DECENTRALISATION
A la veille de la rentrée scolaire 2024-2025, la recommandation faite aux Collectivités Territoriales Décentralisées par le Ministre, George Elanga Obam lors de la clôture de la célébration de la 13è Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local le 14 août 2024 à Douala pour une implication efficiente dans une scolarisation effective et de qualité pour un système d’éducation et de formation inclusif.
L'Union Africaine a suggéré aux États membres pour la 13è édition de la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local, une réflexion autour du thème: « Etablir un système d'éducation et de formation solide ancré dans les réalités de l'Afrique au niveau local». Il s’agissait de mettre en place une plateforme de travail et de dialogue avec les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD), en vue d'une meilleure contribution à la mise en œuvre du thème choisi par les Chefs d'Etats et de Gouvernements de l'Union Africaine pour l'année 2024 : «Eduquer une Afrique adaptée au 21ème siècle: construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, qualitatif, durable et pertinent pour l'Afrique». Dans cette optique, le Ministre de la Décentralisation et du Développement Local (MINDEVEL), Georges Elanga Obam a souligné qu’«Il est donc important que les Collectivités Territoriales Décentralisées prennent des dispositions avec les administrations sectorielles compétentes, en vue d'assurer l'alimentation scolaire aux élèves les plus démunis, afin d'éviter le décrochage scolaire». Parce qu’il a été donné de constaté qu’en Afrique, de nombreux élèves sont contraints d'abandonner leurs études et quitter l'école prématurément, en raison de ce qu'ils n'arrivent pas à s'alimenter normalement. Comme le dit si bien un adage connu de tous : « Ventre affamé, n'a point d'oreilles».
Autrement dit, l'alimentation scolaire est une garantie pour les enfants d'avoir accès à des repas équilibrés, qui ont des impacts positifs sur l'éducation à la santé et à la nutrition. Dans la perspective d'apporter des solutions pérennes à l'alimentation en milieu scolaire, les CTD à qui l'Etat a transféré certaines compétences en matière agricole, devraient encourager l'agriculture au niveau local, et créer ainsi un cercle vertueux sur l'éducation des jeunes à la protection de l'écologie et de la biodiversité. Ce d’autant plus que la création des fermes rattachées aux écoles primaires, en particulier dans les villes intermédiaires, pourrait également être l'une des réponses à cette problématique. L’Arrêté du 26 juin 2024 du Ministre des Enseignements Secondaires (MINESEC) précisant les conditions et modalités techniques d'exercice des compétences transférées par l'Etat aux régions en matière d'enseignement secondaire entre dans cette option. «Dès lors, sous l'impulsion du Ministère des Enseignements Secondaires et en concertation avec les Conseils Régionaux, cette compétence doit utilement être mise en œuvre dans l'optique de son exercice dès la rentrée scolaire 2024-2025 », a instruit Georges Elanga Obam. Il est donc important que les CTD prennent des dispositions avec les administrations sectorielles compétentes, en vue d'assurer l'alimentation scolaire aux élèves les plus démunis, afin d'éviter le décrochage scolaire. Parce que la décentralisation de la gestion de l'éducation et de la formation au Cameroun est l'option gouvernementale dans un contexte où les Collectivités Territoriales Décentralisées doivent assumer pleinement le développement de l'éducation.
Transfert de la gestion de l'Education aux CTD
En effet, depuis la révision constitutionnelle du 1996 jusqu'à l’adoption de la Loi n° 2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées, l'Etat a transféré aux Collectivités Territoriales Décentralisées, des nombreuses compétences parmi lesquels la gestion de l'éducation de base et des enseignements secondaires. A cette loi, s'ajoute la loi n° 98/004 du 14 avril 1998 d'Orientation de l'Education accordant aux Collectivités Territoriales Décentralisées le pouvoir de gestion de l'éducation au Cameroun. Elle admet la co-gestion de l'Education de Base et des Enseignements Secondaires, suivi des moyens de fonctionnement comme le paquet minimum dans les écoles primaires et maternelles. Elle admet le concours des Collectivités Territoriales Décentralisées quant à la gestion de l'Education. L'article 02 de cette loi précise que l'Education est une grande priorité nationale pour l'Etat. Ainsi, elle précise en son article 07, que l'Etat garantit à tous l'égalité de chances d'accès à l'éducation sans discrimination de sexe, d'opinion politique, philosophique et religieuse, d'origine sociale, culturelle, linguistique ou géographique. Mais aussi, le Décret n°2001/041 du 19 février 2001 portant Organisation des Etablissements Scolaires Publics et fixant les attributions des responsables de l'administration scolaire évoque concurremment à l'Etat, le principe de la participation des CTD à la création et à la gestion des écoles.
Dans la même veine, une réflexion est engagée pour arriver à faire des propositions sur l’adaptation des programmes scolaires non seulement aux réalités de l’environnement local mais aussi aux mutations actuelles qui constituent les défis de la société camerounaise. L’association faitière des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) se dit être prête à jouer sa partition dans l’exercice de mise en œuvre de la décentralisation en général et de la décentralisation éducative en particulier. «C’est donc dire que les Collectivités Territoriales Décentralisées occupent une place de choix, dans la marche de la Décentralisation au Cameroun. Et par conséquent, doivent avoir à cœur de jouer pleinement leur rôle dans le développement des territoires, et portant le développement national, en vue de la satisfaction des besoins des populations », a reconnu Valentin Epoupa Bossambo, le Maire de la Commune d’Arrondissement de Douala 3è, représentant du président national de l’Association des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC). Pour sa part, le Président du Conseil régional du Littoral a énuméré des actions et des réalisations menées dans de nombreux lycées et collèges de sa région, et ce dans les quatre départements de son territoire compétence pour montrer qu’il est avant-gardiste avec la thématique générale de la célébration de cette année, qui porte sur l'éducation. «Nous en sommes pleinement conscients du rôle qui est le nôtre, en tant que acteurs de premier plan de ce processus dans la région du Littoral, en vue de sa conduite réussie, pour le plus grand bien de nos populations. Nous en prenons l'engagement solennel», déclarera Polycarpe Banlog, Président du Conseil Régional du Littoral.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .
Comments