LE HALL DE L’AÉROPORT INTERNATIONAL DE DOUALA INONDÉ PAR LES PLUIES

AÉROPORT DU CAMEROUN

Les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale économique le vendredi 15 septembre 2023 ont causé d’énormes dégâts dans la ville de Douala. Détruisant des infrastructures, ouvrages et faisant de nombreuses victimes, parmi lesquels les passagers se trouvant au hall de l’Aéroport international de Douala.

C’était un spectacle déshonorable que les usagers de l’Aéroport International de Douala ont vécu le vendredi 15 septembre 2023 dans le hall d’embarquement. Alors qu’une pluie diluvienne se déversait sur la capitale économique, faisant sortir les cours d’eau de leurs lits au point d’envahir les chaussées des différentes artères des voiries urbaines, rendant difficile voire impossible la circulation aussi bien des piétons que des automobilistes, causant d’énormes dégâts à l’instar de la destruction de plusieurs ouvrages et infrastructures au point de faire plusieurs victimes parmi lesquels des sans-abris, mais aussi créant la débandade dans le hall de l’Aéroport International de Douala. Les passagers des différents vols prévus ce jour, après avoir bravé ces fortes pluies pour regagner le hall de cette plate-forme aéroportuaire ne s’imaginaient pas que leur calvaire serait encore plus grand. Puisque l’étanchéité de la toiture avait cédé, laissant les eaux de pluies dégouliner de partout, sans qu’il n’ait un seul coin où il était possible de s’abriter. Non seulement les usagers étaient trempés, mais leurs bagages aussi. Entrainant un désagrément les plus scandaleux.

Au regard de l’ampleur de ce cliché lugubre qui a été présenté aux voyageurs du monde entier, le Département de la communication des Aéroports Du Cameroun (ADC) s’est contenté en fin de journée de publier un communiqué laconique pour se justifier. Ainsi on apprendra que «dans le cadre de l’exécution des travaux de maintenance préventive du système d’étanchéité de l’Aéroport International de Douala, menés par l’entreprise ALLPro, une bâche réceptacle a cédé laissant s’échapper de l’eau dans le Hall de l’aéroport ». Avant de s’excuser : «ADC SA tient à s’excuser auprès des usagers pour les désagréments causés par cet incident ». Non sans annoncer aux usagers que même si l’arrêt des pluies a coïncidé avec l’arrêt de l’inondation du hall, il «les rassure du retour à la normale, car l’incident a été rapidement maîtrisé par les équipes opérationnelles». Ce n’est pas le premier incident du genre. En mai 2022, toujours à la suite d’une forte pluie, la salle de livraison des bagages de l’aérogare passagers de l’Aéroport International de Yaoundé-Nsimalen avait été envahie par les eaux au point de perturber sérieusement le service. Un incident qui avait suscité l’ire des passagers. Dans un communiqué signé du Directeur générale des ADC SA, Thomas Owona Assoumou, il justifiait cette inondation par le fait d’«une défaillance d’une canalisation d’alimentation en eau du réseau incendie».

Il ne fait pas de doute que l’Aéroport International de Douala est vieillissant. Mise en service depuis 1977, cette plateforme aéroportuaire a besoin d’une cure de modernité. On se souvient qu’en 2016, l’Airlines Opérations Commitee (AOC), le regroupement des Compagnies aériennes desservant cet aéroport avait lors d’un mouvement d’humeur pacifique adressé une lettre ouverte demandant la rénovation complète de cet aéroport dont aucun aspect ne répondait plus aux normes. Ce qui avait eu l’avantage de pousser le Gouvernement à obtenir un appui financier de l’AFD d’un montant de 30,2 milliards FCFA pour les travaux en rapport avec le plan triennal d’urgence (2016-2018) devant conduire à la rénovation et la modernisation du combinat aéroportuaire de Douala. Au final, les usagers sont toujours sur leur faim. Et chaque jour révèle son lot de manquements pour que les aéroports du Cameroun en général et de Douala en particulier répondent aux normes internationales. Par exemple, jusqu’à très récemment, les aéroports internationaux de Douala et Yaoundé n’étaient toujours pas pourvus d’une connexion Wifi gratuit.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com

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