aux forces armées gouvernementales et aux groupes armés non étatiques des régions anglophones de cesser immédiatement leurs attaques contre les populations civiles; - Condamne, avec la dernière énergie, toutes les violations des droits humains par les forces armées gouvernementales et ainsi que tous les crimes perpétrés par des groupes armés séparatistes ; - Condamne, avec fermeté, le fait pour le gouvernement camerounais d’entretenir des milices progouvernementales dites d’auto-défenses, sans statut juridique, aux fins de terroriser les populations dans les régions anglophones et lui demande de mettre immédiatement un terme à cette pratique inacceptable et contrairement aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains ; - Exige, avec détermination, que toutes les forces belligérantes dans le conflit du NOSO se conforment aux exigences du droit international humanitaire notamment aux Conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977 ; - Demande, avec insistance, au gouvernement camerounais de réparer tous les dommages et préjudices causés par ces massacres conformément à ses engagements internationaux prévus dans la section II des Principes de l’ONU concernant la réparation qui définit les obligations de l’Etat du Cameroun ; - Recommande fermement au Gouvernement camerounais de veiller à ce que les forces de sécurité respectent les normes du droit international applicables au cours de leurs opérations et que toute allégation de violation et d'atteinte aux droits de l'homme fasse l'objet d'une enquête rapide et des mesures prises pour lutter contre l'impunité et empêcher que cela ne se reproduise ; - Rappelle enfin aux parties en conflits (forces gouvernementales et groupes armés séparatistes) qu’elles sont liées par le Droit International Humanitaire (DIH) et doivent répondre des massacres sur les populations civiles ; - Exige avec insistance du Gouvernement camerounais d’engager immédiatement un dialogue sincère et sans condition avec les forces séparatistes pour parvenir à une paix durable dans le cadre de la crise anglophone, avec la facilitation/médiation d’une tierce partie.






Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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