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LE MAIRE MBASSA NDINÉ DANS LE CHAUDRON DE LA COMMUNAUTÉ DU GRAND-NORD

DOUALA


L’opération de rencontres des composantes sociologiques vivantes dans la ville de Douala entamée depuis l’année dernière par le patron de l’exécutif municipal de la Communauté Urbaine de Douala a repris cette année avec l’invitation des ressortissants du Grand Nord. La rencontre a eu lieu le samedi 18 mars 2023 à la Salle de Fête d’Akwa. Une occasion pour cette communauté de déplorer le traitement à part qui leur est réservée dans cette cité capitale économique.




Dans le cadre des visites des Cantons traditionnels du Wouri et des Communautés ressortissantes des autres régions du Cameroun installées à Douala que le Maire Roger Mbassa Ndinè a entrepris depuis l’année dernière, il a répondu le samedi 18 mars 2023 à la Salle de fête d’Akwa à l’invitation de la composante sociologique du Grand-Nord. Accompagné de tous ses adjoints et quelques très proches collaborateurs, la délégation conduite par le Maire Roger Mbassa Ndinè a reçu un accueil féérique des filles et fils des trois régions septentrionales (Adamaoua, Nord, et Extrême-Nord) qui sont sortis en grande formation avec les chefs des communautés, les leaders religieux, les élites, et les groupes de danses folkloriques représentant la diversité culturelle de cette partie du Cameroun. Pour les deux parties, cette rencontre historique et qui a été qualifiée de première d’un exécutif de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) avait les allures d’une opportunité à saisir dans la perspective de régler mutuellement les incompréhensions qui commençaient à créer d’énormes fractures sociales. Ce d’autant plus que les ressortissants du Grand-Nord, sont accusés à tort ou à raison dans l’imagerie populaire d’être parmi ceux qui entretiennent l’insécurité, l’insalubrité et le désordre urbain avec des constructions anarchiques. Une stigmatisation qu’il faut déconstruire dans le processus entamé par l’exécutif de la Mairie de la ville de Douala dans la construction d’une cité capitale économique moderne où doit régner de manière efficiente la paix, la prospérité, la sécurité sociale et le vivre ensemble. Au regard de leur démographie qu’on estime à plus d’un million d’habitants et de leur représentativité dans tous les secteurs d’activités aussi bien formel qu’informel, cette communauté du Grand-Nord dont on retrouve les ressortissants dans les hautes fonctions administratives, politiques et religieuses a, en en point douter, un poids considérable sur l’échiquier politique et économique de la ville de Douala.



Interventions musclées


A cela s’ajoute le rôle historique que cette communauté a joué dans la construction de cette cité. Et que les élites se sont fait fort de rappeler dans leurs différentes interventions. « En parcourant l’histoire de cette ville, il ressort que nos parents y étaient installés avant le protectorat allemand de 1884. Plus précisément dans le village Bonakou du canton Akwa. Quelques années plus tard, dans l’exécution du plan d’urbanisation de l’époque, ils se sont vus transférer dans ce qui servait lieu de quartiers périphéries de la ville de Douala ». Et de préciser que : « Cette mythique Salle de fête d’Akwa, dans laquelle est organisée cette rencontre, est le fruit de la main d’œuvre de toutes les communautés qui étaient installées dans cette ville ». Raison pour laquelle, la plupart des intervenants ont profité pour poser des revendications et doléances qui permettront de se voir considérer comme une population à part entière et non comme une population à part de cette belle cité capitale économique. Avec un Secrétaire Général des Services du Gouverneur de la région du Littoral, Un Archevêque Métropolitain de la ville de Douala, des adjoints aux Maires dans des Communes d’Arrondissement de Douala 2è, et 4è, des présidents des structures de bases des partis politiques aussi bien du parti au pouvoir que de l’opposition, ils ont solennellement solliciter une place d’adjoint de Maire de la ville de Douala. Non sans faire remarquer que : «Toutes les autres communautés sont représentées dans l’exécutif municipal sauf la nôtre». Last but not de least, les ressortissants du Grand-Nord ont déploré qu’ils soient toujours l’une des grandes victimes des déguerpissements forcés soit pour utilité publique soit pour des besoins privés qui sont perpétrés dans cette ville. A l’instar des quartiers tels que Fret aéroport, Bois des signes, Essengue,… Et d’interpeller le Maire de la ville dont les services viennent de lancer une opération de répression des constructions dites anarchiques dont ils sont majoritairement des victimes.



Apaisement


En réplique, le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè a d’emblée calmé cette levée de bouclier en déclarant sans fioriture que «Beaucoup d’entre vous, sont issus des familles qui sont installées dans cette ville depuis des décennies. A cet effet, vous êtes chez vous ici à Douala, parce que vous faites parties des composantes sociologiques qui ont contribué à construire cette ville ». Et par la suite a présenté les actions déjà menées pour améliorer les conditions de vie des populations et dans les perspectives celles à venir. A cet effet, il a appelé à la contribution efficiente de cette importante communauté dans la réalisation du programme de développement 2023-2025 de l’exécutif communautaire dont il a présenté quelques grands axes qui partent de la lutte contre le désordre urbain aux grands chantiers de modernisation de cette cité capitale économique en passant par la lutte contre l’insécurité grandissante du fait de l’hospitalité légendaire de cette ville qui accueille par semaine un flux important des populations de plus de 200 000 nouvelles personnes venant de tous les autres villes du Cameroun. Et de reconnaître que « Je pense que les ressortissants du grand Nord sont conscients que les solutions ne seront pas immédiates, car les problèmes posés sont très sérieux pour les traiter avec légèreté ». Et de conclure : «Au-delà de ses préoccupations générales sur lesquelles nous sommes tous d’accord, il y a les attentes spécifiques des communautés du Grand-Nord qui vont nécessité d’engager le dialogue. Là où nous pouvons trouver des solutions immédiates nous irons vers la mise en œuvre de ses solutions, pour les autres, nous allons maintenir le dialogue permanent ».



Mathieu Nathanaël NJOG






Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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