ORDRE NATIONAL DES MEDECINS
Quatre jours après sa brillante élection, le Docteur Rodolphe Fonkoua, nouveau président du Conseil de l’Ordre des Médecins du Cameroun a échangé avec la presse le 13 décembre 2023. Il était accompagné du nouveau président de l’Assemblée générale dudit Ordre, Dr Jules Ndjebet. A l’occasion, il a dévoilé les grands axes du vaste chantier qui va le permettre de tenir à sa promesse électorale : «Rétablir le médecin dans sa dignité».
De retour triomphal de l’Assemblée générale extraordinaire élective de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC) tenue du 9 au 10 décembre 2023 au Palais des sports de Yaoundé qui a été sanctionné par l’élection du Dr Jules Ndjebet, cardiologue et président du Syndicat National des Médecins du Cameroun à la présidence de l’Assemblée générale et du Dr Rodolphe Fonkoua, promoteur de la clinique EDIMED à la présidence du Conseil de l’Ordre des Médecins du Cameroun (ONMC), ils sont allés à la rencontre de la presse le 13 décembre 2023 à Douala. Le nouveau président du Conseil de l’ONMC a décliné la programmation des chantiers qu’il devra réaliser pour être en adéquation avec ses promesses électorales contenues dans sa profession de foi. Surtout qu’il ne souhaite pas qu’on lui oppose la maxime selon laquelle, «les promesses électorales n’engagent que les électeurs qui y croient». Parce qu’il n’aura pas réalisé le moindre engagement contenu dans son vaste programme de refondation de l’Ordre qu’il a vendu aux 11 000 médecins immatriculés à l’ONMC et aux autres milliers de jeunes médecins en attente d’immatriculation.
Il est conscient qu’il n’y a pas de temps pour dormir sur ses lauriers. Il faut se mettre immédiatement au travail. Pour cela, il annoncé la tenue de la première session du Conseil de l’Ordre pour le 21 décembre 2023 au cours de laquelle, il envisage des décisions fortes. Notamment, le traitement des milliers de demandes d’inscription à l’ONMC des jeunes médecins qui ont pourtant achevé leurs études depuis des années et ne peuvent pas exercer si oui dans la clandestinité parce que l’exécutif sortant a fait preuve d’inertie dans la gestion de cet épineux dossier. Surtout que le Cameroun fait sortir des écoles de formations au moins 800 jeunes médecins qu'il met sur le marché chaque année. Malheureusement, depuis 3 ans, le gouvernement ne les embauche plus systématiquement. Il faudra trouver des solutions pour faciliter l’employabilité de ces jeunes médecins dont il en fait son cheval de bataille. A cet effet, le Dr Rodolphe Fonkoua devra aller au-delà de l’inscription à l’ordre pour déblayer tous les niches d’emplois potentielle pour leur insertion professionnelle.
Employabilité des jeunes médecins
A cet effet, il rassure : «Dans les tous prochains jours nous allons discuter avec le gouvernement pour résoudre franchement cette question. Nous avons des pistes de solutions. A quoi ça sert d’investir autant sur la formation d’un enfant si on ne peut pas lui offrir de l’emploi. C’est une des rares professions où il n’y a pas de passerelle possible. Ou on n’est médecin ou n’est rien», annonce Dr Rodolphe Fonkoua, Président du Conseil de l’Ordre. L’une d’elles est de déployer ces médecins dans les aires médicaux desserts. C’est-à-dire des zones non couvertes où on doit parcourir des centaines de kilomètres pour rencontrer un médecin. Le ratio prescrit par l’OMS qui est d’environ 2,5 médecins pour 1000 habitants est loin d’être atteint au Cameroun, où il est de 0,3 médecins pour 1000 habitants. «Ce sont des arguments que nous allons faire valoir au gouvernement pour régler ce problème», soutient le nouveau président de l’ONMC.
Autres chantiers pour redorer le blason de l’Ordre National des Médecins du Cameroun sera de faire respecter la profession de médecins de plus en plus dévoyée. Pour cela, il entend mettre l’éthique et la déontologie au cœur de la formation. Quant à la médecine traditionnelle, le président du Conseil de l’Ordre promet de s’en préoccuper afin que le respect de la loi soit une priorité, notamment lorsqu’il s’agit de la publicité et la promotion de cette médicine parallèle. Car aucune officine n’a le droit de faire la publicité. Il se promet de rencontrer le Ministre de la communication et les promoteurs des médias pour en parle franchement. «Je vous assure que nous sommes tous tributaire de ce qui arrive à notre médecine à quelque niveau que ce soit», souligne-t-il.
Soutien du président de l’Assemblée générale
Sur la question de l’apport des médecins de la diaspora, il reconnait que le Cameroun regorge beaucoup de médecins à l’étranger qui font la fierté du pays. Et dit avoir prévu de travailler avec eux dans un partenariat gagnant-gagnant. Mais, le Conseil de l’Ordre sera plus regardant sur des missions étrangères qui viennent poser des actes médicaux au Cameroun. S’il reconnait leur apport, il reste sceptique sur la composition de ces missions. «Est-ce que ce sont les médecins ? Le sont-ils réellement ? L’ONMC devra pouvoir veiller à cela. Est-ce que ce ne sont pas les gens qui viennent expérimenter quelque chose ? Désormais nous ne permettrons plus jamais cela. Nous sommes prêts à accueillir tout le monde mais nous devons savoir qui vient chez nous». Et d’ajouter : «Nous sommes prêts à accueillir tout le monde mais nous devons savoir qui vient chez nous. Nous allons faciliter qu’ils viennent travailler dans nos structures, mais ils doivent respecter la procédure préalable de demande provisoire d’exercer.
Le nouveau président du Conseil de l’Ordre entend aussi à long terme engager une réforme de la loi organique en prenant en compte la décentralisation ou la régionalisation de l’Ordre. Mais aussi la question de la définition des collèges. En intégrant un 4è collège afin de prendre en compte ces médecins en chômage et qui représentent la moitié des effectifs des médecins. Pour réaliser ce vaste chantier, Dr Rodolphe Fonkoua, président du Conseil de l’Ordre compte sur la collaboration de tous, notamment des autres candidats dont il promet de tirer le meilleur que contiennent leurs différents programmes. Mais est conscient que ces actions ne peuvent être menées que s’il y a la paix dans l’Ordre et les médecins ont un syndicat très forts. «Parce que le syndicat est un peu considérer comme le bras armés du Conseil de l’Ordre», avouera-t-il. Surtout parce qu’il affirme avec emphase que : «L’ONMC est un patrimoine commun de tous les médecins à part égal». Le président de l’Assemblée Générale de l’Ordre National des Médecins du Cameroun, Dr Jules Ndjebet va préciser que l’Assemblée générale ne fait pas partie du Conseil de l’Ordre maisi veille à son bon fonctionnement. Et surtout pour ce qui est de l’action d’assainir le milieu de la médecine dans l’optique de combattre la médecine clandestine.
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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