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LE MINISTRE DES FINANCES APPELLE À UN PATRIOTISME ÉCONOMIQUE

BUDGET 2023


Le Ministre des Finances a présidé les 16 et 17 janvier 2023 à Douala la cérémonie de lancement solennel et officiel du budget de l’Etat et des autres entités publiques au titre de l’exercice 2023. Adoptée et promulguée, à la somme de 6245,1 milliards FCFA, elle est exécutoire et exécutable depuis le 1er janvier. Avec en prime, 350 milliards FCA attendues d'un élargissement de l'assiette fiscale de toutes les controverses

L’exécution efficiente de la loi de finances suppose la mise en place de dispositifs et procédures adéquats et traditionnellement la circulaire portant exécution du budget nous en donne les indications. C’est dire toute l’importance de la cérémonie de lancement officiel du budget de l’Etat et des autres entités publiques. Puisqu'elle permet d'expliquer les contours et les innovations du budget. Depuis l’exercice depuis 2019, le Ministre des Finances, Louis Paul Motazé s’est fait le devoir de présider personnellement dans le chef-lieu d’une région choisie ce lancement qui était fait avant par les techniciens de ce département ministériel. Avec une loi de finances 2023 qualifiée d’asphyxiante au regard de l’élargissement de l’assiette fiscale et d’une pression fiscale que devra subir les populations et notamment ceux les moins nantis qui sont les plus nombreux, il est de bon ton de réunir tous ceux qui sont les acteurs de l’exécution du budget partant des ordonnateurs, maîtres d’ouvrages, maîtres d’ouvrages délégués, opérateurs économiques, élus locaux, responsables des services déconcentrés des Ministères chargés des Finances, de l’Economie et des Marchés Publics pour un échange fructueux. Surtout que leurs rapports sont émaillés de malentendus et de certaines difficultés dans le processus. Cette cérémonie qui s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement technique que le Ministère des Finances (MINFI), en collaboration avec d’autres départements ministériels notamment le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), le Ministère des Marchés Publics (MINMAP) et le Ministère de la Décentralisation et du Développement Local (MINDEVEL), permet d'assurer autant peu soit-il un éclairage aux acteurs de la chaîne budgétaire en vue d’une exécution optimale des lois de finances de la République. Surtout qu'à l'occasion les hauts responsables de ces départements ministériels à travers des exposés techniques apportent un début de réponse aux interrogations qui surgissent régulièrement dans l'application de la loi de finances. Ils portent respectivement sur la circulaire d’exécution du budget, les principales innovations fiscales, douanières et comptables, le Budget d’Investissement Public (BIP) et les mesures d’optimisation de la commande publique. « La cérémonie de lancement du budget donne l’occasion à tous les intervenants d’échanger sur les difficultés rencontrées dans l’exécution quotidienne des lois de finances aussi bien dans les services centraux qu’au niveau déconcentré. Elle pose les bases d’un dialogue de gestion horizontal et vertical, que je voudrais permanent pour un pilotage et une gestion concertés des budgets publics », précisera Louis Paul Motaze.



Pour soutenir la mise en œuvre de ces politiques publiques, l’enveloppe globale de la loi de finances de l’exercice 2023 est de 6 345,1 milliards FCFA contre 6 080,4 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de 264,7 milliards en valeur absolue et de 4,4% en valeur relative. Promulguée le 27 décembre 2022, elle est exécutoire et exécutable depuis le 1er janvier 2023. Mais les Camerounais sont sur le qui-vive. Tellement, les observatoires avertis ont tiré la sonnette d'alarme pour dire qu'elle va mettre une pression fiscale sans pareil dans un environnement déjà très difficile avec une inflation sans cesse galopante. « Le budget tient compte du contexte. Il vous souvient qu’en 2020 lorsqu’il y avait la pandémie au Covid-19, nous avons baissé le budget de près de 500 milliards FCFA. C’est dire que s’il est en baisse ou en hausse c’est que les circonstances l’exigent » Cyril Edou Alo’o, le Directeur Général du Budget. Et d’ajouter : « Il y a eu des mesures nouvelles inscrites en loi de finances qui permettent d’entrevoir des hausses des ressources. Et il y’a également des contraintes en terme de dépenses qu’il faut assumer. Lorsqu’on fait le rapport entre les deux, on obtient le chiffre que vous avez. Il n’est pas avancé au hasard. Il résulte des analyses très pointues des préoccupations du gouvernement en matière de dépenses et de recettes ». Seulement, il convient d’indiquer que sa mise en œuvre va s’effectuer dans un contexte particulièrement difficile marqué par la persistance sur l’économie des effets négatifs de la crise russo-ukrainienne. Provoquant un choc économique mondial qui a touché tous les pays importateurs de produits de base en général, et le Cameroun en particulier. Entraînant une vie de plus en plus chère marquée par des prix des denrées alimentaires hors de prix qui pénalisent encore de manière disproportionnée les franges de la population les plus vulnérables, surtout dans les zones urbaines. Dans ce contexte, les intervenants ont rassuré que l’action du Gouvernement s'est voulu plus que jamais orientée vers l’amélioration de la compétitivité et de la productivité de l’économie ; la lutte contre l’inflation, la préservation des couches sociales contre la vie chère, la veille sanitaire dans le cadre de la lutte contre les épidémies et les pandémies, notamment la COVID-19 dont on signale une résurgence . A cet effet, ils ont annoncé qu'il y a des mesures fiscalo-douanières nouvelles visant non seulement à soutenir l’activité économique, notamment l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de l’économie camerounaise mais aussi la politique d’import-substitution pour lequel le Gouvernement a réservé une enveloppe globale de 136 milliards FCFA contre 33 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de plus de 100 milliards FCFA. Il y a aussi la volonté du Gouvernement de renforcer la dynamique d’accélération du processus de décentralisation, afin de favoriser la participation des populations locales à la gestion des affaires publiques. A cet effet, les ressources provenant de l’Etat et affectées aux compétences transférées déjà exercées par les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) sont évaluées à 505,4 milliards FCFA dont 252,8 milliards FCFA au titre des transferts de fiscalité y compris la taxe d’enlèvement des ordures de 26 milliards, et 252,6 milliards au titre de la Dotation Générale de la Décentralisation (DGD). Cette dernière connait une augmentation de 12,6 milliards FCFA, soit plus de 5,2% par rapport à 2022 où elle se situait à 240,2 milliards FCFA. Cependant, il est a noté que cette enveloppe est encore en deçà des 15% prévus par le Code Général des CTD. Le Ministre des Finances relativise que : «Mais dans l’ensemble, les crédits inscrits dans le budget 2023 et rattachés aux compétences dévolues aux CTD sont évalués à 769,9 milliards FCFA, soit un niveau potentiel des dépenses décentralisées de 19,5% en 2023 ». En somme, face aux défis que tous les Camerounais devraient contribuer au relèvement pour la réalisation et l'exécution ce budget, le Ministre Louis Paul Motaze a appelé les acteurs de l’exécution budgétaire au patriotisme économique qui selon lui constitue le socle sur lequel se construit le développement économique du Cameroun en général et de chaque région en particulier.





Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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