LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS ANNONCE LA RÉSILIATION DU CONTRAT D’ENCOBAT

ROUTE DOUALA-BONEPOUPA

Lors de la descente du Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi dans la région du Littoral, le 23 mai 2023, dans le cadre de la visite des chantiers routier, l’étape de de la route Douala-Bonepoupa, a révélé un rendement très insuffisant de la société ENCOBAT du fait d’une défaillance qualitative et quantitative en ressources humaines.

Le Ministre des Travaux Publics (MINTP) a effectué le mardi 23 mai 2023, une visite de travail dans la région du Littoral, à l’effet de s’enquérir de l’avancement des projets d’aménagement de la pénétrante Est de la ville de Douala et de construction de la route PK 14 (Douala)-Bonepoupa sur un linéaire de 32,74 Km. Au cours de sa visite des travaux de construction de la route cette première section de la route Douala-Yabassi, le MINTP, Emmanuel Nganou Djoumessi a examiné les problèmes liés à la libération des emprises au niveau de PK 15 – PK 16, à l’organisation de l’entreprise, le respect du planning d’exécution ou d’achèvement des travaux en cours et de booster les équipes-projets sur les différents sites. Qu’elle n’a pas été sa déception. «On peut constater que les travaux n’ont pas avancé. A partir du moment où il n’y a pas une organisation précise et interne de l’entreprise, il n’y a pas de ressources humaines de qualité, même si les ressources matériels existent, la réalité est cinglante, le rendement n’est pas garanti», a déclaré le Ministre. Démarré le 1er février 2017, la route Douala (PK 14) - Bonepoupa qui est un maillon de la liaison le chef-lieu de la Région du Littoral (Douala) au Chef-lieu du département du Nkam (Yabassi), la date d’achèvement des travaux est prévu au 31 octobre 2023. Ils consistaient aux terrassements généraux (déblais, remblais, purges), à la construction de 44 ouvrages hydrauliques, la pose d’une couche de fondation de 30 cm d’épaisseur en béton de sol, une couche de base de 25 cm d’épaisseur en GNT 0/31.5, une couche de roulement de 5 cm d’épaisseur en BB, l’installation des équipements et du matériel de signalisation, et la construction d’un péage routier.

Niveau d’exécution des travaux 51,36%

L’entreprise des Travaux publics d’origine tchadienne, ENCOBAT après plusieurs mois d’arrêt a repris au mois de mars 2023. Malgré qu’elle ait intensifié les travaux depuis quelques semaines portant le niveau d’exécution au 30 avril 2023 est globalement de 51,36%, il ressort que les travaux connaissent d’énormes retards. Avec de manière plus détaillé un niveau d’exécution de 38,42% par rapport au marché de base auquel il faut ajouter l’avenant N°1 et pour une consommation des délais de 101,85%. Leur installation sur le chantier est de l’ordre de 76,94% et les terrassements généraux (remblai et déblai) sur 21,22km sur le 32,74 km de distance est de 64,83%. Quant aux travaux de la chaussée, il est observé la pose d’une couche de fondation et d’une couche de base sur 20,26km, d’une couche de roulement sur seulement 2,74 km ; la construction des 34 des 44 ouvrages hydrauliques, 24 394 ml sur 40 706,47 de fossés en bétonnés et 1660,62 ml/5100 ml de caniveaux rectangulaires. Au regard de cette évaluation, il est claire que l’entreprise ENCOBAT ne peut pas livrer le chantier dans les délais contractuels prévus. Tout en précisant que le premier délai de livraison était fixé au mois de février 2019 (soit pour une durée de 24 mois), il a été reporté dans un premier temps à octobre 2022 et puis au 31 octobre 2023 eu égard d’une part aux grosses difficultés liées à la qualité du sol, ce qui exigeait des travaux supplémentaires de construction de quatre fondrières de grande envergure le long de l’itinéraire du projet et d’autre part eu égard aux retards de signature des avenants et du paiement des décomptes.

Incapacité de respecter les délais de livraison

Pour le MINTP Emmanuel Nganou Djoumessi, ce chantier qui était initialement d’un montant de 20 831 608 641 FCFA, et financé par le budget du Plan d’Urgence Triennal/BIP-MINTP a été porté avec les avenants à la somme de 26 556 858 146 FCFA TTC, auquel il faut ajouter la maitrise d’œuvre (Marché de base + Avenant 1) d’un montant de 2 049 506 325 FCFA TTC, soit au total 28 606 364 471 FCFA, n’a plus connu véritablement de problèmes de paiements. « La capacité financière de cette entreprise est à interroger. Parce que les pouvoirs publics ont assuré leur part de responsabilité. Nous avons un petit retard de paiement d’un ou de deux décomptes, mais elle a été payée sur tous les autres décomptes, ce qui est véritablement important si l’on s’en tient au contexte de notre pays », précisera Nganou Djoumessi. Et de conclure : « J’ai fait observer au patron de l’entreprise et au Directeur du projet que nous voulons que l’infrastructure se réalise dans les délais. Face à leur incapacité de donner des assurances concrètes, dans les prochains jours, retirer leur contrat et installer une autre entreprise ». Et d’ajouter : «Après que je lui ai servi le constat de défaillance, nous allons faire le solde de tout compte. C’est-à-dire nous allons payer à l’entreprise l’équivalent de tous les travaux et prestations déjà exécutés ». L’état financier actuel fait état de ce que l’entreprise ENCOBAT a émis 25 décomptes d’un montant cumulé 13 606 361626 FCFA TTC sur lesquels le montant des impayés s’élève à 2 452 761 951 FCFA TTC. Ce qui correspond au décompte 21 à 25. De même, la MDC a émis 46 décomptes d’un montant cumulé de 1 947 248 018 FCFA pour lesquels le montant des impayés s’élève à 154 453 802 FCFA TTC correspondant aux décomptes 40 à 46.

La seule interrogation des populations bénéficiaires qui s’impatientent de voir cette route Douala-Bonepoupa-Yabassi (environ 85 Km) livrée, c’est de savoir si le remplacement de l’entreprise ENCOBAT ne va pas avoir des conséquences fâcheuses sur le respect des délais. On se souvient qu’un collectif des riverains porté par Me Kack Kack annonçaient au mois de mars dernier d’engager une procédure judiciaire contre elle afin d’établir les responsabilités du retard de ce chantier qui frisait un détournement de fonds publics.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com

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