DROITS HUMAINS
En prélude à la Journée Internationale des Femmes Défenseures des Droits Humains qui se célèbrent, tous les 29 novembre, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale a organisé le 27 novembre 2024, un atelier de Présentation officielle du Rapport sur les violations à l’encontre des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains au Tchad et au Cameroun.
Dans le cadre du projet dénommé : « Action Civique et Protection Légale des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale », le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) a produit le deuxième rapport sur les violations à l’encontre des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains au Tchad et au Cameroun. Intitulé : « Situation des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains en Afrique Centrale : entre silence contraignant, résilience et courage ». Ce document de 66 pages publié en anglais et français, Ce document de 66 pages publié en anglais et français, préfacé par Louis Marie Bouka, ancien Directeur du Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a été rendu officiellement publique le 27 novembre 2024 à Douala au cours d’un atelier organisé en prélude à la célébration la Journée Internationale des Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) qui se célèbre le 29 novembre de chaque année. Une journée donc l’objectif est de reconnaitre et rendre hommage aux femmes, mais également aux personnes de tous genres qui, au quotidien, défendent les droits des jeunes filles et femmes ainsi que les questions liées à l’égalité de genres et à la sexualité. Cette activité a mobilisé une centaine de participants (es) parmi lesquels des jeunes filles, des femmes et des personnes vivants avec un handicap physique, des acteurs (trices) de la société civile, mais aussi a vu la présence des autorités administratives, religieuses et traditionnelles, et les médias.
Elle a été une journée émouvante au regard de la richesse des articulations qui ont meublé cette célébration. La Directrice Exécutive du REDHAC, Maximilienne Ngo Mbé en a profité dans son intervention de susciter une réflexion approfondie sur la situation globale des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains et les personnes de tous genres afin de trouver les solutions innovantes et efficaces pour la mise en place d’une académie des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains. Il a été projeté un documentaire réalisé par feu Suzanne Kalla Lobe sur les exactions de toute sorte allant jusqu’au crime dont ont été victimes les acteurs de la société civile dans les huit (08) pays d’Afrique centrale où est représenté le REDHAC. Une table ronde animée par quatre (04) jeunes filles Défenseures des Droits Humains ayant chacune partagé son expérience, a permis d’apprendre d’elles, sur les cas de violences défendues ou subies ayant trait aux différentes formes de discriminations, au violences basées sur le genre, aux violences sexuelles et sexistes, harcèlement en famille et au travail, cambriolages en famille et au bureau en guise de répression que les victimes ont vécu dans le silence jusqu’à leur prise en charge.
Une académie et un réseautage en perspective
Le clou de cette activité a été la remise des « certificats courages » aux lauréates d’un concours des jeunes et filles et femmes Défenseures des Droits Humains qui se sont illustrées pour leur courage, dans les actions de promotion de la paix, de la protection de l’environnement et des ressources naturelles, de la défense des droits civils et politiques et des droits des personnes LGBTQI. Le jury international d’une dizaine de membres dirigé par le Pr Remy Lumbu (RDC), Président de la Commission Africaines des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) s’est prononcé sur plus d’une centaine de candidatures enregistrées à travers les huit (08) pays de l’Afrique Centrale où se déploie le REDHAC pour en faire simplement dix (10) lauréates dénommées : « Femmes Courages », issues de différents pays d’Afrique Centrale. Ceci, en guise d’encouragement et de reconnaissance de leur combat quotidien de Défenseures des Droits Humains. « Comme le carburant l’est pour un véhicule, ce prix est une source d’énergie pour continuer dans la lutte et la promotion des droits humains des jeunes filles et des femmes », avoue Elisabeth Ngo Bapa épse Nouwe, lauréate qui travaille pour l’ONG Un Mon Avenir. Une initiative que Ahmed Njoya qui représentait le CNUDHD-AC a dit entré en droite ligne de leurs missions.
Au final, toutes les participantes, ont à l’issue des échanges, mesurées le rôle important qu’elles jouent en tant que mère, épouse, sœur, collègue ou défenseures des Droits humains, mais surtout le fait qu’elles paient le plus lourd tribut du combat qu’elles mènent au quotidien. Me Alice Nkom de rappeler que les plus vulnérables sont celles qui travaillent en plus des axes cités dans ce projet, sur la gouvernance démocratique, les élections libres et apaisées, le changements climatiques. C’est pourquoi, à l’issue de la réflexion globale menée sur la situation de la jeune fille et de la femme, à l’unanimité, elles ont opté pour la mise en place d’une académie des Jeunes Filles et Femmes Défenseures des Droits Humains. Une résolution qui ne va pas laisser indifférent le représentant du CNUDHD-AC, Ahmed Njoya : « La volonté de mettre en place un réseautage des jeunes filles et femmes défenseures des droits humains pour faire de la cause de la gente féminine un accompagnement permanent est une initiative que le CNUDHC apprécié à sa juste valeur ». Et pour clôturer la co-présidente du Conseil d’Administration du REDHAC, Me Alice Nkom, qui présidait cette activité a déclaré : « En espérant que vous avez tiré profit de cette journée, et que chacune d’entre vous s’aura s’approprier le présent rapport qui est désormais officiel afin de s’imprégner des différentes recommandations et de les vulgariser. » Et de poursuivre : « En ce qui vous concerne, le REDHAC, cette cérémonie devra être pérennisée dans les années à avenir avec espoir que l’académie des jeunes filles et femmes défenseurs des droits humains verra le jour pour palier à certains défis qui vous concernent ».
Mathieu Nathanaël NJOG
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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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