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LES ANCÊTRES APPELLENT À LA FIN DES GUERRES INTERNES AU CAMEROUN

FESTIVAL CULTUREL NSA’A


La 2è édition du Festival Traditionnel et Culturel du peuple Nsa’a s’est achevée le 02 mars 2024 à l’esplanade du Parcours Vita de Maképé-Douala après une riche et intense activité socio-culturelle et sportive. Au final, le rite consacré à la consultation des ancêtres a révélé un message de paix et de bénédiction pour les festivaliers et pour la Cameroun.




Malgré la forte pluie qui s’est abattue le matin du samedi 02 mars 2024, entrainant le retard dans le démarrage des articulations devant meublées la cérémonie de clôture de la 2è édition du  Festival Traditionnel et Culturel Nsa’a, placé sous le thème : «Nsa’a creuset du vivre ensemble», le peuple du Canton Bassa’a du Wouri ne s’est pas découragé pour partir massivement des 23 villages qui le compose et regagner l’esplanade du Parcours Vita de Maképé-Douala. Même si quelques points importants de cette articulation ont été supprimés à l’instar de la grande parade intercommunautaire. Ce qui n’a rien enlevé à la beauté et à la ferveur de la cérémonie de clôture. L’émouvant chant de ralliement du peuple Nsa’a interprété par le Prince Yves Mbodi a remis de la chaleur et de la lumière sur un site qui était assombri par l’orage qui a arrosé cette matinée non sans faire quelques dégâts au passage dont le renversement de quelques tentes. Pendant une semaine, du 26 février au 02 mars 2024, le peuple du Canton Bassa du Wouri a fait honneur à ses ancêtres bienfaisants, dans un esprit du vivre ensemble, en vibrant à l’unisson avec toutes les aires culturelles nationales et chefs des communautés desdites aires qui ont donné par leur dévouement, leur créativité et leur engagement le meilleur d’eux-mêmes pour donner plus d’éclats à cette 2è édition du festival Nsa’a.


Retour aux sources

Les festivités ont été animées par : - la reconstitution des habitats traditionnels qui ont servi de stands, décorés à l’architecture des modes de vie, des costumes des différentes régions. – L’organisation des soirées au village, où étaient repris des histoires, des contes, des proverbes, des chants mais aussi  des danses folkloriques, autour du feu et sous la lune, comme au bon vieux temps afin de transmettre et recevoir la sagesse, la mémoire, l’humour et la poésie de nos ancêtres. - Des conférences-débats sur des thèmes d’actualité et d’intérêt général ont également été organisées, permettant ainsi des échanges, des réflexions, des propositions et des apprentissages sur les défis et les opportunités qui se présentent à nous, en tant que citoyens, acteurs et responsables du devenir de notre pays.- Les expositions ont donné lieu d’admirer la beauté de la nature et ses éléments à travers l’étendu du talent artistique. – L’art culinaire n’était pas en reste pour valoriser les produits locaux et des recettes de la gastronomie typiquement camerounaise dans toute sa diversité et sa richesse. Mais aussi, au stade Marion de Douala, s’est déroulé un mini-tournoi de football mettant en compétition les équipes représentant les diverses aires culturelles, et incluant également les personnes en situation de handicap, réaffirmant ainsi l’esprit d’inclusion et de solidarité au sein de notre société.



C’est toute cette semaine d’animation qui a été marquée lors de cette cérémonie de clôture par l’installation du Bureau régional du Mbog Liaa en présence du président national de ce regroupement du peuple Bassa-Mpo’o-Bati dont la présence témoigne des liens indéfectibles entre  avec les Nsa’a. «…symbole éclatant de notre fraternité et de notre solidarité, tissant les fils invisibles qui unissent nos destins et nourrissent nos rêves les plus fous», reconnaitra SM Gaston Mbodi, Chef Supérieur du Canton Bassa du Wouri. Par l’élévation à des distinctions traditionnelles des hommes et des femmes qui par leur dévouement et leur rayonnement ont façonné l’histoire et l’avenir de ce Canton. A l’instar des treize jeunes filles Miss Ngondo du Canton et Miss du Grand Ngondo, mais aussi qui se sont illustrées dans les dédales du politique et de l'administratif qui ont été faites «Egéries traditionnelles». Ou c’est certains comme Jacques Essombé Doumbe, homme d’affaire et Valentin Epoupa Bossambo, Maire de la Commune de Douala 3è qui ont été élevé avec d’autres  au rang de « Grand Notable ». Ceci en guise de la reconnaissance et des encouragements du peuple Nsa’a. De même, d’autres frères et sœurs des autres communauté qui se sont illustrés en érigeant des ponts d'amitié, de solidarité, de fraternité et d'entente dans le vaste océan de l'humanité ont à titre exceptionnel été élevé au rang de «Grand Notable». Témoignage vibrant de la célébration du vivre ensemble et de de la richesse de la diversité. A l’instar de l’honorable Manfo David, S.M. Meyong Bizole, Chef de la Communauté Mfang Beti de Douala, Imam  Saibou Oumarou Adama, Chef de la Communauté musulmane de Douala 3è. Mais aussi des fils et filles de ce canton qui se sont illustrés de manière exceptionnelle tels que le Lion indomptable, Christophe Wooh qui a été élevé au rang de «Notable d’honneur» de la Cour Royale du canton Bassa ou encore la Ma’a Ngon (marraine du chef), gardienne des secrets et des mystères qui a été élevé au rang d’«Egérie Spéciale».

 

Affirmation du Nsa’a

Pour éteindre définitivement les lampions du Festival Culturel et Traditionnel Nsa’a 2024, un combat de lutte traditionnelle entre supers champions du Canton a été un moment de grande émotion et l’exécution du rite ESA effectué par les chefs des villages du Canton présents a permis de consulter les ancêtres pour la révélation de leur message. On apprendra alors de la voix du porte-parole SM Bakala du village Ndogsimbi qu’ils ont décidé en leur qualité de garant des descendants de HIKOMBO I NSA’A dont est issu le peuple Bassa du Wouri qui est à l’origine du nom Cameroun que : « Les guerres internes qui sévissent, fragilisent et menacent la partition du Cameroun vont prendre fin ». Et de poursuivre que : «Tous ceux qui sont présents à cette cérémonie de clôture sont couverts de bénédiction qui va accompagner leurs succès et leurs réussites dans toutes leurs entreprises que ce soit dans les affaires, dans les études ou dans la fécondité» Et le Chef Supérieur du Canton Bassa du Wouri, SM Gaston Mbodi de souligner avec emphase que : «Vous conviendrez avec moi que ce festival a été un moment fort, un moment unique, un moment historique, pour nous, pour le Cameroun, pour l’Afrique et pour le monde. Nous avons vécu ensemble, partagé ensemble, appris ensemble, grandi ensemble. Nous avons montré que nous sommes un peuple uni, fort, fier, debout. Nous avons démontré que nous sommes capables de surmonter nos différences, nos divergences, nos difficultés, nos obstacles. Nous avons montré que nous sommes porteurs d’un message, d’un message de paix, d’un message d’amour, d’un message d’espoir ». Et de poursuivre : «Nous sommes investis d'un devoir, un devoir envers nous-mêmes, un devoir envers nos ancêtres, un devoir envers nos enfants, un devoir envers le peuple NSA’A. Nous sommes tenus de préserver, de renforcer, de transmettre et de valoriser le vivre ensemble, la culture, la diversité et l’unité. Nous devons construire, développer, moderniser et faire rayonner le NSA’A. Il nous incombe de faire de notre Canton, un Canton prospère, un Canton harmonieux, un Canton respecté, un Canton aimé ». Avant de conclure : «Nous sommes investis de la mission de faire du NSA’A, le NSA’A de nos rêves, le NSA’A de nos espoirs, le NSA’A de notre destin».











Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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