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LE PLAN D’INDUSTRIALISATION ET DE DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE DE LA CEEAC

AFRIQUE CENTRALE


La CEA vient de mettre à la disposition de la CEEAC un plan d’industrialisation et de diversification économique (2021-2030) axé sur les chaines de valeurs en exécution des recommandations du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine de novembre 2022.

La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) est désormais dotée d’un document d’orientation 2021-2030 pour une industrialisation conforme aux ambitions d’émergence dans la sous-région. Dénommé : Plan Directeur d’Industrialisation et de Diversification Economique en Afrique Centrale (PDIDE-AC), il est le résultat d’une étude approfondie de l’écosystème, des facteurs et des niveaux d’industrialisation en Afrique Centrale. Menée par le Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), il est bâti sur une vision stratégique du futur. Le PDIDE-AC vise à « faire de l’Afrique Centrale une base de défense manufacturière de classe mondiale pour la transformation sur place des produits stratégiques et minéraux critiques, une plaque tournante de solutions énergétiques, logistiques et écologiques, un hub régional de recherche et d’innovation axé sur l’intégration et le partage des cerveaux et intelligences, des données et logiciels, des technologies et savoir-faire stratégiques », a déclaré Adama Ekberg Coulibaly, Chef de la Section des Initiatives Sous-régionales au Bureau de la CEA.

Cette orientation stratégique est conforme aux recommandations des Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine adoptées lors de la 17ème session extraordinaire de la Conférence éponyme tenue à Niamey le 25 novembre 2022. Ainsi, à travers le PDIDE-AC, l’Afrique Centrale s’arrime sur l’Agenda continental d’industrialisation et de diversification économique. Pour les experts, il ne fait pas de doute que ce Masterplan offre à la sous-région toute entière un cadre conjoint d’engagement pour une transformation structurelle accélérée des économies basée sur l’exploitation habile de ses richesses naturelles et autres atouts dont regorgent les Etats. Surtout qu’il s’est appuyé sur un diagnostic sans concession qui révèle que l’Afrique centrale jouit d’une position géostratégique imprenable et des richesses naturelles uniques. Curieusement, sa contribution au commerce international des produits manufacturés reste insignifiante. Conséquence sa balance du commerce extérieur est très déficitaire. Et pour cause, les économies de la sous-région exportent essentiellement des produits bruts à faible contenu technologique. Par ailleurs qu’elles importent en produits manufacturés.

Inverser la balance commercial défiiciataire

Les pays de l'Afrique Centrale sont coupables d'un taux d'importations incroyable. Pourtant, ils possèdent de nombreuses ressources minières et agricoles dont elle doit tirer profit en s'inspirant des expériences occidentales. Or, l'Agro-industrie est un secteur privilégié pour la transformation économique mais demeure embryonnaire en Afrique Centrale. 60% des terres agricoles en Afrique Centrale ne sont pas utilisées à cause de la faible utilisation de la technologie. L’Afrique compte 33 millions d'exploitations inférieures à 2 ha qui représentent 80 % de l’ensemble des exploitations. En Afrique, la contribution de l’Agro-industrie est estimée seulement à environ 25% du PIB. La conclusion tombe de source. « Cette sous performance est le résultat d’un déficit de compétitivité, de productivité et de complexité », indique l’étude. Pour inverser la tendance, la CEA s’est déployée pour équiper l’Afrique Centrale d’un Plan Directeur d’Industrialisation et de Diversification Economique robuste. Il se présente comme une réponse efficace pour en finir avec la concurrence ruineuse et les crises à répétition. Dans cette perspective, le PDIDE-AC a axé l’ambition de l’Afrique centrale sur seize (16) chaines de valeurs industrielles classées en deux groupes : les chaines de valeurs industrielles à forte intensité de main-d’œuvre et les chaines de valeurs industrielles à forte intensité capitalistique.

Les outils devant opérationnaliser la diversification économique portée par ces chaînes de valeur industrielles en Afrique centrale sont les Zones Economiques Spéciales de nouvelle génération (ZESNG) et donc inclusives et durables. Parce qu’il faut embraser le futur avec ambition et inventivité, les experts soutiennent que l’évolution et l’expérience des ZESNG dans le monde correspondent le mieux au modèle économique dont la sous-région a besoin pour enclencher son émergence. C’est dire si le PDIDE-AC arrive à brûle pour point, et constitue la rampe de lancement pour la mise en œuvre efficiente de la ZLECAf en Afrique Centrale. C’est pourquoi, le Chef de la Section des Initiatives Sous-régionales au Bureau de la CEA, Adama Ekberg Coulibaly, affirme que : « Plus qu’un cadre conjoint d’engagement et de dialogue durable, le PDIDE-AC est avant tout une Méga-stratégie industrielle et de diversification économique, multipolaire, multisectorielle et multi-acteurs ». Conscient de ce que sans la transformation structurelle, par le biais de l’industrialisation, il sera difficile à l’Afrique en général et l’Afrique Centrale en particulier d’atteindre une croissance soutenable et créer des emplois. Surtout en cette période où leurs économies sont ballotées par les crises sanitaires, les crises sécuritaires internes et externes, la chute des cours des matières premières, l’inflation des produits manufacturés et du transport maritime.










Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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