REUNION BILATERALE CUD – CAD 6è
Dans le cadre de sa tournée dans les Mairies des Communes d’Arrondissement de la ville de Douala dont il a la destinée de développement, Roger Mbassa Ndinè, pour sa 4è escale, est allé à la rencontre de son homologue de la Commune d’Arrondissement de Douala 6è et de ses forces vives. Comme à chacune de ses étapes, l’accueille était chaleureuse, l’initiative appréciée et les échanges qualifiés de manne pour la perspective de transformation et de modernisation de cette collectivité territoriale.
La Commune d’Arrondissement de Douala 6è (CAD 6è) est une collectivité territoire décentralisée étoilée de 27 îles et de 47 campements. Elle est essentiellement menacée de disparition. Pour sauver cette localité îlienne et d’une superficie majoritairement maritime, le Président de la République, Paul Biya avait pris l’engagement en 2004 de la construire. C’est ainsi qu’il va créer par Décret présidentiel n°92/187 du 1er septembre 1992 portant création de nouveaux arrondissements et districts, l’Arrondissement de Douala 6è et la Commune d’arrondissement éponyme afin d’intégrer l’ancienne arrondissement de Manoka et sa commune rurale dans la dynamique de développement et de croissance de la Communauté Urbaine de Douala créée en 1987 afin de la faire passait ainsi de quatre Communes d’arrondissement à six communes d’arrondissement qui la composent. Depuis lors toutes les grandes annonces gouvernementales et même communautaire pour améliorer les condition de vie de ses 300 ménages recensés étaient jusqu’ici un mirage. En février 2018, Louis Paul Motaze, alors Ministre de l’Economie de la Planification et l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) a effectué une descente à Manoka, chef-lieu de cette Arrondissement pour la restitution du Document de Développement Economique et Social (DDES) de l’Arrondissement de Douala 6è. Il s’en suivra le protocole d’entente pour la construction dans un délai de 18 mois et pour un montant de 779 977 382 Fcfa d’une unité de production de glace et de conservation des produits de pêche dans l’optique de la réduction des pertes post-capture qui sont évaluées à près de 60% du fait du manque des moyens de conservation. Un projet prioritaire et indispensable puisque la pêche est l’activité principale. Émerveille par la richesse écologique de cette commune insulaire qu’il découvrait et fait citoyen d’honneur de l’île de Manoka, Louis Paul Motaze avait promis de rendre fidèlement compte au Premier Ministre et au Chef de l’Etat de ce qu’il a vu afin qu’un accent soit mis sur le désenclavement et la relance des activités socio-économique avec pour point d’ancrage sur : - La redynamisation de l’activité économique, la construction des infrastructures socio-économiques, la protection de l’environnement et la promotion de l’identité camerounaise. Malheureusement, il sera muté en 2019 au Ministère des Finances et la promesse de « construction de l’île de Manoka » va s’évanouir.
Il a fallu l’arrivée de la décentralisation avec l’élection du Maire de la ville de Douala pour voir quelques soubresauts d’investissements prioritaires réalisés. A l’instar de la dotation d’un groupe électrogène de grande puissance qui permet de l’électrifier l'île de Manoka, la construction d’une adduction d’eau potable et l’installation d’un réseau de distribution locale, la construction d’une ruelle cyclable en pavés. Ce qui a fait du Maire de la ville non seulement un citoyen d’honneur de cette île, mais qualifié par toutes les forces vives qui ont participé à la rencontre bilatérale CUD-CAD 6è du 3 novembre 2022 tenue à la salle Tobbi Kouoh de l’hôtel de ville de Douala de «Dieudonné». Enguise de «bienfaiteur»Le Sous-préfet de l’Arrondissement de Douala 6è, Walter Anang Ndong Wallang va témoigner : « Monsieur le Maire de la ville de Douala, si vous vous souvenez, après votre brillante élection, je vous avais soufflé à l’oreille que n’oubliez pas Manoka. Vous nous avez vraiment honorés pour les œuvres que nous voyons sur le terrain». Et de faire cette confidence: « Comme a dit un des Chefs traditionnels, lorsqu’on vous affecte à Manoka, vous avez l'impression que c’est une sanction disciplinaire. Lorsqu’on vous arrivez dans une localité qui n’a ni route, ni électricité ni eau potable, vous avez vraiment le sentiment que c’est une affection disciplinaire. Je vous dis sincèrement merci parce que Manoka a désormais l’éclairage, l’eau potable et le pavage de l’axe qui va du débarcadère au centre administratif sont une réalité ». Et de poursuivre : « Depuis mon arrivé à Manoka, je m’investis entièrement sur l’accélération du développement. Et je suis heureux de constater que pendant mon séjour, je vois comment les choses changent positivement sous mes yeux ».
En dépit de ce tableau quelques peu améliorant, cette rencontre bilatérale a permis d’échanger de manière plus approfondi sur le Pan de Développement Intégré de la Commune d’Arrondissement de Douala 6è afin de débattre sur les projets prioritaires à réaliser à court, moyen et long terme. Les représentants des populations participants étaient heureux d’apprendre que le Port Autonome de Douala (PAD) à un projet à l’horizon 2040 d’extension du port de Douala-Bonabéri à Manoka avec la construction d’une plateforme portuaire en eau profonde pour l’accostage des grands navires. Mais ils ont réclamé au-delà du groupe électrogène qui alimente le chef-lieu Manoka qu’il soit priorisé l’avènement des lignes de transport en énergie électrique de haute tension et moyenne tension qui est perçu comme l’atout pouvant déclencher un développement véritable avec l’installation des grands projets industriels qui sont annoncés. La sonnette d’alerte a été donnée avec le trait de côte de l’île de Cap Cameroun qui s’est rétrécit de près de 420m entre 2000 et 2020, menaçant la disparition de cette île du fait de l’érosion côtière due au relèvement du niveau de la mer et d’autre part à l’érosion aux activités de déforestation de la mangrove. A cet effet, le Maire de la ville de Douala a annoncé des projets de reboisement en vue avec certaines partenaires à l’instar de l’Ong francaise Planète Urgence et la société Total Energies à travers une méthodologie ROOTS de restitution du stock sédimentaire. De même, ils ont appris que plusieurs projets piétinent du fait des lenteurs prestataires. Il s’agit de la construction d’une barge par le Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC), la livraison des motos électriques pour faciliter la mobilité sur l’île, l’installation et alimentation en énergie électrique de Cap Cameroun, et les travaux complémentaires du débarcadère-embarcadère de Manoka. Les élus du Conseil régional, Conseil communautaire et Conseil municipal se sont félicités de la mise sur pied du Comité Spécial de Planification et Appui au Développement Urbain à la CAD 6è qui est élargie aux administrations compétentes de penser cette modernisation. Il a l’élaboré 15 projets prioritaires pour des investissements concrets et réalistes dans les îles : Grand Toubé, Kombo Moukoko, Manoka Centre, Sandje 1 et 2, Cap Cameroun, et Mbengue Dikoumé. Toutefois, le Sous-préfet ne s’est pas empêché de plaider pour la construction d’un internat au lycée bilingue de Manoka afin de permet aux enfants des autres îles de pourvoir poursuivre leurs études secondaires, car faute de lieu d’hébergement, la scolarité des enfants des 26 autres îles s’arrête à l’option de leur CEP ou FSLC (l’équivalent dans le cycle anglophone), mais aussi des habitations de fonctionnaires pour permettre la résidence des agents de la fonction publique qui y sont affectés. A cet effet, le Maire va annoncer la construction d’une cité municipale et l’acquisition de deux pirogues pour le transport fluvial et quotidien des biens et des personnes. Au regard de tous les projets retenus et que le Mairie de la ville entend accompagner la CAD 6è dans la réalisation, le Maire de Manoka, Ernest Edimo n’a pas pu cacher son émotion pour qualifier doublement son homologue Roger Mbassa Ndinè de «Dieudonné», allusion au messie et à «Dieunedort» allusion à l’accent qu’il entend encore mettre pour le développement de cette commune de Douala 6è dont il a porté la Dotation Générale de Financement de moins de 100 millions FCFA à 357 millions FCFA en plus des appuis additionnels hors DGF de la CUD qui peuvent porter globalement cet accompagnement à 500 millions FCFA.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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