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Le PROPAC veut transformer le poids démographique des paysans en force économique

CEMAC – CEEAC


Une table ronde des partenaires au développement de l’écosystème au développement agricole en Afrique centrale en vue de soutenir la mise en œuvre du Plan Stratégique 2021-2030 de développement de la Plateforme Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale s’est tenue du 02 au 04 décembre 2024 à Douala. Sa vision est de faire à ce que l’agriculture familiale devienne entreprenante, modernisée et durable, assurant les fonctions économiques, sociales, culturelles et écologiques pour la sécurité et souveraineté alimentaires.

La Plan Stratégique 2021-2030 élaboré de manière participative et inclusive en vue de réaliser la vision de la Plateforme Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale (PROPAC) qui est de parvenir à « une agriculture familiale entreprenante, modernisée, et durable assurant les fonctions économiques, sociales, culturelles, écologique pour la sécurité et la souveraineté alimentaire » a été au cœur des travaux de la table ronde des partenaires qui a eu lieu à Douala du 02 au 04 décembre 2024. Elle a réuni les partenaires multi-acteurs de l’écosystème du développement agricole en Afrique centrale. S’appuyant sur un réseau de 10 Organisations Paysannes Nationales (OPN) comptant 74 973 Organisations Paysannes (OP) membres, regroupant 3 248 533 exploitations familiales, et impactant 32 389 862 individus dans les dix pays de la région Afrique Centrale (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo, Sao Tomé et Principe, Tchad) qui compose l’espace CEMAC et CEEAC, la PROPAC ambitionne de « transformer le poids démographique des paysans en force économique ».  L’objectif global du Plan Stratégique pour la période 2021-2025 est de : « contribuer à accroitre durablement les capacités de cette organisation internationale pour des services stratégiques et économiques performants à fournir aux organisations paysannes nationales et à leurs membres en vue d’améliorer les moyens d’existence des exploitants agricoles familiaux et la sécurité alimentaire nutritionnelle en Afrique centrale »..


Le coût total de la mise en œuvre de ce Plan Stratégique qui est en cohérence avec le Programme Détaillé pour le Développement Agricole (PDDA) du NEPAD de l’Union Africaine (UA) et le Programme Régional d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PRIASAN) de seconde génération de la CEEAC et de la CEMAC, est de 11 765 663 778 de FCFA. Il sera consacré au : - renforcement des services économiques pour un montant de 8 165 166 670 de FCFA ; - renforcement des capacités institutionnelles pour un montant de 2 234 319 532 de FCFA ; - conduite des plaidoyers et influences des politiques pour un montant de 864 177 576 FCFA ; et - la coordination des activités du plan pour un montant de 502 millions de FCFA. Une intervention indispensable à l’effet d’accroitre l’offre de ses membres. Parce qu’il a été donné de constater que les activités agricoles sont dominées dans la région Afrique centrale par l’agriculture familiale aux moyens rudimentaires qui pourvoie essentiellement aux besoins de subsistance des ménages ruraux constituant dans la majorité des Etats 60% de la population. Cette agriculture familiale et peu marchande ne contribue toujours pas significativement au PIB. Par exemple, la contribution du secteur agricole au PIB régional est de 21%. Les cultures vivrières représentent plus de 45% du PIB agricole, contre environ 25% pour les cultures industrielles. Les productions animales (élevage, pêche et chasse) et forestières contribuent respectivement à hauteur de 15 et 20% à la formation du PIB agricole. Pourtant, le secteur rural est le premier pourvoyeur d’emploi en Afrique centrale. De 2010 à 2017, le secteur agricole a été la principale source d’emplois en Afrique centrale, avec un taux de 70 % du total, contre 20 % pour les services et 10 % pour l’industrie.  

Des atouts que les Etats tardent à capitaliser

Sur le plan démographique, l’Afrique centrale, c’est un marché de 1,2 milliard de consommateurs en 2024 pour un PIB combiné de 03 milliards de FCFA. La population active (15-59 ans) est de 52% de la population, soit plus de la moitié. L’Afrique Centrale couvre : 12% des terres mondiales propres à l’agriculture et sous-valorisées ; 40% des terres d’Afrique sub-saharienne ; 9% des terres arables hors forêt ; 20% des terres arables hors forêt d’Afrique sub-saharienne ; et il est le 2e bassin de forêt tropicale humide. Autrement dit, la région Afrique Centrale regorge d’énormes ressources naturelles qui la permette d’occuper d’une part une position charnière sur le continent, et d’autre part sa façade maritime avec l’océan Atlantique offre d’importantes opportunités en matière d’hydroélectricité et de ressources halieutique tant pour la pêche que pour l’aquaculture. Cette bonne hydrographie est aussi un atout pour l’irrigation des cultures, et stratégique pour accroitre la productivité des facteurs agricoles. Riches en essences ligneuses avec les forêts du bassin du Congo, second massif forestier mondial, cette région est à juste titre, le second poumon de la planète après les forêts de l’Amazonie, qu’il convient d’exploiter de façon durable. La fertilité des sols combinée au couvert végétal doté de vastes pâturages offrent d’importantes possibilités pour le développement des productions végétales et animales à l’instar de l’élevage pastoral.



Malgré tous ses atouts « Les pays d'Afrique centrale n'atteignent pas les objectifs de production. Ils ne financent pas suffisamment l'agriculture. La plupart des Etats allouent moins de 05% de leur budget à l’agriculture contrairement à la recommandation de la déclaration de Maputo qui préconise que cette part du budget national soit portée à 10%, ce qui contribue à entretenir la vulnérabilité alimentaire et la forte prévalence de la malnutrition dans certaines parties de la région où la plupart des pays sont des importateurs nets de produits vivriers avec des taux de dépendance allant jusqu’à 50%. Cela équivaut à plus de 35 000 milliards de Fcfa que ces pays peuvent injecter dans le financement des campagnes agricole. Il en va de même des banques qui n'atteignent pas 05% d'accompagnement des producteurs par l'accord des crédits », déplore Drem-Taing Toutkoul, Coordinateur Régional du PROPAC. Or poursuite-t-il : « Cette situation aurait pu être inversé si la politique commune d'Afrique centrale qui est encore dans les tiroirs étaient mise en application. Car, il contient toutes les exigences, dans toutes les chaines de valeurs à fort potentiel d'intégration et développement des liens qui doivent recevoir des financement nécessaires ». Mieux encore, soulignera-t-il : « L’Afrique centrale a 500 000 000 000 ha de forêts nécessaires pour mobiliser au moins 10 000 milliards de Fcfa pour financer l'agriculture ». A cela s’ajoute : « Un déficit en matière d’infrastructures intégrés qu’il faut combler en matière de ports, aéroports, voies ferrées qui doivent répondre aux normes internationales ». Ce qui serait un atout pour booster les échanges commerciaux et le moyen le plus sûr d’approfondir l’intégration régionale avec le démarrage depuis janvier 2021 de la Zone de Libre-Echange Commercial Africaine (ZLECAF) au regard de la position de cette région d’Afrique centrale qui situe au cœur du continent, et qui lui permet de partager les frontières avec l’Afrique de l’Est, de l’Ouest, du Sud et du Nord.



Mathieu Nathanaël NJOG



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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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