LE GOUVERNEUR DU LITTORAL ALLÈGE LES RESTRICTIONS SÉCURITAIRES

INSECURITE DANS LA VILLE DE DOUALA

A la suite des mesures restrictives prises le 14 décembre 2022 pour juguler l’insécurité grandissante dans la ville de Douala, cinq jours après, le Gouverneur a fait une nouvelle communication cinq jours après pour le revoir. Est-ce un assouplissement ou une rétractation ?

Le Gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a fait une nouvelle une communication le lundi 19 décembre 2022 pour réviser les mesures conservatoires prises le mercredi 14 décembre 2022 pour lutter contre la montée d’une insécurité entretenue « par certains bandits manipulés » et qui avait eu pour effet de plonger les populations dans la psychose. Après concertation de son Etat-major, il va affirmer que les mesures prises ont été respectées dans son ensemble. « De manière globale, ces mesures sont respectées à plus de 80%», affirmera-t-il. C’est dire que cette assouplissement des mesures n’est ni une reculade ni une capitulation comme essaient de le véhiculer certains personnes sur les réseaux sociaux. Il s’agit simplement de donner suite aux doléances des syndicats de moto-taximen et des chefs d’entreprises du fait des désagréments que cela avait causé, face à l’incapacité des taxis de pouvoir satisfaire à la forte demande et à la confusion entrainée dans la saisie des motos cibles. Ainsi, le Gouverneur a ramené l’interdiction de la circulation des moto-taxis, qui s’étendait préalablement de 20h à 6H pour la nouvelle tranche horaire allant de minuit à 6h. Seulement au regard de ce que certains citoyens récalcitrants n’ont pas voulu obtempérés à ladite mesure et du fait que les Forces de Maintien de l’Ordre n’ont pas toujours fait la différence entre les propriétaires de moto à usage personnel et ceux à usage de moto-taxi, le Gouverneur a décidé que les propriétaires devraient passer dans les fourrières récupérer leurs motos après présentation des pièces justificatives et le paiement des frais de fourrière et amendes municipales.

Ainsi au total, 1280 motos ont été saisies. Soit 238 motos saisies à Douala 1er dont 150 mises à la fourrière municipale de cette Mairie et 88 entreposées dans les différentes unités de Police et Gendarmerie ; 150 motos saisies à Douala 2e ; 233 motos saisies à Douala 3e et 07 demandes de garde à vue adressée à Monsieur le Préfet du département du Wouri ; 258 motos saisies à Douala 4e ; et 401 motos saisies à Douala 5e. Pour les débits de boissons, la doléance des syndicats des propriétaires a aussi trouvé un écho favorable. Instruction a été donnée au Préfet de gérer au cas par cas et de veiller sur le respect des catégories des Licences d’exploitation. Et pour cause, il a été également insisté que la plupart de ces bars n’observaient pas les heures de fermetures édictées par la loi. Et de préciser qu’il faudra aussi appeler à l’ordre les cas des débits de boissons qui entretiennent des nuisances sonores pour les maisons d’habitation voisines. Toutefois, le Gouverneur a mis en garde les uns et les autres : «Tant que nous restons disciplinés, les autorités administratives aussi vont assouplir les mesures, mais en cas de récidive nous allons revenir avec des mesures draconiennes ».

Il est inéluctablement que ses mesures ont porté leurs fruits avec une sérénité quasiment retrouvée par les populations de la ville de Douala qui avaient été plongées dans une psychose à la suite d’une montée de l’insécurité dans les journées du 12 et 13 décembre. Insécurité partie sur un mouvement d’humeur des habitants du quartier Makea qui entendaient se venger de l’un de leurs camarades abattu lors d’une opération de démantèlement des foyers de vente et consommation des stupéfiants menée par les éléments de la Gendarmerie Nationale dans la nuit du 11 au 12 décembre dernier. Malheureusement, comme une trainée de poudre, ce mouvement d’humeur s’est répandu avec l’effet de dégradation de l’information, qu’un groupuscule de moto-taximen a utilisé pour parcourir la ville en propageant l’annonce du retour du phénomène des « Microbes » dont on imagine l’agressivité. Une manipulation des colporteurs de fausses nouvelles qui a réussi perturber la quiétude des populations et plonger les populations dans la psychose pendant 48 heures. Obligeant ainsi le Gouverneur de la région du Littoral de tenir une réunion de sécurité d’urgence. Et à instruire le Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou de prendre des mesures conservatoires allant du 14 au 25 décembre et éventuellement renouvelable : - Suspension de la circulation des moto-taxis dans la ville de Douala de 20h à 06h ; - Fermeture des débits de boissons et des salles de jeux et bars dans certains quartiers cibles ; - Interpellation systématique des colporteurs de fausses nouvelles y compris dans les réseaux sociaux et leurs complices et leur déferrement devant les parquets compétents ; et - Interdiction du port de machettes, couteaux et autres objets tranchants et contondants.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com

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