MOTO-TAXIS
Les transporteurs par motocycle à titre onéreux communément appelé moto-taximen ont jusqu’au 15 septembre 2024 pour se conformer aux exigences de la Mairie de la ville de Douala afin de continuer à exercer dans ce secteur d’activité.
Depuis sa prise de fonction en mars 2020, l’exécutif de la Mairie de la ville de Douala s’est engagé dans des opérations visant entre autre à l’assainissement, la professionnalisation du secteur de transport par motocycle à titre onéreux communément appelé au Cameroun «moto-taxi» ou «Benskin». L’objectif était de lutter contre le désordre urbain et surtout faire de Douala, une ville moderne et attractive. Malheureusement, ce secteur d’activité pour lequel tout le monde est unanime qu’il y règne un capharnaüm. Malheureusement comme ses prédécesseurs, toutes les actions menées certes de manière pédagogique, méthodique, et même concerté avec les acteurs du secteur ne portent pas les fruits escomptés. A l’instar de l’accompagnement des syndicats pour la formation et l’obtention du permis de conduire, la construction des zones de stationnement pilote,… Depuis l’interdiction des contrôles routiers au lendemain de la décision révisant à la hausse le prix du carburant à la pompe, les acteurs du secteur ont replongé dans un incivisme criard. On observe que le port du chasuble des différents regroupements n’est plus une priorité. Qu’ils outrepassent progressivement les zones interdites à l’instar de Bonanjo. Puisqu’à défaut de circuler subrepticement dans cette zone interdite, de plus en plus ils ont repoussé les limites de leur zone interdite qui étaient la Cathédrale ST Pierre et Paul (au niveau de l’entrée de l’Université Catholique St Jérôme) pour aller charger au niveau de l’ancien DHL (ou Banque Atlantique).
Ces quelques clichés qui sont loin d’être exhaustifs, montre à suffire qu’il y a urgence d’une reprise en main des autorités administratives qui restent indolentes pour ne se réveiller que lorsque la situation sera dans une phase non-retour. Le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè monte à nouveau au créneau en signant le 4 juillet 2024 un communiqué dans lequel il informe l’opinion publique en général et les conducteur des moto-taxis en particulier qu’à compter du 15 septembre 2024, seuls les conducteurs de moto-taxi régulièrement identifiés dans la plateforme numérique de la Mairie de la ville et arborant une chasuble agrée de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) seront autorisés à exercer leurs activités dans le périmètre urbain de la ville de Douala. A cet effet, les conducteurs des moto-taxis sont par conséquence invités à se faire identifier gratuitement dans les centres communaux bien définis. Les pièces minimales exigées sont : - la Carte Nationale d’Identité (CNI), le permis de conduire de catégorie A en cours de validité, - la Carte grise. Il faut dire que c’est une opération que mène la CUD depuis des années avec la collaboration étroite des syndicats des moto-taxis. Seulement, il est donné de constater que sans contrainte, cette opération piétine. Même si tous les Doualais apprécient à sa juste valeur cette décision, ils restent très sceptiques quant à sa capacité d’être menée à bon escient.
Les avantages de l'opération d'assainissement
Lorsqu’on sait que par le passé l’implication du politique est aussi l’un des tendons d’Achille à la réussite de cette opération d’assainissement de ce secteur d’activité. Tolérance administratives et fébrilité en cette veille d’une année électorale conduisent très souvent le Gouvernement à instruire l’arrêt de cette opération pour éviter de susciter le mécontentement d’une frange de l’électorale qu’on estime stratégique et décisive. Surtout qu’on sait qu’elle peut être facilement enrôlée dans les mouvements de revendications politiciennes. Mais à la CUD, on est plus que jamais déterminé d’aller jusqu’au bout. Surtout que cette fois l’opération est bien pensée et bien menée pour que le conducteur de moto-taxi se retrouve dans un partenariat gagnant-gagnant. Notamment en digitalisant le processus à travers un mémorandum d’entente signé entre la CUD, MTN Camerooon et Mobile Money Corporation. Qui consiste de concert avec les différents syndicats du secteur à l’aménagement des aires de stationnements pour mototaxis dans les encablures des carrefours de forte affluence, la formation des conducteurs et l’obtention des permis de conduire, de procéder à l’identification numérique et visuels des acteurs du secteur (moto-taximen notamment) par des numéros d’identification, l’attribution d’un Code barre de sécurité, l’attribution des chasubles avec des couleurs spécifiques par arrondissement, la facilité de paiement par le mobile money des frais de transport pour les usagers et les différentes prestations fiscales, CNPS,…pour les propriétaires des motocycles. Pour ne citer que ces quelques aspects.
Il a aussi permis de développement des solutions innovantes en utilisant l’opérateurs Mobile Money comme mode alternatif de collecte des droits, taxes et divers fonds par la CUD ; - La protection de l’environnement ; - La mise à disposition de services technologiques correspondant aux besoins de la CUD ; - La collaboration dans le cadre de la gestion des accidents des moto-taximen à l’aide du Mini-Samu que la CUD a permis à l’Hôpital Laquintane de Douala de Déployé dans les artères de la cité capitale économique, mais aussi d’autres urgences et même des catastrophes qui pourraient frapper la ville. Ce programme de professionnalisation et d'assainissement du secteur des transports par motocycle à titre onéreux a l’onction des autorités administratives à l’instar du Préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo. Qui a reconnu que cette initiative qui vient résoudre un épineux problème sur lequel il avait entamé une profonde réflexion. C’est pourquoi, il avait appelé à l’adhésion de tous les acteurs de ce secteur d’activité à ce projet. «Tous ceux qui tournent autour de cette activité de transport par motocycle à titre onéreux dans notre périmètre urbain, comme un seul homme, doivent saisir cette opportunité que nous offre la CUD et ses partenaires MTN Cameroun et Mobile Money Corporation», avait-il lancé.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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