ELECTION TRANSPARENTE ET SECURISE
L’ONG Un Monde Avenir a organisé, le 4 septembre 2024 à Douala, la cérémonie de présentation du projet dénommé Programme d’Encadrement des Jeunes à la Démocratie/Elections Transparentes et Sécurisées. Elle était présidée par le représentant du Gouverneur de la région du Littoral, en présence des responsables des partis politiques et des responsables des services décentralisés du MINJES, MINDEVEL et d’ELECAM.
« Je forme le vœu au lancement de ce projet, que ce jour soit le point de démarrage d’un train de mesures de mise en œuvre dudit projet », a déclaré Akem Foumbou Yven, le représentant du Gouverneur de la région du Littoral, le 4 octobre 2024, lors de la cérémonie de présentation du projet dénommé Programme d’Encadrement des Jeunes à la Démocratie/Elections Transparentes et Sécurisées (PEJED/ETS) qu’a organisé l’ONG Un Monde Avenir. Le PEJED/ETS prévoit de déployer des jeunes dans les Communes de Douala 3è, Douala 4è, Douala 1er, Nkongsamba 1er, Edéa 1er dans la région du Littoral ; et la Commune de Ngaoundéré 2è dans la région de l’Adamaoua. Ses activités seront essentiellement de faire dans la sensibilisation, l’éducation, l’accompagnement, et le suivi du processus électoral ainsi que l’observation des scrutins. Il est question de transformer la force démographique des jeunes en pouvoir d’influence non seulement par une forte participation des jeunes, mais surtout pour garantir des élections transparentes et sécurisées lors des prochaines échéances électorales prévues en 2025. « La démographie camerounaise est composée à 67% par les jeunes qui ont moins de 40 ans. Ces derniers chiffres d’ELECAM montrent que cette jeunesse a pris conscience qu’elle a désormais son mot à dire dans la gestion des affaires aux Cameroun. Et nous pensons que, nous les responsables politiques, nous devons tenir compte de ce message envoyé », reconnait Hilaire Nzippang, homme politique.
Pour cela, il est prévu de travailler avec au moins 40 associations des jeunes et les structures jeunes des partis politiques. Pour mobiliser plus de 200 jeunes, âgés entre 18 et 35 ans. Parmi lesquels, les femmes et les jeunes vivants avec le handicap représenteront au moins 40% des participants. Les objectifs étant globalement de contribuer au renforcement de la participation civique et politique des jeunes et de manière plus spécifique de : - Créer les conditions favorables à une élection transparente et sécurisée lors des prochaines élections législatives, municipales et l’élection présidentielle prévues en 2025 ; et - Susciter une participation active des jeunes lors des prochaines échéances électorales. « Je voudrais indiquer que le Programme d’Encadrement des Jeunes à la Démocratie pourrait véritablement être un bon encrage et porteur de bonnes perspectives en ce sens qu’il se veut sensibilisateur…. Et en plus, il annonce les allant d’une implication de la jeunesse soucieux de son engagement citoyen et patriotique dans le processus de l’exercice de la prise de décisions et de la construction de la démocratie », a souligné Akem Foumbou Yven..
Les piliers du projet
Pour outiller les jeunes qui seront mobilisés, il sera organisé des ateliers pratiques d’une part de renforcement des capacités à l’intention de la trentaine des jeunes ambassadeurs de la démocratie et de la cohésion sociale qui sont déployés dans l’espace public depuis la célébration de la dernière fête nationale de la jeunesse. Concrètement, il s’agira de les outiller dans un premier temps sur les techniques d'animation et les enjeux d'une participation active en vue d'une élection transparente et sécurisée. Un module de très grande importance dans un contexte comme celui du Cameroun où l’apathie électorale est criarde. Il sera axé sur la mise en œuvre des techniques de mobilisation, la communication sociale et la maitrise des enjeux électoraux. Dans un deuxième temps, ils devront acquérir les péréquais pour conduire les échanges avec les groupes et les individus sur la responsabilité citoyenne à participer aux processus démocratiques en général et aux élections en particulier. Ceci afin de les mettre dans les conditions techniques nécessaires, pour faire adhérer le public à l’idée de renforcement de la démocratie dans l’optique de susciter ipso facto la motivation à s’inscrire dans le fichier électoral. En effet, leur rôle va consister à l'appui de proximité auprès des publics divers [étudiants (es), commerçants (es), transporteurs et dans les lieux à fort potentialités des populations]. Parce qu’il s’agira d’amener les jeunes à bien comprendre l’enjeu autour de la participation électorale non pas en allant tout simplement s’inscrire, mais aussi en se positionnant comme un citoyen qui s’inscrit, va voter et contrôle sont vote. Mais aussi, il sera organisé des ateliers pratiques de renforcer les capacités des observateurs citoyens sur la maitrise du cadre juridique électoral, la maitrise des opérations de vote et les techniques d’observation d’un processus électoral selon les standards internationaux, en tenant compte des spécificités de notre environnement local.
Les contenus seront axés sur l’action concrète, avec un encrage sur l’exercice de la citoyenneté. Ce d’autant plus que l’observation électorale a toute son importance dans le contexte camerounais, où le doute et la suspicion règnent sur la conduite des opérations de vote. Elle constitue aussi un dispositif de crédibilisation et de légitimation des processus électoraux, au-delà de l’effet dissuasif pour certains et rassurant pour d’autres. Ils sillonneront les communes pour observer la clôture des campagnes électorales, et feront par la même occasion le repérage des bureaux de vote dans la zone d’observation. Surtout que le déploiement des observateurs citoyens a aussi pour effet de dissuader au maximum les tentatives de fraude électorale et de documenter les cas avérés de fraudes électorales. « Ce projet est basé sur deux piliers : Transparence et élections sécurisées. Transparence parce que c’est la clé, si on veut préserver la petite paix que nous avons encore et la cohésion sociale. Elections sécurisées aussi parce que c’est un moment de renforcement de la solidarité nationale et peut aussi être une occasion de déflagration nationale si elles sont males conduites. En somme c’est pour dire que le citoyen soit libre de participation et son choix doit être respecté », précise Philippe Nanga, le Coordonnateur de l’ONG Un Monde Avenir.
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La collaboration du Gouvernement souhaitée
En la matière, le porteur du projet, l’ONG Un Monde Avenir a l’expérience sur l’énumération et la détection des pratiques de fraude ou autres irrégularités, avant et pendant les scrutins pour avoir déjà déployé des observateurs indépendants lors des échéances électorales antérieures. Cette expérience des élections en Afrique et particulièrement au Cameroun a démontré à chaque fois, l’enregistrement de fortes violations des droits civils et politiques des citoyens en général et des jeunes en particulier avant, pendant et après les élections. La protection des droits civils et politiques de tous les acteurs électoraux devient ainsi une nécessité. Dans cette perspective, il est prévu aussi la mise en place d’un collectif constitué d’au moins trois (03) avocats et 01 juriste militant, en charge du suivi et de la collecte des cas de violations liées aux droits civils et politiques et appui juridique des victimes. Le collectif sera mis sur pied au moins trois (03) mois avant la convocation du corps électoral, et fonctionnera jusqu’à la période post-électorale des prochaines élections prévues. L’objectif de cette activité est d’emmener le gouvernement du Cameroun à respecter ses engagements nationaux, régionaux et internationaux en matière de promotion et protection des droits civils et politiques.
Le Coordonnateur de l’ONG 1MA dira à ce propos que : « Nous interpellons à travers ce projet le gouvernement et les autorités à laisser les jeunes que nous allons déployer sur le terrain à faire leur travail. Parce que nous avons souvent eu des cas où nos jeunes sont empêchés de se déployer sur le terrain. Et nous ne souhaitons pas que cela se passe avec ce projet ». Quel qu’en soit les conditions de travail, l’homme politique, Hilaire Nzippang de lancer : « J’en appelle à l’acte républicain de ses jeunes pour leur dire que si le droit vous appartient la république vous appelle. Et l’appel de 2025, est que la jeunesse doit être aux avant-postes parce que celui qui est absent constatera que les dossiers de la république seront gérés sans lui ». Et le représentant du Gouverneur de conclure : « Je voudrais saluer l’initiative de l’ONG Un Monde Avenir qui s’évertue à encadrer la jeunesse dans la promotion de la participation des jeunes aux procédés démocratiques tel que prévu par le cadre réglementaire en vigueur ». Et d’ajouter : « Au regard de nos préoccupations contemporaines, Il apparait salutaire de signifier que les jeunes doivent être plus actifs plutôt que passifs ».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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